Après elle : Le livre de Ariane Bois

C'est un livre émotionnellement très fort sur un féminicide, mais surtout, ce qui est novateur, sur les personnes qui "restent". Car Clotilde n'était pas qu'une épouse, elle était aussi maman, fille, sœur, amie.... Et c'est cela que va nous raconter Ariane. Comment avancer lorsque du haut de ses 8 ans Manon a vu son père Bruno "suicider sa mère" avec un marteau ? Sa grande sœur Roxanne, 15 ans, s'en veut car elle s'est disputé avec sa mère le matin même, et n'était pas là lors du drame. Aurait-elle pu intervenir et sauver sa mère ? Laurie, la sœur de Clotilde, va mettre sa vie entre parenthèses, et devenir "mère de substitution" de ses nièces, ce qui ne sera pas facile à vivre ni pour elle ni pour Fabien, son conjoint. Les filles vivaient à Marseille, elles vont partir à Etretat, laisser leurs amis, leur vie d'avant. Puis il y a les parents de Clotilde et Laurie, qui n'ont rien vu venir, mais également la mère de Bruno qui le défend et dit que c'est la faute de Clotilde ! Et il y a Bruno.... C'est un roman bouleversant, car il explore de façon réaliste, ce qu'il se passe les minutes, les jours, les heures, les mois qui suivent un féminicide. On assiste également au procès. Est-ce un crime passionnel ? Impulsif ? Prémédité ? Est-il possible pour ses filles de pardonner leur père ? Comment se reconstruire après ce drame ? "Les hommes qui tuent ne veulent pas que leur femme leur échappe. Voilà tout. C'est un crime d'amour, mais d'amour propre". Je ne peux que vous recommandez cette lecture, ainsi que Celle que je suis de @claire.norton.auteure et 125 et des milliers de @hellohellosarahbarukh

Voilà un livre qui ne peut pas laisser indifférent. J’ai eu un coup de cœur pour ce livre. #x2764#x2764 Tant de femmes meurent encore sous les coups de leur mari . Dans ce livre l’auteur a su traité avec justesse l’après : la réaction de la famille, la façon dont les enfants vont pouvoir se reconstruire entre une mère morte et un père en prison. On y découvre le cheminement des uns et des autres : enfants, famille de la défunte et la mère du bourreau qui aura une approche bien différente Les réactions sont différentes alors qu’il n’y a qu’un bourreau et une seule et unique victime…. Lisez ce livre si vous avez le cœur attaché. Quelle justesse dans les propos de l’auteure ! J’ai lu ce livre d’une seule traite. Ce sera un des meilleurs livre pour moi en 2024

« Ça n'arrive qu'aux autres, une histoire comme ça, pas à eux, pas à des familles "normales". » Le choc. Dès les premières pages, la famille de Clotilde apprend que leur gendre, leur beau-frère, leur père, est un assassin. Il a tué leur mère, leur soeur, leur fille. Il l’a achevée à coups de marteau, l’a brûlée vive. Pourtant Bruno n'est pas un cas social, il ne boit pas, il a fait des bonnes études, il respecte les règles sociétales... mais justement, les violences conjugales proviennent souvent d'individus anodins et intégrés. « Il a tué l'avenir, il les a tous tués. » Cet homme n’a pas seulement assassiné sa compagne. Son meurtre condamne aussi les parents, la soeur, les enfants, les ami.e.s de la victime. Tout le monde est brusquement abattu par cette monstrueuse tempête. La souffrance prend aux tripes, comment se relever après une telle tragédie? « Nous aurions tous dû, mais comment pouvions-nous savoir? » L’autrice raconte la culpabilité de ne pas avoir su, de ne rien avoir vu, de ne pas avoir protégé sa soeur, sa fille, sa meilleure amie. Personne ne peut imaginer vivre un tel drame un jour. Et pourtant, le féminicide est sombrement d’actualité dans notre société. « Peut-on désaimer celui qui vous a donné la vie? » Ariane Bois nous parle de ceux qui restent. Les enfants. Les parents. La soeur. La fille cadette qui s’enfonce dans une dépression mutique, mais qui ressent le besoin de garder un lien avec son père et d’aller le voir en prison, malgré ce qu’il a fait. Tandis que la fille aînée est terrassée par la peur d’hériter de la violence paternelle car cet évènement l’a rendue agressive, insolente et destructrice. La soeur qui tente tant bien que mal de s’occuper de ses nièces, de faire face à la justice, tout en tâchant de ne pas sombrer elle-même. La mère qui se laisse couler, soutenue par un mari qui se force à rester à la surface. Difficile de rendre justice à un tel roman. Merci Ariane Bois pour cette histoire bouleversante, révoltante et tristement réaliste. C’est un livre à mettre entre toutes les mains. Lisez-le!