Glen Affric : Le livre de Karine Giebel

Glen Affric de Karine Giebel est un roman qui m’a fait passer par toutes les émotions possibles : la joie, la tristesse, mais surtout une frustration immense. Rarement un livre m’a autant remué. L’injustice y est omniprésente, à tel point que, par moments, on a envie de hurler face au sort réservé aux personnages. Ils sont terriblement attachants, et c’est précisément ce qui rend la lecture aussi éprouvante. On s’accroche à eux, on espère avec eux, on croit qu’ils vont enfin toucher du doigt la liberté, la paix… et puis non. À chaque fois qu’un semblant d’éclaircie apparaît, un nouvel obstacle surgit, plus cruel encore. C’est une mécanique implacable qui ne laisse aucun répit, ni aux personnages, ni au lecteur. Si je devais résumer leur existence en un mot, ce serait l’injustice. À plusieurs reprises, j’ai eu envie d’entrer dans le roman, de les secouer, de leur dire de faire d’autres choix, ou carrément d’aller tordre le cou à ceux qui leur font du mal. Ce n’est pas juste un thriller, c’est une immersion totale dans une histoire bouleversante, où chaque décision a des conséquences terribles. Karine Giebel excelle à manipuler les émotions, et avec Glen Affric, elle atteint un niveau que je ne pensais pas possible. Je croyais que Le Purgatoire des Innocents était son meilleur roman, mais celui-ci le dépasse largement. C’est un livre qui marque profondément, qui laisse des traces bien après l’avoir refermé. Un chef-d’œuvre.

Le style de Karine Giebel ne laisse en général que peu de place à l’embellie dans ses romans. Ici de la même façon, l’autrice nous accorde peu de répit au milieu de cette noirceur. Avec ce pavé de 760 pages, j’ai été prise dans un tourbillon de harcèlement moral, d’injustice, de violence qui provoque d’immenses ravages. C’est Léonard et Jorge qui vont en être les cibles principales. Léonard et Jorge sont deux frères, seulement frères de cœur : Léonard avait environ cinq ans lorsque Mona l’a trouvé dans un fossé. Sans trace de ses géniteurs, elle l’a adopté. Elle lui a souvent parlé de son frère Jorge qui est à Glen Affric . Mais en réalité la vérité est tout autre. Jorge a été incarcéré pour meurtre pendant seize ans. Quand il sort sous conditionnelle, Léonard, lui, franchit le portail de la prison pour avoir laissé éclater sa violence face à des racketteurs qui ont profité de sa différence. Lorsque les deux frères vont se connaître, immédiatement des liens très forts se tissent, mêlant amour fraternel et complicité pour faire face à une nouvelle accusation de meurtre pesant sur Jorge. Ce roman est très bien structuré, composé de trois grandes parties. C’est un récit très fluide et très fort en émotions ; on s’attache sans retenue à tous les personnages cabossés par l’injustice et la violence. On ne voit pas passer ces 760 pages avec cette histoire très addictive. Une excellente lecture !!!

J'ai découvert Karine Giebel avec "Toutes blessent la dernière tue " qui est devenu un des meilleurs livres que j'ai lu. Depuis je lis régulièrement des livre de cette autrice et je n'ai jamais été déçu. C'est donc naturellement que j'ai choisi celui-ci. J'avoue que le titre ne m'attirait pas spécialement mais j'ai lu beaucoup d'avis positifs. La couverture nous invite au voyage et est plutôt engageante. Dans ce livre on découvre l'histoire de Léonard qui est un garçon pas comme les autres mais dont la vie est déjà cabossée. Au fil des pages on s'attache aux personnages et les 760 pages defilent à vive allure. C'est le genre de livre qui vous prend aux tripes et vous retourne l'estomac, vous serre le cœur et vous fait monter les larmes aux yeux. La fin est poignante et correspond parfaitement au style de Karine Giebel. Bref je recommande +++.

Un coup de coeur intense Glen Affric, c’est une histoire d’amour. #8232;Une histoire d’amour entre une mère et ses fils. Une histoire d’amour entre deux frères qui se retrouvent, se découvrent, se protègent. Tout commence avec Léonard, un “idiot, un imbécile, un crétin”, “Léo le trio, Léonard le bâtard”, qu’ils l’appellent. Ces mots cruels et immondes qu’il entend à longueur de journée résonnent dans la tête de jeune garçon. Oui, il n’est pas comme tout le monde, mais il n’est pas celui que les autres décrivent. Léonard voudrait juste disparaître loin, ailleurs, partir pour Glen Affric en Ecosse. Son frère y est parti et n’est jamais revenu. Mais Léo n’est pas là-bas. Léo est coincé dans son quotidien à subir les railleries, les moqueries, la violence. Mais jusqu’à quand va-t-il supporter tout ça? Léonard. Léonard est un enfant qui subi un retard mental, pourtant ça ne fait pas de lui quelqu’un de bête ou d’insensible, bien au contraire. Il est profondément gentil, il veut aider et surtout il ne veut pas se battre, parce qu’il ne faut pas se battre, c’est ce que Mona lui a dit. Plein d’admiration pour son frère expatrié à Glen Affric, il va pourtant finir par le rencontrer. Mais l’Ecosse n’était en réalité que la prison. Jorge 16 ans d’enfermement, en France, pour un crime qu’il n’a pas commis. Loin des siens mais surtout loin de toute relation avec son frère adoptif. A sa sortie de prison, les retrouvailles ont lieu entre lui, Léo et Mona, leur mère. Jorge a vécu l’horreur de la prison, la violence qui y règne et la seule chose qu’il souhaite à présent c’est vivre normalement. Mais peut-on passer au dessus des préjugés? Des on-dit et des remarques salées à foison? Une réputation c’est parfois difficile à reconstruire, encore plus quand tout le monde vous croit coupable. Mais maintenant Jorge à son frère et sa mère, il doit rester dans le droit chemin pour ne plus jamais retourner dans cette cellule qui l’a tant malmenée. Et il y a Mona. Une femme forte, une femme seule. Une mère qui fait passer sa famille avant tout et qui ne laissera personne toucher à un cheveux de Léo. Mona gère la rencontre entre ses deux fils du mieux qu’elle le peut, et tente surtout de survivre aux nombreuses rumeurs féroces qui attaquent sans relâche ses enfants. Mona est déterminée mais toute détermination peut faillir, parce que les émotions ne se contrôlent pas. Ce roman amorce un démarrage en douceur pour monter crescendo. La violence fait très tôt son apparition dans les mots, dans la vie des personnages. Et chaque mot lâché avec véhémence m’a touché en plein coeur. Cette famille brisée mais pourtant unie fait tout pour garder la tête hors de l’eau, mais c’est si difficile quand le monde n’a pas envie de les voir survivre, de les voir vivre. J’ai aimé suivre la rencontre entre ces deux frères au passé très différent. Léonard est une jeune garçon que je rêvais de protéger. Jorge est un grand frère que j’aurais adoré avoir. Ce récit, c’est avant tout la force de l’union, un énorme pied de nez aux préjugés qui remplissent notre quotidien. Les valeurs que transmet Karine Giebel dans ses mots sont touchantes, puissantes, rageantes. J’ai ri mais j’ai surtout pleuré. Pleuré de tristesse, pleuré de haine, pleuré de dégoût. Glen Affric, c’est un coup de coeur mais surtout un coup de poignard. J’ai été secouée jusqu’à la dernière page. Et moi aussi, j’ai envie d’aller voir Glen Affric. Pour Léonard, pour Jorge, pour Mona.