La Cité diaphane : Le livre de Anouck Faure

La cité de Roche-Etoile est désormais une cité fantôme, ravagée par le mal d'onde, qui a transformé son eau en poison mortel pour sa population. Alors qu'un archiviste se rend dans cette cité, il apparaît que quelques habitants errent encore dans Roche-Etoile plusieurs années après le drame. Sont-ils réellement sains d'esprit ? Si vous êtes comme moi un joueur, le nom de Dark Souls ne vous est normalement pas inconnu. La Cité diaphane pourrait parfaitement se proposer comme un livre entrant dans l'univers de cette série, Anouck Faure la cite d'ailleurs à la fin du livre. Tout comme mon personnage apercevait au loin Irithyll dans Dark Souls 3 avant de pénétrer dedans, j'ai adoré découvrir de même Roche-Etoile avec notre archiviste s'en approchant. Nous retrouvons par la suite cette ambiance si caractéristique d'isolement malgré quelques personnages très étranges dans leur manière d'être. J'ai d'ailleurs très vite décider d'accompagner ma lecture des musiques de cette saga. Roche-Etoile est une véritable réussite et la plume d'Anouck Faure la sublime. Nous avons en effet ici une autrice pleine de talent qui dispose d'un style particulièrement soigné qui m'a énormément plu ! Pour ce qui est de l'intrigue, j'ai littéralement adoré toute la première partie, qui se termine sur une révélation inattendue. La quête de l'archiviste, ses rencontres avec les résidents de Roche-Etoile, la licorne... Je suis totalement rentré dedans. La deuxième partie m'a légèrement moins captivé. Je l'ai trouvée quelque peu moins bien rythmée et j'aurais presque préféré que le roman soit découpé en trois parties. Le tout dernier quart du roman m'a autant plu qu'il ne m'a parfois dérouté par ce qu'il racontait, mais cela reste au final un souvenir assez sympathique (et j'ai beaucoup aimé une scène en particulier !). La Cité diaphane étant assez court, je ne peux malheureusement rien révéler sans peur de gâcher votre découverte, mais si vous aimez les ambiances gothiques ou dark fantasy, vous pouvez vous lancer dessus avec sérénité ! Pour terminer, je tiens à mentionner les magnifiques illustrations réalisées par Anouck Faure elle-même. Non seulement je les trouve sublimes, parfaitement en adéquation avec l'ambiance du roman, mais je pense qu'il s'agit d'un plus non négligeable puisqu'il ne peut pas y avoir de trahison de la vision de l'auteur dans l'illustration.

A lire son résumé, "La Cité diaphane" propose d'explorer un champ de ruines dans un univers de dark fantasy sombre et solitaire. Mais un retournement scenaristique- tres appréciable- va changer ce projet, et orienter le récit vers quelque chose de plus mystique, tout en conservant son ambiance sombre. Et c'est ici le point fort et faible du livre. Si sa proposition est franchement originale sans rompre totalement avec les promesses initiales du livre,la deuxième partie du récit est plus faible que la première et souffre de quelques longueurs. Les sauts dans le temps étoffent et complexifient les relations entre les personnages et bougent les lignes entre héros et antagonistes, ce qui rend lentout riche, intriguant, mais parfois un peu confus. Le tout est raconté comme un récit presque religieux ou mythologique, ce qui parfois crée de la distance avec les personnages, mais rentre parfaitement en cohérence avec tout ce que le livre propose. Sans spoiler, la fin est à la fois inattendue et satisfaisante, un poil mélancolique et parvient à donner un terme à ce qu'il a installé, bien qu'elle soit portée par une ou deux facilités d'écriture. Si le tout est parfois un peu faible et confus, "La Cité diaphane" les défauts de ses qualités, et reste une bonne lecture, courte (c'est bien de temps en temps de la fantasy qui ne nous engage pas sur 12 tomes de 800 pages), et qui a une identité propre. J'en ressors satisfait, mais surtout très curieux des prochaines sorties d'Anouck Faure, qui en plus de très belles illustrations, signe un premier roman de qualité et dont je suis très curieux de découvrir la suite.

Parfaite lecture de novembre, ambiance mystères-brume-frissons. Ce récit nous fait suivre un archiviste (et narrateur) à la découverte des secrets sordides d'une cité maudite : Roche-Étoile était autrefois un bastion glorieux gardant la frontière du pays des démons, aujourd'hui c'est une ville morte habitée de quelques déments et des statues voilées de la déesse tutélaire des lieux. Mais ce fameux archiviste, venu enquêter sur ce qui a causé la déchéance de cette ville, est-il si naïf qu'il le prétend ? Mensonges et tromperies s'entrelacent dans ce récit gothique dont les thèmes abordent l'orgueil, l'attachement et le pouvoir. Au fil d'une prose travaillée pour correspondre aux lieux qu'elle décrit, on avance page après page dans des décors dantesques à la rencontre de secrets obscurs, tout en craignant un peu ce qu'on va découvrir. Les gravures à l'eau-forte, de la main de l'autrice, ajoutent une touche "Gustave Doré" très appréciable !

Dans la cité morte de Roche-Etoile, on croise un forgeron, un archiviste, un prince et une princesse, une jeune dame, chevaleresse au service de la Déesse .. Dans la cité de Roche-Etoile, les prénoms sont bannis pour se protéger contre les démons ... L'histoire tragique de la cité et de ses habitants est fascinante. On suit un narrateur intimement lié à la ville, mais aussi protéiforme. C'est une intrigue qui se joue sur des dizaines d'années, à travers des allées retours dans le temps très bien maitrisés. Quand on croit que l'histoire se termine, elle repart de plus belle, avec un autre protagoniste. C'est un roman à la tonalité poétique et parfois contemplative, avec une atmosphère de conte, mais aussi de roman horrifique. J'y ai retrouvé l'ambiance de Dark Souls. Je m'attendais un peu à la révélation finale, bien préparée et amenée grâce aux descriptions parfaitement maitrisées de l'autrice. Les personnages ont plusieurs dimensions et prennent vie sous la plume de l'autrice. Ce sont des personnages construits en nuances de gris avec une complexité qui les rend humains (au moins en partie #128521;). Chacun d'eux a une vie à part entière. On retrouve des monstres et des créatures fantastiques, avec parfois une forme de body horror. Je pense que c'est un roman pour lecteurs avertis. Une très belle lecture qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout.