Et que dieu me pardonne : Le livre de Claire Norton

Claire Norton nous livre un roman poignant qui explore les profondeurs de l’âme humaine face à la perte et à la quête de justice. L’intrigue, bien que captivante, laisse rapidement deviner l’identité du véritable assassin de Maëlle, ce qui peut atténuer l’effet de surprise. Cependant, l’intérêt principal de l’œuvre réside dans sa réflexion sur le pardon et les limites personnelles lorsqu’on est confronté à une douleur insupportable. À travers le parcours d’Élodie, une mère dévastée par le meurtre de sa fille, l’auteure nous pousse à nous interroger : jusqu’où irions-nous pour obtenir justice lorsque les institutions judiciaires nous font défaut ? La culpabilité d’Élodie, née d’un événement banal — une simple course à l’épicerie pour acheter du sel — est dépeinte avec une justesse émouvante. Le roman soulève des questions profondes : comment se pardonner soi-même avant de pouvoir envisager de pardonner à l’auteur du crime ? Et si le pardon est impossible, sommes-nous légitimés à chercher vengeance par nos propres moyens ? En conclusion, Et que Dieu me pardonne est une œuvre intense qui, malgré une intrigue prévisible, offre une profonde réflexion sur le pardon, la culpabilité et les limites de la justice personnelle. Une lecture qui ne laisse pas indifférent et invite à une introspection sur nos propres réactions face à l’injustice et à la douleur.

Un roman qui prends aux tripes et qui bouleverse mon coeur de maman. Comment reagirait-on face à la perte tragique de son enfant ? C'est ce à quoi Élodie doit faire face. Cette culpabilité, ce désir de vengeance va la consumer au fil des années jusqu'à ce qu'elle se décide à commettre l'irréparable. Très vite, j'ai ressenti cette ambiance pesante, prenante et j'ai été happé par la plume de Claire. @posetoievalire avait raison sur un point, sa plume nous fait ressentir multiples émotions. Je découvre cette autrice avec ce roman et quel roman ! C'est fort, c'est puissant et c'est terriblement intense. Si j'ai deviné assez rapidement le plow twist, il n'en reste pas moins très touchant. Quel aurait été notre réaction en tant que parent face à l'horreur ? Mais ce roman pousse aussi à la réflexion sur le pardon et j'ai aimé ce dénouement si pur et rempli de tendresse qui ne laisse place qu'à une seule chose : la vie. Je tourne la dernière page avec les larmes aux yeux et un léger sourire au bord des lèvres. Je peux vous assurer que ce roman est puissant laisse une trace indélébile.

« Et que Dieu me pardonne » sont les mots prononcés par Élodie au beau milieu de sa quête vengeresse. La mère de famille formait pourtant une famille heureuse avec son mari Stéphane et leur deux filles… jusqu’à ce que sa vie bascule. Tout débute par la disparition de sa fille aînée, puis la découverte de son corps… mais lorsque le coupable est libéré après seulement trois ans de détention, toute la douleur et la détresse d’Élodie se transforment en haine et en soif de vengeance et de justice ! Ce nouveau roman de Claire Norton propose donc la quête vengeresse d’une mère de famille qui décide de se substituer à une justice clairement défaillante. Poussé par le besoin de découvrir ce qu’il s’est réellement passé le jour du drame et explorant d’une part les limites d’un pardon qui semble parfois impossible et d’autre part les limites que l’être humain parvient à franchir face à l’inacceptable, Claire Norton livre un huis clos où Elodie semble bien décidée à faire parler le meurtrier de sa fille… à tout prix! Malheureusement, autant j’avais aimé « Celle que je suis » et « Le sens de nos pas », autant ici la mayonnaise ne prend pas. Certes, le récit est loin d’être mauvais, mais le huis clos n’est pas du tout prenant. À l’inverse d’une Maud Mayeras (« Les Monstres ») ou d’une Emma Donoghue (« Room ») qui parvenaient littéralement à se glisser dans la peau des séquestrés, Claire Norton se veut trop descriptive, tout en proposant des scènes et des dialogues qui manquent de réalisme. Ajoutez à cela des digressions en pleine nature parsemées de métaphores qui n’apportent pas grand-chose à l’ensemble et des réflexions philosophiques autour du pardon qui plombent le rythme et vous vous retrouvez avec pas mal de longueurs qui empêchent le récit de véritablement décoller. Bon, le fait d’avoir découvert la vérité après seulement un quart du récit ne m’a certainement pas aidé et a sans doute également contribué à plomber le suspense. Sinon, j’ai bien aimé la scène avec le chauffard qui pousse Élodie à bout car le fait qu’il roule en BMW ne manque pas de réalisme et j’ai également apprécié le thème de l’autisme qui est bien abordé et intégré au fil des pages. Une lecture qui n’est pas mauvaise, mais dont je ressors tout de même assez mitigé.

Je reprends la citation de mon ami @kielosa : « finir un beau livre c’est comme dire au-revoir à un ami ». Claire Norton elle seule a le don de me faire pleurer, réfléchir et panser mes blessures. À la fin de son dernier livre, Et que dieu me pardonne, j’avais une folle envie de serrer Claire très fort dans mes bras… Ce livre n’est pas facile car il s’attaque à ce qu’on chérit le plus : nos enfants. Que ferions-nous si quelqu’un s’en prenait à eux, leur enlevant la vie ? Chauffeurs ivres, pédophiles, parricides,… Les prédateurs sont nombreux. Élodie a tout perdu quand sa fille Maelle, huit ans, est retrouvée morte sur un banc le 1er mai, tout ça pour aller chercher un peu de sel à l’épicerie. Maëlle lui répétait souvent que sa maman était très gentille, qu’elle ne ferait de mal à personne, pas même à une mouche. Ses mots vont faire trébucher la mère esseulée. Des années plus tard anéantie plus que jamais, elle va s’occuper du sort du meurtrier de sa fille puisque la justice est déficiente et trop clémente. Claire Norton nous envoie en enfers, dans les tripes d’une mère écorchée vive que rien n’apaise si ce n’est la vengeance. Elle nous promène ensuite avec finesse et sensibilité dans les interstices du pardon. Des phrases entières ont retenu mon attention moi qui peine à me pardonner d’avoir laissé mon ami seul la veille de sa mort. Moi qui ne suis plus l’ombre que moi-même. « Elle donnerait n’importe quoi pour revenir à l’un de ces moments-là, à ce temps insouciant où sa mère était encore là, à cette époque révolue où aucun obstacle de la vie ne semblait insurmontable. » Les histoires de Claire Norton sont transcendantes, elles vibrent en moi plus que tout et m’amènent une lumière dont j’ai bien besoin. Merci Claire d’être si proche de vos lecteurs. De la vie et de ses épreuves.