Ecritures carnassières : Le livre de Ervé

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Avec une sincérité et une humanité frappantes, un SDF raconte sa propre histoire.

" Depuis longtemps je taquine la rue. Aujourd'hui encore. Guidé par mes failles, mes blessures, j'arpente trottoirs bitumeux ou sentiers poussiéreux. Partout le même bitume. Partout les mêmes poussières âcres.
Oh ! comme j'aimerais trouver un trou de verdure où chante une rivière, mais je ne suis pas ce dormeur. J'ai cependant deux douleurs dans le dos qui me font dire que je n'étais pas de taille et que vous m'avez vaincu avec vos mots. J'ai perdu. Oui. Je me suis perdu. "
Au travers de ces fragments d'une vie en éclats, de cette écriture tout à la fois vibrante, poétique et carnassière, se déploient la noirceur et les instants de grâce d'un céleste parmi les clochards de Paris.

De (auteur) : Ervé
Préface de : Guy Birenbaum

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" De la rue à l'édition parisienne en passant par les plateaux télé, Ervé a imposé sa plume et sa silhouette cabossée, ses récits de vie, une philosophie, et de vrais morceaux de bitume. "
Politis
" Un titre trop vorace et tranchant pour un récit qui déborde de tendresse. "
L'Obs
" Une révélation. "
Marianne
" Une écriture à la fois littéraire et coup de poing. "
Le Parisien
" Bouleversant de sincérité. "
Ouest-France
" Les phrases que Ervé pose sur ses expériences ne sont pas là pour raconter, mais pour sculpter les manques et les mémoires douloureuses, pour arrondir les angles de la violence et de la solitude, pour arracher au quotidien tout ce qu'il peut de joies fugaces. "
Le Temps
" Ce livre documente un quotidien foncièrement étranger à celui des auteurs publiés, et en cela s'avère précieux. Toutefois, cet aspect ne peut éclipser ce qu'a de profondément littéraire ce récit autobiographique. "
Le Monde des Livres
" II ne triche pas. II ne cache ni ses larmes ni ses addictions. Son livre est d'une bouleversante vérité. II faut le lire sur un banc, à ciel ouvert. Un ciel qu'Ervé connaît mieux que nous. "
La Provence
" Comment ne pas être séduit par cette écriture saccadée, presque hypnotique ? "
La Voix du Nord
" Dès les premières pages, c'est l'écriture, sa beauté, un sens très affûté de la formule poétique, qui vous happe, vous emporte. Elle vous fait accéder à une humanité et pas n'importe laquelle. "
La Montagne
" Un recueil nerveux de souvenirs et une vadrouille dans les tiroirs de sa mémoire. Y sont rangés, sans être pliés ni repassés, ses récits de Ddass où il fut placé tout gosse dans le nord de la France jusqu'à son arrivée à Paris au mitan des années 90. "
Libération

Avis Babelio

DamienREN

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Enfant de la rue, homme du bitume et de la biture. Il parle de ses deux filles, ses poumons, du foyer, de l'horizon horriblement dégueulasse de sa belle plume, directe comme un uppercut, à la sauce Bukowski. Il chauffe ses mains et ses veines avec sa bière, celle du matin, pour mettre la machine en route. Des mots sur ses maux, tel un funambule sur le fil de sa vie. C'est foutrement beau.

berni_29

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Je vous invite à venir au bord d'un trottoir qui est un domicile aussi, celui d'Ervé. Il est là depuis longtemps peut-être, mais comme vous ne l'avez jamais encore remarqué, - car Ervé a un pouvoir magique celui d'être invisible, alors vous pensez qu'il n'est là que depuis aujourd'hui, depuis l'instant où vous le voyez par hasard pour la première fois... Ervé est désormais et depuis des années sans toit, sans elle, sans elles, sans eux... Sans les êtres chers qu'il aime et qui l'aiment. Aimer lui est impossible dans cette immobilité assumée mais qui bouge parfois, qui bouge tout le temps, par envie ou par nécessité... Aimer lui est impossible au sens où nous l'entendons souvent. Pourtant, Ervé aime à sa façon... Ervé est un clochard, un clodo, un SDF, un sans-abri, un vagabond. Qu'importe les mots ! Pour dire qui il est, il vaut mieux convoquer le bitume, la pluie, les trains, les rails, les parcs, le ciel et ses constellations. Ervé aime bien le terme de clochard, moi celui que je préfère pour lui est celui de vagabond, car Ervé bouge, géographiquement mais aussi dans sa tête, il prend des trains parfois, bouge les lignes, les siennes, les nôtres. Mais surtout il écrit. Ce récit nous parle des sans-grades, des laissés-pour-compte, des sans-dents... Tiens, les sans-dents, ça vous dit quelque chose ? Écritures carnassières est un récit féroce, un récit vorace, qui nous dévore, dévore le coeur et que l'on dévore à bras le corps, c'est un récit qui nous avale. C'est un témoignage magnifique et douloureux écrit à la hauteur de la rue, sous forme de chapitres courts, violents, fulgurants. Par moments, entrent par effraction des poèmes qu'on sent écrits à la fois dans l'urgence de la vie, mais dans cette respiration indispensable pour tenir debout coûte que coûte. C'est un livre épris de rage et de tendresse. « Depuis longtemps je taquine la rue ». Ce sont ces phrases comme cela qui ont fini par taquiner mon coeur. Ervé taquine la bouteille aussi, comme ses autres compagnons de la rue. C'est un être rempli de sourires et de larmes... L'auteur a parfois cette pudeur d'attendre que la pluie vienne pour pleurer et se perdre, noyer ce visage et ce chagrin dans cette pluie qui vient. Ervé montre comment la route d'une vie peut être tout simplement et rapidement une sortie de route. Pas facile après de se remettre dans la trajectoire initiale, si jamais il y en a une... Souvent c'est impossible. Trébucher devient alors la seule manière d'apprendre à marcher... Ervé raconte son enfance, sa jeunesse dans les foyers de la DDASS. C'est une enfance fracassée qu'il n'en finira pas de payer jusqu'à ce jour. C'est une enfance terrible, qui l'a coupé du bonheur d'une vie mais pas des joies immédiates. Alors il nous parle de ses deux petites filles, Élise et Lou, qu'il appelle ses « poumons », parce que, même s'il les voit trop peu, elles permettent à ce « père sans repères » de respirer. Et aussi pour Claire leur mère, qu'il aurait tant voulu rendre heureuse, rencontrée à la faveur d'une maraude. Deux poumons, deux respirations. C'est une écriture saccadée, avec des fulgurances. Il y a une beauté de l'écriture, qui dessine en creux toutes les nuances qu'ont laissées en lui les blessures de l'existence. Il y a ici du chagrin et toutes ses subtilités. Ervé se dit privé de bonheur, le bonheur impossible d'un amour, l'impossibilité d'y accéder. Cabossé, il reconnait que le bonheur n'est plus fait pour lui et c'est terrible d'entendre quelqu'un dire ces mots. Je ne sais pas les entendre. Insupportable. Cependant la joie existe dans son existence et ce récit en témoigne merveilleusement. Ervé parle de la joie, n'y renonce jamais, celle de se poser près d'une cascade pour écouter l'eau, celle d'entendre le rire de ses filles au parc où il les retrouve de temps en temps, la joie de partir aussi, prendre le train, la joie de revenir aussi... Les retrouvailles avec les copains au bord du canal Saint-Martin. La joie d'écrire, de poser les mots de ses émotions, d'aborder des rivages sensuels et incandescents, qu'il réinvente sur le macadam de Paname. Vous l'aurez compris, malgré la difficulté d'être un clochard ou un vagabond, des perles de plaisir et de jouissance composent et tissent ce texte d'une écriture très belle, fragile et douloureuse à la fois... Bien sûr, des questions traversent ce texte, des questions qui appellent notre étonnement. Comment avoir le coeur rempli d'amour et en même temps ne pas pouvoir ou ne pas savoir aimer ? Ne pas savoir construire à partir de l'amour, est-ce parce qu'on ne vous a jamais appris à le faire ? Ce sont les nuances d'un coeur tabassé couvert de pansements. Et cependant, il éprouve une affection forte et sincère pour ses enfants. Ervé, RV, Rêver, vagabonder... Quelle victoire, ce livre, sur son enfance massacrée ! « Quand on aime, il faut partir », disait Blaise Cendrars. Il bouge, adore les trains, vagabondent dedans entre deux gares ; ces vagabonds admirés par Jack Kerouac, Jack London, Blaise Cendrars... Ne jamais rester immobile. Se tourner vers le mouvement c'est adorer la vie, c'est tenir debout, c'est vivre. Je referme la dernière page de ce livre, dans ces pages j'ai aimé Ervé, funambule sur le fil si fragile de la rue. J'ai été agrippé à cette réalité sale et violente, l'odeur fétide du petit matin, la première bière qu'on dégoupille comme une ouverture au monde, cette première bière qui vous agrippe déjà comme un geste si bien appris, auquel on n'échappe pas. J'ai été happé par ces fragments de rues. Écrire pour survivre, dire l'amour, tenir debout dans un monde devenu idiot et lire ces choses-là peut-être pour les mêmes raisons. Ici, il en ressort un récit puissant. J'ai été épris par le récit d'Ervé pour cela. Aussi ces mots m'ont dévoré. Un grand merci à toi Doriane qui m'a fait découvrir ce livre magnifique.

