Alabama 1963 : Le livre de Ludovic Manchette, Christian Niemiec

Pour tout dire, j’ai senti pointer comme un léger agacement qui ne s’est pas vraiment démenti. Et qui me pose problème car je me dis : mais pourquoi donc suis-je insensible à une jolie histoire ? Qu’est-ce qu’il y a en moi qui fait, qu’à un moment, je deviens soupçonneux ? Le cadre c’est donc l’État de l’Alabama à une période charnière de l’histoire contemporaine américaine : l’année 1963 et plus particulièrement l’État de l’Alabama. Petit cours de rattrapage : l’année 1963 et l’État de l’Alabama pour les Nuls : - avril : émeutes raciales à Birmingham (Alabama). Martin Luther King arrêté. Violences policières. - juin : Kennedy impose par la force l’admission de deux étudiants noirs à l’université de l’Alabama. Georges Wallace, le gouverneur de cet état, s’y oppose catégoriquement. - 28 août : la marche sur Washington et le célèbre discours de Martin Luther King contre la ségrégation raciale : « I have a dream ». - 22 novembre : assassinat de JFK à Dallas. Et notre roman dans tout ça ? Il démarre le 8 août 1963 et se termine 4 janvier 1964. On a deux personnages clés : Bud Larkin, un ancien flic blanc devenu détective privé et Adela Cobb, une femme de ménage noire veuve, mère de trois enfants. Bud, son problème c’est la bibine.C'est qu'il en traîne, des casseroles! Mais dans le fond, c’est pas le mauvais bougre. Adela, son problème c’est sa couleur de peau. Alors bien sûr, y’a des assassinats... en série. Des fillettes... noires… violées. Walt et Edwin, deux ex collègues de Bud, sont sur le coup, mais bon ils n’ont pas le feu sacré ni la motivation qui va de paire. De plus Walt, les noirs c’est pas trop son truc. Alors, les parents des victimes fondent leurs espoirs sur Bud, mais c’est pas gagné ! Finalement, tout bien réfléchi, je vous ai peut-être donné envie de le lire ce roman ? Si c’est le cas, n’hésitez pas à revenir vers moi pour me dire si vous avez ressenti la même chose que moi… ce trop plein de « bons sentiments » ou si vraiment je ne suis qu’ un pisse-froid ! Merci d’avance.

Très beau roman sur l’Amerique rurale des années 60. Comment imaginer le racisme ambiant si fort dans un contexte pourtant si récent? Des disparitions de jeunes adolescentes noires s’enchaînent et on suit les micro enquêtes de la police blanche de la ville. On découvre des personnages forts qui donnent des leçons de vie.

1963, Kennedy est président des Etats-Unis d'Amérique et en Alabama, des disparitions de jeunes filles noires se succèdent. La police locale ne semble pas s'en préoccuper. Bud est un détective privé qui semble plus apprécier l'alcool que les enquêtes. Mais il va s'engager auprès des parents de la première famille pour rechercher le coupable. Adela Cobb est une femme de ménage qui travaille pour plusieurs familles, elle va débarquer par quasi inadvertance dans l'univers de Bud. Et c'est ensemble qu'ils vont mener un duo détonnant pour résoudre l'enquête, aussi improbable que cela peut paraître, surtout pour l'époque. C'est un coup de cœur pour le premier roman du duo d'auteurs. J'ai adoré l'ambiance du roman. On est en plein cœur de l'Amérique, de la ségrégation, le racisme plane partout, le Ku Klux Klan multiplie ses actions. Ce roman m'a rappelé l'ambiance du roman La couleur des sentiments de Kathryn Stockett. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Adela, c'est une femme forte qui mène sa barque, qui est très débrouillarde et courageuse. L'écriture est très cinématographique, j'ai de suite imaginé les lieux, les maisons, les personnages... Bud m'a, dans un premier temps paru, être un affreux jojo, et puis finalement au fil de l'eau j'ai appris à le connaître et à l'apprécier. Le final m'a scotchée, je ne m'attendais pas à ce coupable et OMG, j'avais tellement envie qu'il se fasse coincer ! J'ai dévoré cette lecture, il est quasiment impossible de poser ce roman. J'ai déjà hâte de lire leurs deux autres romans !

Excellent livre difficile à lâcher dans la lignée de « la couleur des Sentiments” à qui les auteurs n ont d ailleurs pas manqué de faire un clin d œil en évoquant rapidement une des héroïnes (la formidable Minnie Jackson ). Nous voilà entraînés en Alabama en 1963 de nouveau dans l’univers quotidien des bonnes noires et de leurs patrons blancs ce qui sert cette fois de toile de fond à une enquête policière concernant la disparition de petites filles noires. À cette occasion un blanc et une black ( la très attachante Adela) que tout séparait finissent par s’unir pour tenter de trouver le coupable. J ai beaucoup aimé l ambiance et l’intrigue habilement menée sur fonds d Histoire avec un grand H, l’année 63 ayant été particulièrement riche en événements ( discours de M Luther King, assassinat de JFK etc..)