Dans la forêt des larmes : Le livre de Glendy Vanderah

L'autrice aborde des thèmes puissants, notamment la maternité et la culpabilité, avec une écriture d'une grande sensibilité. Beaucoup d’émotions et de passages touchants qui questionnent sur le pardon, l’acceptation et la résilience où la nature, tel un refuge, tient une place centrale.

J’ai lu ce livre en deux jours à peine tellement, j’étais prise dans l’histoire. Les personnages sont bien développés même s’il y en a quand même beaucoup et on suit avec plaisir l’histoire de cette famille déchirée. Malgré le fait qu’il y a beaucoup de péripéties, elles sont toutes bien amenées et expliquées, elle apportent réellement quelque chose à l’histoire et ne sont pas là simplement pour meubler le récit. Je n’arrivais plus à m’arrêter dans ma lecture et même si j’ai pu prédire certains points de l’intrigue, j’ai été très contente de voir que mes suspicions étaient vraies. Ce livre nous transporte parfaitement dans l’aliénation que l’on peut subir dans notre enfance ainsi que le fait que bien souvent, nous reproduisons les schémas auxquels nous sommes nous-mêmes exposés et que si on le veut, et si on le peut, on peut briser cela.

Adepte de nature writing, j'ai attendu avec grande impatience la sortie de ce livre au format poche et j'ai dégusté cette lecture avec d'autant plus de plaisir ! Ellis est la maman de jumeaux et d'une petite Viola de quelques mois. Le jour où elle découvre l'infidélité de son mari, elle se réfugie dans la forêt, là où elle va quand elle a besoin de se ressourcer. Elle y emmène ses enfants mais, perturbée par l'un de ses jumeaux, elle repart en oubliant sa fille sur le parking. Quand elle revient, plus de trace de l'enfant. Anéantie, elle va plonger dans l'alcool et les médicaments, avant de décider de tout quitter, et notamment ses enfants, pour guérir en pleine nature. Ce livre est une véritable fable onirique. On partage à la fois la vie d'Ellis avec ses drames, sa souffrance, tout en jugeant son choix d'abandonner ses enfants. Mais on suit aussi la vie de Raven, enfant puis adolescente qui grandit en pleine nature, loin du monde des humains, avec une mère adoptive qui la protège de tout, et surtout de ses origines. L'alternance des 2 histoires donne un vrai rythme a la narration et j'avoue avoir été un peu plus embarquée par l'histoire de Raven, bien que les 2 se rejoignent à la fin. J'ai été touchée par cette adolescente si intelligente et qui a réussi à se construire dans un environnement si particulier, entourée de ses amis rencontrés lorsqu'elle avait 7 ans. J'ai été plus divisée sur Ellis car rien ne justifie, à mes yeux, d'abandonner ses enfants. Mais j'ai malgré cela été embarquée pleinement par l'histoire, magnifiée par la nature environnante superbement décrite par l'autrice. Ici, on perçoit pleinement le rôle de guérison de la nature pour Ellis, mais aussi pour Audrey, la mère de Raven. Les légendes racontées par Audrey à Raven en ont fait l'adolescente qu'elle est devenue, avec ses effets pervers. Si l'histoire est peut-être un peu "trop belle pour être vraie" à la fin, elle n'en reste pas moins un moment de lecture suspendu, une parenthèse enchantée que j'ai pris énormément de plaisir à retrouver pendant quelques jours. On pardonnera donc cette résilience peut-être un peu trop "facile" pour savourer ce moment de douceur en pleine nature. Et puis, ça fait aussi du bien les histoires pleines de bons sentiments !

Comment peut-on perdre son enfant ? La question est sur toutes les lèvres quand Ellis oublie son bébé sur un parking à l’orée de la forêt. Alors que la petite reste introuvable, la jeune femme ne peut faire face a la culpabilité et fuit loin de sa famille vers une forêt sauvage qui a toujours été pour elle un refuge. Alors, perso, je peux tout à fait comprendre parce qu’un jour j’ai oublié d’aller chercher mon fils à la crèche et je me suis déjà sentie comme la pire mère au monde, alors j’ose même pas imaginer si un piaf l’avait enlevé et que tout le monde me le reprochait! Techniquement, c’est pas un oiseau qui a enlevé la fille d’Ellis mais c’était la théorie de mon amie Gigi et je lui dois bien une coupette de champagne pour avoir attendu aussi longtemps que je lise ce livre. Et à mon fils aussi, qui en plus d’avoir été lâchement abandonné dès son plus jeune âge, m’offre des romans pour mon anniversaire que je lis presque un an après. Est-ce que ça valait la peine d’attendre? Oui très certainement. On me l’avait vendu comme une très belle histoire, lumineuse, à la fois triste et douce et c’est effectivement tout ça. Un nature writing dans les règles de l’art avec malheureusement les longueurs qui vont avec… L’autrice aurait couper dans le gras sans se faire trop mal mais comme c’est quali, je lui pardonne. Faut dire que j’avais la grippe et qu’il m’a tenu confortablement compagnie dans le canapé. J’ai le précédent dans ma PAL, faudra que je le lise avant mon prochain covid!