Fuck up : Le livre de Arthur Nersesian

C’est vrai qu’elle est bien « fucked up » la vie de ce narrateur. Largué par sa copine, ce protagoniste loser mais attachant se retrouve à squatter le canapé d’un copain et arrondit ses fins de mois en bossant dans un cinéma porno miteux. Son histoire se dessine au fil de ses errances dans New York City et de ses rencontres hasardeuses avec des personnages hauts en couleur. Il cherche sa voie et se laisse guider par le hasard, hasard qui – à coup sûr ! – ne lui veut pas du bien. Il enchaîne les galères, se lance dans des plans foireux, ne prend jamais les bonnes décisions… bref cet anti-héros a la poisse et il va en payer le prix. Ce roman est un réel instantané du New York des années 80. Au gré des déambulations du narrateur, l’auteur dresse un portrait vivant de cette ville, qui devient quasiment un personnage à part entière. On y retrouve avec nostalgie l’essence brute de cette ville qui n’existe plus. En quelques pages, on embarque dans un voyage mélancolique, drôle et surprenant. J’ai adoré l’atmosphère qui se dégage de ce roman.

Incroyablement trash, dérive d’un jeune New-yorkais dans les années 80. Comment peut-on s’accrocher à cette lecture ? La descente aux enfers d’un looser … Hé bien si, parce que le texte est pur, sans prétention et d’une très bonne traduction. C’est suffisamment cru, cruel et pourtant on s’attache à tous ses personnages de secondes zones. On découvre un New-York sale, aux ambiances gays déprimées, brimés et tristes par le virus du SIDA, ainsi que Manhattan et le pont de Brooklyn. On découvre l’univers des salles obscures du porno gay, le racket, la vie la nuit, le métro, les clodos, les flics, le froid et l’envie d’être ailleurs. On apprécie les pensées et l’errance de ce jeune de vingt-deux ans qui endure et accepte comme une fatalité des jobs mal payés, des ruptures amoureuses, des filles qui attendent trop de lui, des rêves d’auteur ! Même de poésie. Il n’est pas toujours cool, mais il est considéré comme un être intelligent, qui passe son temps libre dans la lecture. Plus on avance dans le récit, plus il devient sombre. Il regrette sa déchéance, ses envies d’alcool et de drogue. Mais comme l’auteur le fait si bien depuis le début, on accepte son personnage et on reconsidère cette vie si critique et noire. Un très bon roman … ce Fuck Up !

Petite découverte via les libraires de Kube. Je ne connaissais ni l'auteur, ni le titre (jamais entendu parler), ni le genre (que je n'arrive toujours pas à définir). Le but de mon abonnement Kube étant de sortir de mes habitudes et de mes attractions littéraires allant toujours vers le même genre, le choix de ce livre là remplit entièrement la mission. Dès le départ le vocabulaire, les tournures de phrases, le style d'écriture est effectivement loin de ce que je lis d'habitude. Je suis une lectrice ayant toujours 5 ou 6 livres en cours en même temps. Je passe de l'un à l'autre. Fuck Up fait exception. Je l'ai lu sans en reprendre un autre, et terminé en 3 jours (sachant que je travaille plein temps et que j'ai donc peu de temps libre). Par contre, expliquer pourquoi m'est impossible. Je ne sais vraiment pas définir ce qui fait l'attraction de cette histoire. Un excellent moment, effectivement inhabituel, mais dont je n'arrive pas (encore ?) à capter le pourquoi du comment. Mais n'est-ce-pas aussi ça, le plaisir de la lecture !

Fuck up, c'est une plongée dans le New York années 80. avec la destinée d'un jeune homme de 23 ans , aspirant poète. Il a une petite vie bien rangée comme Mr tout le monde. Il bosse dans un ciné, est plutôt sympa, intéressant et partage sa vie entre ses passions et sa copine .Jusqu'au jour où, un petit grain de sable vient enrayer la machine et là, tout bascule. Dans une ville en pleine mutation, entre un Manhattan rongé par les cadres ambitieux et un Brooklyn encore brut, ce roman initiatique nous entraîne dans les tribulations chaotiques d’un jeune homme fracassé par des rêves qui n’ont jamais vu le jour. Originaire du Midwest et sans repères, il accumule déboires et illusions éphémères en travaillant dans des cinémas en fin de course, tout en nourrissant l’espoir de devenir poète. Ce roman a connu un succès tardif outre Atlantique au début des années 90 et vient seulement de franchir nos frontières. Récit intense, acide, fantaisiste, renversant Avec un humour acide, des péripéties fantaisistes et une relation touchante avec un mentor hors du commun, Fuck up est une véritable odyssée urbaine qui rappelle l'essence brute et décadente de la ville des années 80.