Au-Dedans : Le livre de Will McPhail
Nick est un jeune citadin, illustrateur, dont la vie oscille entre ses projets personnels et un travail alimentaire au sein d'une agence de publicité. Il prend la pose dans des cafés et des bars à bière artisanale, conscient que quelque chose manque à sa vie, et que ce quelque chose ce sont les autres et leurs mondes intimes. Bien plus qu'un critique ou un récit autobiographique simpliste de la vie d'un millénial parmi les millénials, cette tranche de la vie de Nick s'attarde sur le fossé qui nous sépare tous les uns des autres. Qu'il s'agisse du barista au coin de sa rue, des membres de sa famille ou de Wren, une oncologue dont le chemin croisera douloureusement le sien, Nick ne peut s'empêcher de penser qu'il existe un monde caché d'interaction humaine hors de sa portée. Nick s'ouvrira finalement aux autres au moment le plus tragique de sa jeune vie.
Illustré à la fois en noir et blanc et en couleurs dans le style immédiatement reconnaissable de McPhail, " Au-dedans " est poignant autant que frais et hilarant. Ce dessinateur phare du New Yorker transmute ici le roman graphique avec une compassion déchirante, écho incarné de nos sociétés où flotte le spectre de l'isolement.
Au-Dedans est lauréat du
Prix BD Fnac - France Inter 2025, du First Print Awards 2024 et ACBD - Prix Comics 2024.
En sélection officielle Angoulême 2025.
Sélectionné pour le Prix Canal BD 2025 et le Prix Fauve 2025.
De (auteur) : Will McPhail
Traduit par : Basile Béguerie
Collection dirigée par : Nicolas Beaujouan
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Insomnya
• Il y a 2 mois
Attention : chef d’œuvre. Beaucoup de lecteurs sur Babelio attribuent des 5/5 à la pelle, une lecture est sympatoche donc zou, 5 étoiles. Je suis de mon côté plutôt avare de cette note, note maximale synonyme de perfection que je réserve à quelques pépites, rares mais tellement précieuses, des œuvres qui ont résonné de façon particulière. De fait, en 2023 j’ai mis 2 notes à 5/5 (Des fleurs pour Algernon et La cité des nuages et des oiseaux) et en 2024 1 seule (Le chien gardien d’étoiles). En 2025, je n’aurais eu qu’à attendre le 2 janvier pour lire une œuvre qui mérite amplement cette note, une œuvre sublime, intelligente, émouvante, drôle, créative : Au-dedans. Au-dedans, ça parle d’un trentenaire un peu paumé dans sa vie personnelle et professionnelle, qui s’ennuie des interactions futiles qu’il entretient avec les autres. En règle générale, si on me présente un livre comme ça, je fuis en courant. Les récits intimistes inintéressants du quotidien, non merci. Mais cette BD m’a été chaudement recommandée par mon libraire (on était même + sur l’injonction que sur la recommandation #x1f60a), et comme je lui fais 100% confiance je suis repartie avec cette BD (+ une quinzaine d’autres) sous le bras. Mais alors qu’est-ce qu’elle a de spécial, cette BD avec son personnage qui ressemble à Fry de Futurama ? Sur la forme, déjà : impossible de trop en dire au risque de gâcher la surprise des futurs lecteurs, mais l’auteur manie à la perfection son medium. Le découpage des pages est variable et réfléchi : le nombre de cases, leur taille, leur position, tout est mis en place pour être au service du récit et garantir une mise en scène peaufinée aux petits oignons. Le contenu des cases, d’ailleurs je parle de cases mais ce n’en sont pas forcément, se concentre sur l’essentiel : les arrière-plans n’existent que s’ils ont un intérêt (je pense notamment aux cafés), sinon la majorité des cases se concentre sur les personnages. Lors de la conversation avec le plombier par exemple, pendant toute la scène on ne voit que les toilettes, le plombier et Nick. Et puis surtout : l’utilisation des couleurs… Certaines planches sont en noir et blanc, d’autres en couleurs (magnifiques, soit dit en passant), je vous laisse bien sûr découvrir pourquoi. Cette couleur a une véritable signification et est elle-aussi mise au service du récit, c’est créatif, c’est malin, c’est beau. Quant au fond du récit, il est à la fois simple et percutant. Simple par ce qu’il raconte, percutant par la façon dont il est raconté. Avec ses personnages décalés ou terre-à-terre, touchants et sincères, l’auteur parvient à construire des dialogues qui permettent au lecteur de ressentir l’exact sentiment de Nick. Ça patauge, ça patauge, et Boum ! Ceux qui l’ont lu comprendront. Le déclic avec la mère, notamment, est une immense réussite. Construire ce type de dialogues, simples en apparence mais qui disent tant en si peu de mots, sans que cela semble forcé, c’est magistral. L’humour est présent tout au long du récit, il pointe son nez avec finesse par-ci par-là, c’est un plaisir. Le récit se fait néanmoins plus dur dans sa dernière partie, mais c’est sans laisser la moindre place au pathos que l’auteur vient susciter une émotion sincère qui vous mettra à coup sûr la larme à l’œil. Et encore une fois, pour cette fin, quel génie de mise en scène… En conclusion, un grand merci à mon libraire sans qui je n’aurais jamais accordé un regard à cette BD. Ses personnages authentiques et souvent décalés, son humour, sa créativité et l’émotion qu’elle suscite font de Au-dedans un véritable chef d’œuvre.
