Et que dieu me pardonne : Le livre de Claire Norton

Un livre qui amène beaucoup à réfléchir, car il nous questionne au plus profond de nous, sur un sujet, en tant que parent qui évidemment nous projette. Mais sur la vie aussi en général, sur le pardon, sur nos émotions. J'ai été très touché comme souvent avec Claire Norton.

1er mai 2021. Elodie et sa fille Maëlle, 8 ans, vont faire une course rapide pour préparer le repas mais la mère de famille ne reverra jamais sa fille vivante. 3 ans plus tard, Elodie est toujours rongée par la colère car Frédéric Belbist, celui qui a tué Maëlle, n'a été condamné qu'à 3 ans de prison et vient d'être libéré. Elle élabore un scénario terrible où elle est prête à tout pour obtenir les aveux véritables de Frédéric. Elle le kidnappe et le soumet à la faim et à la soif quasi complètement. Alors que Frédéric épuisé et désespéré craque et avoue pour en finir une fois pour toutes, Elodie se retrouve enfermée avec son prisonnier et va devoir compter sur lui si elle veut s'en sortir. Mais peut-on pardonner l'impardonnable ? En lisant les très bons avis de lecteurs sur ce roman, j'ai eu envie de le découvrir à mon tour. Je connaissais de cette auteur Celle que je suis qui aborde le sujet des violences conjugales. Ici, il est question de pardon et de résilience. Si une grande partie du roman m'a paru intéressante mais pas exceptionnelle non plus car je trouvais qu'il se passait finalement peu de choses, j'ai été vraiment étonnée par le dénouement et le retournement final auquel je ne m'attendais pas du tout et qui m'a fait mettre cette très bonne appréciation. J'ai apprécié les pages où il est question de la nature et des animaux, c'est des passages agréables à lire, notamment le sauvetage du renardeau. Les interventions de la vieille dame dans le livre m'ont paru à la limite du crédible, donnant au roman un aspect un peu fantastique. J'ai apprécié aussi les parties qui abordent la question de l'autisme et du syndrome d'Asperger, j'ai trouvé cela très vraisemblable. Claire Norton a dû bien se documenter sur le sujet ou elle connait quelqu'un dans son entourage qui est atteint de ce handicap. Elle décrit aussi le quotidien éprouvant des parents touchés par cette "différence" et toutes les difficultés qui en découlent. Je retiendrais donc surtout dans ce livre cette fin étonnante où l'amour d'un père pour son fils est plus fort que tout.

Aujourd'hui, je vous parle de ma deuxième rencontre littéraire avec Claire Norton. Préparez-vous à regarder au plus profond de vous-même. L'autrice aime nous bousculer! Essayez d'imaginer quelle situation pourrait vous faire basculer. Vous aviez une petite vie tranquille et un évènement foudroyant vous fait perdre les pédales et passer du côté obscur. C'est l'histoire d'Elodie... Une jeune maman de deux filles Maëlle et Zoé. Une Élodie qui comme beaucoup d'entre nous explique à ses filles qu'on ne règle rien avec la violence. Un jour, sa fille Maelle disparaît et tout change, s'effondre, sa vision du monde, la nôtre aussi. Une histoire tragique, intense, dure qui nous fait passer par toutes sortes de sentiments. On ne peut pas imaginer comment on réagirait, c'est impossible. On tourne les pages et à chaque instant on se demande jusqu'où ira Élodie. Un ascenseur émotionnel qui touche à ce qu'on a de plus précieux, nos enfants... Une lecture commune que l'autrice a pu suivre de près puisqu'elle y a participé avec le bookclub @la.pause.litteraire . C'était d'ailleurs un moment formidable pour toutes les lectrices du groupe, merci Claire Norton pour ce magnifique roman et ce beau moment de partage et merci aux organisatrices de la lecture @mlle.choullyne.bouquine et @sandie33_lectures ! Alors, prêts à sonder votre âme et connaître vos limites ?

« Toi, tu ne ferais pas de mal à une mouche … » Je referme ce roman les yeux humides dans un mélange d’émotions fortes. En commençant ma lecture j’étais dans une fiction avec une thématique difficile et si redoutée pour toutes les mères : la perte tragique d’un enfant. Vous avez su m’embarquer sur les chemins sinueux de la colère, de la haine, de la justice, de la rancune et du pardon. Le personnage d’Elodie est tellement humain, plusieurs fois je me suis visualisée à sa place avec toujours cette même question dans ma tête : « Et moi, je réagirais comment ? Arriverais-je à me relever d’une telle épreuve ? » Vous savez adoucir le ton quand il le faut, la tension est palpable par moment mais c’est alors que l’on découvre l’environnement de l’enfance d’Elodie : sa maison, la forêt et les animaux qu’elle va y croiser. Alors je m’évade le temps d’un instant, je chemine avec elle et je me prend de plein fouet les « leçons » qu’elle en retire. Je fais la connaissance de Frédéric, dont je ne préfère pas trop parler ici pour ne pas trop en dire… Les personnages sont tellement humains, avec leurs défauts et leurs qualités, ils sont réels ! Ce pourrait être mon voisin, mon amie, mon enfant… ce pourrait être moi. Ils sont parfaitement bien construits, avec une psychologie forte et beaucoup de caractère. Indubitablement on s’y attache et on voudrait rester avec un eux encore un peu… Ma chronique aujourd’hui n’a pas le format habituel, je couche ici mes pensées et surtout je vous remercie, chère Claire, d’écrire des romans si percutants, si parlant, auxquels chacun peut s’identifier et qui sont si bien documentés. Vous pouvez vraiment tout écrire, aucun de vos romans ne se ressemblent et je peux le dire : J’aime tout ceux que j’ai lu. Aux lecteurs ou futurs lecteurs de ces romans, je n’ai qu’une chose à dire : ne passez pas à côté de ce roman bouleversant. Florine.