Chiens des Ozarks : Le livre de Eli Cranor
Taggard, Arkansas. Chômage et récession frappent durement cette petite ville des monts Ozarks. C'est là que vit Jeremiah Fitzjurls, un vétéran du Vietnam, en compagnie de sa petite-fille, Joanna, qu'il élève seul au milieu de sa casse automobile. Pour protéger celle-ci d'un monde extérieur de plus en plus hostile, Jeremiah lui a transmis tout son savoir, en particulier sur le maniement des armes et l'autodéfense. Mais aucune ressource n'est suffisante quand les Ledford, une famille de suprémacistes blancs de la région, dealers de meth, décident de s'en prendre à la jeune fille. Jeremiah comprend alors que plus rien n'arrêtera la violence, sinon peut-être la violence.
Avec Chiens des Ozarks, salué dès sa sortie par une critique unanime, Eli Cranor brosse avec un réalisme inquiétant, quasi documentaire, un portrait de la vie dans les monts Ozarks. Entre les forces brutes de la nature et une société plus sauvage que jamais, quel espoir reste-t-il pour l'humain ? Il fallait un écrivain de la trempe d'Eli Cranor pour répondre.
" Eli Cranor est l'un de ces rares auteurs qui savent vous couper le souffle, vous tirer des larmes et vous faire jubiler, et tout ça en un seul paragraphe. "
S. A. Cosby
"
Chiens des Ozarks est un roman fait de bains de sang et de dettes de sang, qui montre jusqu'où on peut aller pour protéger les siens. Eli Cranor est un brasier qui gagne du terrain à chaque livre. "
David Joy
" Un roman qui s'imprime dans votre esprit avec une puissance fiévreuse. Cette histoire de poids familial et d'héritages obscurs est nerveuse et profondément déchirante. Ne passez pas à côté ! "
Megan Abbott
De (auteur) : Eli Cranor
Traduit par : Emmanuelle Heurtebize
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
JIEMDE
• Il y a 1 mois
Avec David Joy, S.A. Cosby voire Gabino Iglesias, cela fait quelques années que Sonatine s’implique – avec succès – dans la mise en avant de ces nouveaux auteurs du Deep South des États-Unis qui regardent leur territoire avec la fierté du passé, la lucidité du présent et souvent, l’inquiétude de l’avenir. En ajoutant Eli Cranor en cette rentrée littéraire, ils renforcent encore cette volonté éditoriale tant Chiens des Ozarks – traduit par Emmanuelle Heurtebize – s’inscrit parfaitement dans la filiation de ses pairs. Dans une histoire a priori classique – rivalités familiales sur fonds d’histoires passées, enlèvement de jeune fille contre rançon, trafics de drogues en tous genres, vengeance solitaire d’un vieillard sur le retour – Cranor réussit à donner une grande bouffée de modernité réaliste à son roman. Il faut dire qu’en mettant en scène les grands marqueurs du Sud, il les montre aujourd’hui sous leur aspect les plus fatigués : les casses autos ont remplacé les grandes propriétés terriennes ; le shérif est une femme, et pas des plus courageuses ; les rançons se font contre de la drogue, plus en dollars. Même le Klan, qui tente de renaître de ses cendres, n’est plus ce qu’il était. Si ses chefs ont toujours les idées aussi courtes sous leur bonnet suprémaciste, les fidèles sont moins attirés par la cause que par la promesse d’un cacheton ou d’une dose. Décidément, tout fout le camp dans ce bon vieil Arkansas… Dans ce territoire de forêts, de falaises et de ravins des Ozarks, où même les chiens sont parfois devenus des bêtes sauvages, il ne reste alors que le repli sur soi et l’individualisme, surarmé de préférence, tantôt au service de ses intérêts lucratifs, tantôt au service de la protection de ce qui nous est le plus cher. Quel qu’en soit le prix… Chiens des Ozarks est un premier roman très prometteur, d’un auteur qui semble avoir tant de choses à dire qu’il me tarde de l’écouter prochainement en France.