ErwannBD
• Il y a 2 mois
De base, je ne suis pas vraiment le public. Les romans graphiques de 400 pages lus en 1h avec un dessin où crayonné et encrage sont une même étape et où ça philosophe sur la vie à travers une expérience de vie dont l'intérêt est plus ou moins intéressant... bof. C'était mal parti. Mais bon, ça m'a bien été vendu par les bibliothécaires de la médiathèque de Nantes, autant voir, ça ne coûte rien. On suit la vie d'un personnage qui a des difficultés à communiquer avec les autres ou alors dont les discussions l'enrichissent peu. Je ne sais pas si on peut qualifier le personnage de timide ou d'introverti... ou égocentrique, je ne sais pas trop. Maladroit dans ses interactions sociales en tous cas, même s'il est drôle et décalé. Puis vient le déclic. J'évite de dire de quoi il s'agit. Mais d'un seul coup, les discussions qu'il a avec les autres deviennent beaucoup plus intéressantes, beaucoup moins superficielles. Rien que là, perso, j'aurais pu m'arrêter là. J'en tire une petite leçon de vie plutôt inspirante. Notamment parce que je me retrouve dans le personnage. En seconde partie, les choses s'accélèrent. Le narrateur voit sa vie bousculée et doit faire face à une épreuve. C'est très bien amené. Très touchant. Je n'ai pas pu retenir la petite larme. Je me suis fait surprendre par notamment une scène qui me paraissait confuse (exprès), que je lisais un peu en diagonale, qui m'a vraiment sauté aux yeux quand j'ai compris. Et je pense que c'est là qu'est la beauté de cette BD. C'est subtil. Pas trop de pathos. L'auteur ne fait pas durer les moments forts pour nous tirer la larme. Non, il utilise le découpage, les couleurs, les différentes formes d'univers. Pas plus. Ça finit trop vite. On reste un peu sur notre faim. Juste ce qu'il faut. Ce qu'il faut pour qu'après on se pose des tas de questions et qu'on n'arrive pas à dormir. Une très belle œuvre.
Leswaouhdeclaire
• Il y a 3 mois
Avant de commencer ma lecture, j’étais un peu sceptique car plusieurs choses n’étaient pas complètement à mon goût : plus de 270 pages quasiment toutes en noir et blanc, peu de textes… Au démarrage de ma lecture, j’ai pensé que j’assistais aux interrogations existentielles d’un jeune homme pour qui la communication avec les autres n’est pas chose aisée. Pour tout dire, j’avais un peu de mal à en percevoir l’intérêt sur autant de pages. Mais la force de cet ouvrage est de révéler, en fait, un sujet plus profond qui nous amènera tous à y réfléchir et qui nous incitera à profiter des autres à fond pour ne pas avoir de regrets. C’est une ode à la vie et aux interactions sociales. Ce n’est pas un coup de cœur mais c’est un roman graphique que j’ai pris du plaisir à lire et qui a la force de nous faire réfléchir et réagir.
rausz
• Il y a 3 mois
Disons-le directement j’ai énormément apprécié cette BD. Quelle puissance ce roman graphique : on comprend que Will McPhall ait été invité au dernier festival d’Angoulême pour sa première réalisation (édité en 2021 dans la langue de Shakespeare et déjà multi récompensé outre-manche). Cet anglais a su peaufiner la justesse et l’élégance de son coup de crayon à travers ses illustrations dans le New Yorker avant de se lancer dans cette aventure. Très personnelle, son œuvre croque des moments de vie en les mêlant à des épisodes d’introspection. L’auteur décrit de manière lucide les difficultés de son personnage principal à interagir, à vivre et être heureux. On le suivra tant dans des moments légers que des moments tragiques. Tout cela dans un enchaînement de cases ou l’imaginaire et la poésie se mixent aux cases classiques propres à la narration. On ne sort pas indemne de cette lecture qui creuse infailliblement dans le puis de nos émotions…
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- BD & Humour , Bande Dessinée
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- EAN
- 9791032408124
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 272
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- Dimensions
- 289 x 232 mm
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26,50 € Grand format 272 pages