Code 93 : Le livre de Olivier Norek

Ce premier polar d'Olivier Norek ne présente aucune fausse note: la plume est fluide, le rythme sans creux, les personnages ambivalents séduisent et l'intrigue implacable laisse même entrevoir une dimension politico-sociale qui aurait mérité plus d'envergure.

Notre auteur est désormais reconnu dans ce genre littéraire et ce premier roman est certainement une des raisons de ce succès. D'un grand réalisme puisque O. Norek est un ancien flic du 9-3 précisément. Dès ce premier opus (premier d'une trilogie), l'affaire criminelle est bien conçue. Pas tant d'ailleurs pour son suspens, l'auteur ne nous cache pas qui est l'assassin, mais bien par e qu'il nous tient en haleine sur les mobiles de ces tueries sanguinaires ; elles-mêmes en lien avec un dossier qui aurait dû rester secret. Pour le commencement : il semblerait que des morts inexpliquées soient restées des "cold case". Mais pire : même les dossiers de la police et leurs archives ont disparu... Qui sont ces morts mystérieux ? Et pourquoi ?

J'avais déjà lu un Norek mais celui-ci m'a un petit peu plus déçu. C'est qu'un petit livre mais j'ai mis au moins 5 jours pour le lire. L'histoire n'est comme pas prenante. J'ai cru à une belle enquête policière mais j'ai été perdue à un moment dans l'explication du code 93. Autrement l'acteur principal est vraiment chouette à suivre c'est un chouette type, sympa, avec du caractère. Il y a également deux personnages qui m'ont fortement plu c'est la dame flic et Ronan. Voilà

Olivier Norek déroge à la nullité gênerale de la nullité des auteurs français de romans noirs. Mea culpa partiel donc. Je suis allé voir du côté de cet auteur en raison des nombreuses critiques favorables de son dernier livre. Et je suis tombé sur Victor Coste. La personnalité de l'auteur, ancien OPJ laissait espérer que l'on ne trouverait pas ces erreurs juridiques qui émaillent en général ce genre de livre.. Alors le roman historique sur la Guerre d'hiver, ce sera pour une autre fois. Les observations qui vont suivre valent pour les trois volumes de la série, étant quand-même précisé que celui-ci est à la fois le premier et le meilleur. Sur le fond, il s'agit d'un police procedural assez classique, suivant une équipe d'enquêteurs de livre en livre et dans un ordre chronologique. Tout aussi classiquement, la vie privée de ces derniers constitue une bonne part de l'intrigue et contribue assez largement à leur intérêt. Les intrigues, justement Elles sont très noires, ce qui n'est pas nécessairement un défaut, mais insistent peut être un peu trop sur les descriptions, disons sanglantes, ce qui n'est sûrement pas une qualité, non qu'elles heurtent ma sensibilité, mais mon goût, que j'espère pas trop mauvais, si. Évidemment un côté social, bien naturel, qui permet de mieux connaître la Seine-Saint-Denis, ses mœurs et ses habitants On signalera dans Territoires, le deuxième volume de la série des émeutes urbaines dont le scénario est très proche de celui de l' affaire Naël. (Le "petit anger"...il est presque d'ailleurs par rapport à son homologue du livre Mais le livre est antérieur, et ici comme souvent c'est la vie qui imite l'art. Dans les intrigues, la vraisemblance n'est pas trop maltraitée, sauf peut-être un peu d'exagération dans la peinture de la corruption des milieux politiques. On veut croire que certaines des turpitudes décrites ne passeraient pas. Je reviens sur le personnage de Victor Coste. Il correspond au type obligé de l'enquêteur torturé. Il a un côté éminemment sympathique : c'est un des rares policiers de roman à mettre du sucre dans son café, qu'il a parfois du mal à obtenir. Ceux qui, comme moi, ont plutôt tendance à mettre un peu de café dans leur sucre le comprendront. Il y a un quatrième volume, Dans les brumes de Capelans. J'hésite un peu, car Coste y quitte son biotope du 9.3 pour "une île de l'Atlantique battue par les vents".. De telles acclimatations sont souvent périlleuses pour la bonne santé des romans policiers.