audelagandre
• Il y a 2 mois
Nouvelle voix du roman noir américain traduit en France, Eli Cranor succède à S.A. Cosby et à David Joy, tous deux publiés aux éditions Sonatine. Dans «#8201;Chiens des Ozark#8201;», il livre un roman noir ancré dans les paysages austères de l’Arkansas, au cœur des monts Ozark. Le récit s’ouvre sur Jeremiah Fitzjurls, un ancien militaire reconverti en ferrailleur, qui vit seul avec sa petite-fille Joanna dans une casse, isolée du monde. Joanna, lycéenne à l’esprit vif, est écartelée entre ses aspirations à une vie meilleure et le poids d’un héritage familial lourd de violence et de secrets. L’intrigue s’enchaîne lorsque la rivalité avec la famille Ledford, des suprémacistes blancs locaux impliqués dans le trafic de méthamphétamine, ressurgit. Le passé de Jeremiah et le meurtre qui a envoyé son fils unique en prison viennent alourdir le climat. Entre rédemption impossible et confrontation inéluctable, le roman explore les fissures d’une communauté rongée par le racisme, la pauvreté et la drogue. Voici un nouveau roman éclairant sur l’Amérique rurale qui met en lumière, pauvreté et désillusions dans un lieu à la fois magnifique et désolant, où la nature sauvage, cohabite avec des hommes en pleine déliquescence. L’usine locale a fermé, la faillite économique, est omniprésente, l’ancienne génération peine à boucler ses fins de mois, et la nouvelle entre dans un cercle vicieux, dont le seul espoir est : quitter la région. Le choix de la casse de Jeremiah comme lieu emblématique de «#8201;Chiens des Ozark#8201;» n’est certainement pas anodin. Dans un monde où il n’est plus question que d’obsolescence programmée et de consommation à outrance, ici, tout est brisé et recyclé. Les objets ne disparaissent jamais totalement, ils retrouvent une seconde vie. Dans ce paysage sombre et sans espérance, les trafics illicites apparaissent comme l’unique solution pour s’en sortir. Le commerce de drogue fleurit, tombé aux mains d’hommes blancs, nostalgiques du temps d’avant où leur race était surpuissante. Cette petite armée, campée par la famille Ledford, incarne le racisme institutionnalisé, le refus du changement, la fin de non-, recevoir d’une quelconque évolution. Pas de doute, nous sommes bien chez les Redneck. Eli Cranor axe son récit sur «#8201;ces oubliés#8201;» de la société en exposant sans concessions les discours, les habitudes, et les rituels de ces suprématistes. L’héritage toxique de la région ne fait aucun doute. Il y a ici une volonté de maintenir la pureté de la race, d’instrumentaliser le tout grâce à la religion, et de pousser ainsi la communauté à se replier sur elle-même. «#8201;Chiens des Ozark#8201;» porte bien son nom. Par opposition, l’auteur a quand même introduit deux figures qui illuminent considérablement ces lieux poisseux, et cette atmosphère sombre : Jeremiah et sa petite fille Joanna. Ce lien fait battre le cœur du roman, et celui du lecteur. Une des plus belles relations qu’il m’ait été donné de lire. Ce grand-père, brisé par la guerre, mais aussi par l’emprisonnement de son fils, consacre toute son énergie, donne tout l’amour nécessaire à cette jeune fille pour qu’elle pousse droit. La malédiction familiale devra sauter une génération pour ces «#8201;Chiens des Ozark#8201;». Joanna qui n’a manqué, ni d’amour ni d’attention, s’emploie à ne pas reproduire les erreurs familiales. Mais son environnement, la violence intrinsèque de la petite ville, s’infiltre dans chaque interstice de son existence. Elle a bien compris que, pour casser le cycle de la violence, elle doit quitter les Ozarks et aller à l’université. Cette décision a un prix : celle de quitter son grand-père et de sacrifier les moments d’intimité touchants qu’ils partagent en regardant les étoiles du haut de la casse. La tendresse, le respect mutuel qui lie ces deux personnages, apporte un véritable halo au roman. Leur relation éclaire la nuit, au sens propre, comme au sens figuré. Affecté par son départ prochain, ce grand-père, un brin taciturne, respecte l’indépendance et les choix de sa petite fille. Cependant, jusqu’à ce qu’elle quitte les lieux, il s’emploie quotidiennement à l’entraîner à survivre dans cette ville hostile. Un grand-père bien inspiré qui sait à quelle vitesse les choses peuvent et vont basculer… Est-il encore besoin de rappeler à quel point les États-Unis sont désormais sur une corde raide… Je parie que tous les romans à paraître feront mention des fossés qui se creusent dans le pays, et de la marche inexorable de la haine. «#8201;Chiens des Ozark#8201;» est le premier texte de cette année 2025 que je lis, qui offre cette critique impitoyable de l’Amérique profonde, celle des électeurs de Trump. Les classes populaires ont été abandonnées, et même si le Président élu a envoyé des signaux forts à leur encontre, il n’en reste pas moins que l’isolement engendre