Dune - Edition collector (traduction revue et corrigée) - Tome 1 : Le livre de Frank Herbert

Dune - Résumé (tentative courte) : Hexalogie de science-fiction située dans un lointain avenir intersidéral, où l'espèce humaine a colonisé l'Univers, y maitrisant les voyages à très longue distance, en partie grâce à une drogue, produit aussi central que décisif, tel notre pétrole : « l'épice ». Toute technologie y est soumise au commandement : « Tu ne feras point de machines à l'esprit de l'homme semblable » Donnant un monde où les ordinateurs n'existent plus (en théorie…), où la génétique et l'augmentation des capacités sensorielles et cognitives sont les jeux du pouvoir, disputé entre de grandes familles aristocratiques et des ordres religieux, tout au long des millénaires que couvrent les différents tomes. L'action est centrée sur la planète Arrakis — ou Dune — vaste désert inhospitalier d'où provient la seule source d'épice naturelle, excitant les convoitises de toute la galaxie. On y suit la dynastie Atréides, camp moral et droit, dont le rôle de « gentil » se transfigure et se complexifie avec le temps, faisant de cette oeuvre un monument de réflexions politiques et morales, la Science-Fiction au service de la Pensée, évidemment… Composés d'une grande part de dialogues, de scènes d'actions parfois confuses, entrecoupés de considérations religieuses et écologiques ( au sens du fonctionnement physique d'une planète ) plutôt bien intégrées à l'ensemble, rendus en de courts paragraphes, créant une réelle lecture « tout public » au sens noble du terme, et réservant ses conclusions à ceux qui s'enhardissent. Démarrant de manière assez classique, l'intrigue se complexifie à mesure des volets, faisant voler en éclat les standards romanesques du genre, terminant par ressembler davantage au « Prince » de Machiavel qu'à « La Guerre des Etoiles ». Ecrits sur plus de vingts années, entre 1960 et 80, ses considérations n'ont pas pris une ride, preuve il en est d'une certaine prescience de l'auteur ; les premiers grands rapports sur l'effondrement des ressources, la naissance de l'écologie politique, ainsi que le féminisme marquent profondément cette oeuvre, sûrement « en avance sur son temps ». Certains de ses aspects trouvent aujourd'hui de drôles de résonances, les plus pertinents sûrement minorés lors de ses adaptations en Divertissement audio-visuel. Chef d'oeuvre du genre par sa singularité ; malgré de terribles lacunes, l'ensemble tient comme par miracle… … La première parution de Dune en France s'est faite dans la mythique et fort esthétique collection ( davantage pour le nostalgique des images Panini ) « Ailleurs Demain » créé par Gérard Klein et Robert Laffont, en 1970. La tomaison de cette série a toujours été fluctuante, de par son origine de feuilleton, variant de 5 à 8 tomes, 6 étant gardé comme nombre de volumes référence. Dans sa belle couverture brillante / holographique, la version la plus courante regroupe ce qui en poche prenait déjà trois volumes, l'intégralité de la série sortie alors, incluant « Dune » et « Le Messie de Dune », ainsi qu'un grand lexique et des notes du planétologue (dont on reparlera forcément au moment de parler cinéma…) ; tirée à plus de treize reprises sur 10 années, facile à trouver, c'est naturellement la version à se procurer. On y lira la première et plus évidente partie de l'épopée, le Bien et le Mal alors clairement marqués… … Comme tout adepte de David Lynch qui se respecte, on évitera de mentionner sa première version filmée. Celle plus récente de Villeneuve, malgré une grande fidélité au déroulement de l'intrigue, trahit par de nombreux détails l'esprit de Dune : l'approche « para-technologique » du roman est gommée par l'habituel futurisme du cinéma de SF ; les uniformes militaires, sur lesquels Herbert insiste si souvent, laissent la place à d'industrieuses combinaisons ; achevé par l'esthétique tout numérique, le film cède comme tous les autres aux contraintes des quotas de visibilité, de bien absurde manière : le personnage du planétologue Liet-Kynes, père de l'héroïne Chani et du projet de transformation de Dune en planète verte, y est transformé en amazone intersectionnelle, « transposant le message de Frank Herbert à l'époque actuelle » ; on rappellera à la productrice de lire le reste de ses livres, où abondent bien plus qu'ailleurs ces « femmes puissantes » si plébiscitées… et quitte à cocher la case "afro-american", ils auraient bien mieux fait de la distribuer au rôle de Duncan Idaho, unique personnage récurent à toute la série… Au moins, spectacle et combats n'étant pas les points forts du roman, ces films viennent combler de manière efficace ces faiblesses, en plus d'encourager à la lecture… Et dire que les épisodes à venir restent bien plus difficiles à adapter…

Je ne pensais pas autant apprécier ce bon gros bébé de la science-fiction littéraire. Ce premier tome fait 800 pages, et pourtant je n'ai jamais eu l'impression que c'était trop long (contrairement à d'autres livres un peu plus court, comme Dracula, Salem...). Alors, j'ai eu du mal à rentrer dedans au début, parce qu'il y a beaucoup d'histoires politiques qui ne m'enchante pas trop et que je devais m'habituer aux nombreux nouveaux mots de vocabulaire (merci au lexique pour sa présence, sans quoi j'aurais fait un AVC). Mais au bout de 180 pages, à peu près, c'est-à-dire toujours le début du livre en fait, j'étais dedans. Je connais et comprend la majorité des nouveaux termes employés et c'est un plaisir de lire cette histoire qui n'a pas l'air si vieille que ça (c'est un livre écrit dans les années 60, je rappelle). Des thèmes et des questionnements sur la religion, l'écologie et la guerre toujours pertinents aujourd'hui. Paul et Jessica sont des personnages intéressants à suivre et je suis donc curieux de la suite et des différentes adaptations du bouquin. J'irai pas non plus dire que je suis devenu un immense fan de Dune, mais j'aime bien. Je le conseille à tous ceux qui sont prêts à tenir face à une longue histoire.