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Rainette35

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Quel livre magnifique. Les chapitres se découvrent simplement, mêlant poésie, vécu et pensées. Ervé, enfant de la DDASS, devenu SDF, nous parle de ses douleurs, son désir de vivre, de l'amour qu'il porte à ses deux filles, de son amour des livres, de son besoin vital d'écrire. Il nous parle de ses rencontres, éphémères ou non, de ses amitiés, du café du matin quand il peut en avoir un et de la première bière de la journée. Il nous parle de générosité. Il nous parle des moments de bonheur qu'il a eus, des souffrances qu'il a connues, des éducs qui l'ont entouré. Il nous fait cotoyer misère et poésie, tendresse et coups de poing. Il nous parle des dents qui disparaissent que ce soit les siennes ou celles de ses potes. Il nous ouvre les yeux sur un monde tellement éloigné , hélas. Il nous fait pleurer, nous attendrir, nous révolter et sûrement culpabiliser, quelque part.

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quandleslivresnousparlent

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Des mots pour parler des maux de la vie. Poser sa rage sur le papier et de la poésie dans nos vies le temps de la lecture de ces magnifiques pages. Ervé, comme il le dit dans son premier roman, « taquine » la rue. Il marche beaucoup, change de lieu au gré de ses rencontres et a ses points de chute. Des chapitres courts et des mots puissants pour nous raconter les fardeaux qu’il porte depuis l’enfance, la violence qui a fragilisé la confiance qu’il avait dans la vie, son quotidien dans la rue mais aussi et ce sont les pages les plus lumineuses et touchantes de ses écrits, l’amour qu’il porte à ses deux « poumons ». De l’humour aussi entre ces pages car la dureté de la vie et la rue n’a pas retiré à son auteur, son sens de la dérision. Il nous raconte avec un humour mordant ses compagnons de la rue, l’absurdité de certaines situations. Un décor qui change des romans feelgood de nos étagères. Une écriture rythmée et puissante qui n’arrive pas à la cheville des plus célèbres auteurs de notre époque. Des yeux dont on préfère se détourner ou alors les river à nos téléphones pour ne pas affronter la réalité des rues qu’on traverse chaque jour. Une poésie moderne. Un livre qui emporte, fracasse, dresse les poils et fait venir les larmes. Un livre qui se lit en plusieurs fois pour reprendre son souffle entre deux uppercuts de mots si forts et vibrants. Un livre dont on savoure toute la poésie et le talent de son auteur. Un livre qui prend au corps et qui touche surtout le cœur.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Nouvelle, Récit, Portrait
  • EAN
    9782266346306
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    160
  • Dimensions
    181 x 112 mm

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

7,70 € Poche 160 pages