parfois des monstres quand les tensions raciales prennent toute la place. Cette violence intrinsèque a un impact direct sur les personnages, même les plus fondamentalement honorables. Je vous recommande d’ailleurs la série «#8201;Ozark#8201;» disponible sur Netflix, qui montre à la fois la splendeur des lieux, mais démontre aussi avec quelle rapidité, une famille entière peut «#8201;tomber#8201;» dans le trafic de drogue. (Jason Bateman et Laura Linney sont formidables dans leurs rôles.) Certes, nous n’en avons pas fini avec ce genre de roman et peut-être trouvez-vous que la littérature noire américaine soulève toujours les mêmes problématiques. Cela est vrai. Les éléments qui diffèrent sont les lieux, la manière de traiter les sujets, l’accent mis sur un registre en particulier. «#8201;Chiens des Ozark#8201;» est encore un texte qui ne cherche pas à édulcorer la réalité, il met bien l’accent sur l’aspect communautaire des Américains, mais il s’éclaire aussi d’humanité et de possibilités de s’extirper d’un certain fatalisme. Et puis, comme Cosby ou Joy, Eli Cranor a su créer deux personnages magnifiques auxquels on s’accroche de manière presque désespérée. Une lecture recommandée pour ceux qui cherchent à comprendre les tensions profondes qui agitent l’Amérique rurale. Traductrice : Emmanuelle Heurtebize
krisk
• Il y a 2 mois
Pour cette histoire, on part direction l’Amérique, en Arkansas, les monts Ozarks. On y rencontre Jeremiah Fitzjurls, qui tient une casse automobile où il y élève seul sa petite-fille, Jo. Celle-ci est la prunelle de ces yeux et en tant qu’ancien combattant du Vietnam, il sait comment protéger les siens et éduque sa petite-fille de manière à ce qu’elle sache se défendre. Et pourtant, malgré ces précautions, tout va basculer le soir du bal de promo de Jo ! La famille Ledfort, qui a un sacré passé avec la famille Fitzjurls, va se venger en enlevant Jo ! Eli Cranor nous livre ici une histoire des plus noires ! Chômage, drogue, racisme, violence, rien qu’avec ces mots, je vous laisse deviner la super ambiance qui flotte dans ce livre ! Et avec sa manière réaliste de nous livrer cette histoire, on pourrait presque croire que c’est du vécu. Bref, beaucoup de choses qui font que j’ai adoré cette histoire ! En plus du personnage de Jeremiah, que ferait-il pas pour sa petite-fille ! C’est une relation que j’ai trouvée assez touchante ! Et le tout qui monte crescendo avec son lot de violence en prime et qui nous tient en haleine ! Voilà, pour moi, Chiens des Ozarks, second roman de l’auteur, est un excellent roman noir qui mérite qu’on s’y attarde et pas qu’un peu !
Mamicha27
• Il y a 2 mois
"Jusqu'où sommes-nous capables d'aller pour protéger ceux que nous aimons?" Et c'est toute la question que pose cet excellent roman noir américain !! Jeremiah Fitzjurks, ancien sniper et vétéran de la guerre du Vietnam, vit dans sa casse entourée de hauts murs comme une citadelle imprenable avec pour seule vue les vieilles bagnoles rouillées qui s'accumulent, une meute de chiens à demi sauvages en surveillent les entrées la nuit. On comprend au fur et à mesure du récit qu'un drame s'y est joué et que depuis plus de 18 ans, il éleve seul sa petite fille Jo! Il lui a appris à se défendre quoiqu'il arrive et elle n'a plus aucun secret sur le maniement des armes, Dans cette région sauvage et montagneuse des OZARKS dans l'Arkansas, Nul n'a oublié ce drame et surtout pas la famille Ledford, suprematiste blanc, plus gros dealer de meth de la région. Vous connaissez maintenant le principal pour découvrir le sujet de ce roman noir très réussi, une tension permanente, une ambiance oppressante tout au long des pages, des chapitres courts, des personnages prêts à tout pour assouvir leur besoin de vengeance. Eli Cranor nous offre une galerie de personnages très réussie, on arrive parfaitement à les imaginer particulièrement Jeremiah, ce grand-père toujours hanté par le Vietnam et qui ne vit que pour protéger Jo. Il décrit par son récit une partie édifiante de la société américaine d'aujourd'hui (conservatisme, racisme, KKK, religion et violence) ... la violence appelle la violence et la sauvagerie n'est jamais loin... EN BREF Pour clore cette chronique je vous dirais simplement que j'ai adoré une fois de plus ce roman édité par @sonatineeditions, maison d'édition qui nous propose régulièrement la littérature si particulière du Sud des Etats unis et j'adore ça ! Alors si vous aimez les romans de @davidjoy_author ou S.A.Cosby, n'hésitez plus, lisez-le !! Aimez-vous ce style de roman? Seriez-vous tenté ?
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Romans , Roman Étranger
-
- EAN
- 9782383991472
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Grand format
-
- Nombre de pages
- 304
-
- Dimensions
- 202 x 141 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
22,00 € Grand format 304 pages