Dernier meurtre au bout du monde : Le livre de Stuart Turton

Décimée quelques décennies auparavant par un brouillard soudain et meurtrier, l’Humanité est désormais réduite à une centaine d’individus, réfugiés sur une île épargnée par cette brume étrange, grâce notamment aux travaux de ceux qu’on appelle les Anciens. Lorsque Niema, la plus âgée d’entre eux, est retrouvée morte dans d’étranges circonstances, c’est l’une des « rescapées », Emory, qui se charge d’enquêter… Alors que s’engage une course contre la montre puisque le brouillard s’avance sur l’île… Après le polar historique, l’auteur Stuart Turton s’essaye au suspense post-apocalyptique… Et comme pour la « Traversée du Saardam », il m’a bluffée ! Bluffée par le renouvellement dont il sait faire preuve d’abord, bluffée encore par son style d’une grande fluidité, bluffée enfin par une intrigue oscillant entre thriller et science-fiction de manière très équilibrée. Si les personnages sont intéressants, celui de la narratrice, Abi, est source de surprise, celui de la victime, Niema, source d’interrogations. Quant à Emory, notre enquêtrice, elle est parfaitement décalée et attire la sympathie par son opiniâtreté ! Si les rebondissements sont nombreux, le rythme se ralentit parfois. Néanmoins, mon attention s’est rarement relâchée, les questions posées par ce roman interpellent vraiment, et , en ce qui me concerne, l’auteur a réussi son pari, celui de changer de genre à chaque roman !!! Merci beaucoup à Netgalleyfrance, et aux éditions Sonatine pour cette lecture passionnante.

Troisième roman de Stuart Turton et, comme les deux précédents, je l'ai adoré. Sachant que l'auteur change de style et d'ambiance à chaque roman, on ne peut qu'attendre la parution du suivant. Dans "Les sept morts d'Evelyn Hardcastle", il s'agissait d'une intrigue gothique de type "jour sans fin", pour "L'étrange traversée du Saardam", c'était un roman historique et maritime. Pour celui-ci, il se lance dans un thriller d'anticipation, un projet ambitieux. Dans ce roman, l'intrigue se déroule sur une île en vase clos, seule survivante de l'apocalypse engendrée par la folie humaine. Une ambiance à la série "Lost", avec des survivants qui découvrent des secrets, d'étranges technologies gardées par les anciens ayant connu l'ancien monde, ainsi que des menaces et des pièges. L'imagination de Stuart Turton est sa force ; un roman atypique, addictif et complètement dingue.

Je m'étais régalée avec Les sept morts d’Evelyn Hardcastle, petit bijou réjouissant. Avec Dernier meurtre au bout du monde, Stuart Turton change radicalement de catégorie littéraire, puisqu'on est dans un post-apo tendance SF, à l'opposé du presque cosy mystery des Sept morts. On retrouve toutefois son incroyable capacité à échafauder une intrigue labyrinthique, semée de culs-de-sac, de chausse-trapes et de fausses pistes. Tout au long du roman, le lecteur échafaude théorie après théorie, se perd dans des hypothèses toutes plus alambiquées les unes que les autres. Sans jamais bien sûr trouver la solution !Stuart Turton joue avec nous, en distillant au compte-gouttes un indice ici, une information là... L'univers post-apo qu'il crée est bluffant de réalisme et de crédibilité, du début à la fin. On ne s'ennuie pas un instant, malgré le flou volontaire dans lequel on est maintenus pendant très longtemps.Une réussite !

« Comme demandé, j’ai dressé une liste des personnes dont la vie, ou la mort, seront nécessaires à la réussite de ton plan. Observe-les attentivement. Elles ont toutes un rôle à jouer dans ce qui se prépare. » Le monde tel que nous le connaissons n’existe plus. Un brouillard mortel a recouvert la planète, semant la mort sur son passage et décimant l’humanité, à l’exception d’une île où, tel un Eden futuriste, la vie est idyllique. La paix et l’harmonie règnent chez les 122 habitants… jusqu’au jour où l’un d’eux est retrouvé assassiné. Si le coupable n’est pas retrouvé dans les 107 heures, la barrière qui protège l’île du brouillard disparaîtra, anéantissant ainsi ce qu’il reste de l’humanité. Emory et sa fille Clara décident de mener l’enquête. Stuart Turton a un don pour écrire des histoires complexes et originales. Dans ce thriller d’anticipation, il reprend les mécanismes narratifs utilisés dans ses précédents romans avec une enquête sous forme de puzzle où le lecteur est invité, presque comme s’il était dans un jeu de rôle, à explorer le labyrinthe de l’intrigue à la recherche d’indices, tentant de démêler les mystères de ce nouveau monde complexe et d’assembler les différentes pièces du puzzle. Même s’il y a des longueurs, avec de nombreux détails et descriptions permettant de bien planter le décor et de présenter cette société postapocalyptiques, l’intrigue, bien que parfois un peu répétitive, se lit vite et reste plaisante. Entre rebondissements, secrets enfouis, mystères, technologies futuristes, nouvelles menaces, ambiance postapocalyptique angoissante et personnages intrigants, ce roman, qui oscille entre thriller et science-fiction est un bon divertissement et permet de passer un bon moment.