Almah - Une jeunesse viennoise : Le livre de Catherine Bardon, Marie-Eve Dufresne

En 2020, en plein confinement, en sortant « les déracinés » de ma pile à lire, je n’imaginais pas le coup de cœur qui allait me percuter. Forcément, j’ai dévoré les 3 autres tomes de la saga, suivant la vie de cette famille, ses joies et ses peines, au fil des soubresauts de l’Histoire. Et quand la dernière page tournée j’ai dit au revoir à cette famille, je l’ai fait avec une pointe de nostalgie, quittant à regret ces personnages auprès de qui j’avais passé tant d’heures. Alors,quand j’ai appris que Catherine Bardon avait repris la plume pour nous raconter la jeunesse d’Almah dans un prequel de sa saga, il était évident que ce livre serait mien. . Il commence avec le siècle et on suit l’enfance et l’adolescence de la jeune femme, dans une Vienne qui peine à se remettre de la guerre, où le climat politique s’alourdit, où les tensions antisémites laissent planer une ombre menaçante. Contraste saisissant avec l’amour et la douceur qui règnent dans le foyer de Julius et Hannah, cocon rassurant pour la jeune fille vive et pétillante qui laisse entrevoir la femme libre et forte qu’elle deviendra. Dans ce roman, on croise Freud, Klimt, ou encore Zweig, on flâne dans les cafés et les salons de la capitale autrichienne, on s’imprègne de son effervescence culturelle mais on entrevoit aussi la montée inexorable de la peste noire. Avec ce titre, j’ai retrouvé avec plaisir la plume romanesque de l’autrice, mais je dois reconnaitre ne pas avoir ressenti l’émotion et le souffle des autres titres de la série. Il nous replonge cependant dans l’ambiance unique de cette riche saga et n’est ce pas finalement suffisant? Pour cela, il ravira les lecteurs qui se sont sentis orphelins à la fin du dernier tome. Quant à ceux qui n’ont pas encore découvert ce titre il constituera une parfaite entrée en matière.

"Julius n'avait pas eu son mot à dire. C'était Almah. Ainsi en avait décidé Hannah. En l'honneur d'Alma Mahler, artiste et figure féminine libre qu'elle admirait. Et avec un H final, comme à son propre prénom." Ce roman, c'est le préquel de la saga Déracinés de l'autrice. Cette saga a succès que je n'ai toujours pas eu l'occasion de découvrir... Mais ce préquel est passionnant et j'ai adoré découvrir le personnage d'Almah. Selon moi, que vous ayez lu ou non la saga, je pense que vous pouvez vous plonger dans "Almah" sans problème. De mon côté je n'ai qu'une envie... enfin me plonger dans Déracinés... Alors il ne vous reste plus qu'à dévorer ce petit livre.

Grâce à une plume toujours aussi sensible et précise, Catherine Bardon nous dépeint avec poésie une Vienne qui va évoluer avec l'arrivée de la guerre. Encore un récit incroyablement documenté par l'autrice, regorgeant d'informations et de détails qui nous montrent à quel point cette dernière est passionnée par l'histoire avec un grand H. D'un tourbillon d'insouciance à une réalité violente, nous allons découvrir l'Autriche à travers la jeunesse de Almah. Almah, enfant solaire et enthousiaste, puis adolescente rêveuse, passionnée d'art, de musique, pleine d'espoirs face à la montée du nazisme. Un livre de rencontres, d'amitié, d'amour, mais aussi de désillusions et de racisme. Le portrait touchant d'une héroïne emblématique, à découvrir, si ce n'est pas déjà fait, grâce à la saga des Déracinés #x1f90d

Le cadre spatio-temporelle de l'histoire m'a attiré: Vienne, début du 20 ème siècle, ses artistes, son architecture... J'avais envie d'en connaître plus sur le sujet. Finalement, on en sait peu. Le cadre sert à raconter l'histoire d'une jeune fille bourgeoise et juive à l'aube de la première guerre mondiale. On traverse ces années où Vienne perd de sa superbe, où les Hasbourg disparaissent, où l'antisémitisme surgit, ...Almah est pourtant une femme libre, cultivée et curieuse. Ce tome est le début de la saga "Les déracinés" et cela se sent. L'aventure commence après... J'ai hâte de lire la saga.