La Cour des Ouragans - Edition collector (Vampyria : le cycle de Jeanne) - 3 : Le livre de Victor Dixen

Dernier tome de cette première trilogie, nous en apprenons davantage sur le personnage de Jeanne et sur le monde des ténèbres. Dans un rythme effréné, les (més)aventures s'enchainent avec suspens et rebondissements. De nouveux personnages apparaissent, d'anciens se livrent, certaines réponses nous sont données, mais certaines zones d'ombre subsistent et nous donnent déjà l'envie de replonger dans cet univers pour en apprendre davantage.

Ce que je retiens de cette saga c'est le talent de Marie DU BLED que j'ai plaisir à écouter. Je n'avais pas apprécié le premier tome à cause des nombreux clichés, de l'héroïne que je trouvais détestable et du manque de vraisemblance de l'imposture de Jeanne. Le tome 2, lu par curiosité n'a pas relevé le niveau, au contraire. Mais je suis toujours bien trop curieuse pour ne pas connaître la suite d'une série, à moins que la lecture soit un supplice. J'ai été surprise en lisant certaines critiques qu'on puisse associer le concours des prétendantes à la version exploitée par la télé-réalité. À mon sens, il dénonce plutôt la compétition imposée aux filles pour faire le meilleur mariage . Au fil des siècles, que ce soit pour accroître leur puissance, agrandir leur domaine ou nouer des alliances, une fille n'a souvent été qu'une monnaie d'échange pour ses parents. Le mariage a longtemps été la seule possibilité de ressources et de respectabilité pour une femme. Et sous toutes ses facettes, être la plus en vue des prétendantes lors de la saison ou la meilleure cuisinière du village, c'est toujours un concours acharné à l'issue primordiale. C'est, comme l'esclavage, un thème intemporel. Finalement je n'ai pas trouvé ce troisième tome désagréable.

Diane/Jeanne, écuyère du Roi, est missionnée par ce dernier pour devenir la femme d'un pirate et de lui ramener la Cœur de la Terre. Cette pierre précieuse doit lui permettre de vaincre le jour et de permettre aux vampires de pouvoir arpenter la Terre le jour et la nuit. Jeanne doit tout mettre en œuvre pour faire échouer les plans du roi et confier la pierre à la Fronde. Alors qu'elle est prête à embarquer sur le bateau qui doit la mener à son futur époux, une invitée de dernière minute risque de faire tout capoter : Prudence, une cousine de la vraie Diane. Ce dernier tome de la première trilogie est riche en aventure, en rebondissement et foisonne de personnages. Pour certains, on est ravi de les revoir auprès de Jeanne comme Sterling, certains dont on se passerai bien comme Alexandre de Mortange !, et de nouveaux venus parfois mystérieux comme cette Madame M qui apportent des réponses là oú on ne l'attend pas. Victor Dixen nous offre une belle conclusion et promet de nouvelles aventures toujours aussi riche en action et en rebondissements avec la nouvelle saga dont le premier tome vient de paraître.

Il est coutume de préférer le premier tome d'une saga car c'est par ce tome que tout débute et que l'on est happé par la nouveauté. Mais je dois dire que ce dernier tome a été un parfum plus enivrant encore que les deux volumes précédents. La première partie de ce tome m'a un peu effrayée, faut dire que ses histoires de prétendantes en compétition ne sont pas des plus ragoûtante tant ce mécanisme est utilisée à foisons dans la littérature. Et c'est là que j’ai été plus que ravit d'avoir découvert cet sage en audio, l'ambiance sonore est si immersive que cela à éclipser ma morosité initiale. D’autant que ce fut l'occasion d'introduire le personnage de Pâle Phoebus,"un antagoniste" beaucoup moins trivial que la dame des miracles du tome 2. Ce personnage si insondable et torturé est magnifiquement bien dépeint par l'auteur. Mais la seconde partie de ce tome est pour moi la plus époustouflante car on obtient enfin des réponses à la part de ténèbres instillée dans le tome 2. On saute de révélations en révélation sans que cela soit artificiel au contraire tout se déroule à la perfection pour former un univers cohérent. Une fois encore, la manière dont Victor Dixen mélange les influences de tous horizons est admirative particulièrement dans ce tome où l'on explore d'autres territoires et d'autres combats car le 17-18éme siècle amène inexorablement son lot d’atrocité. Et ces drames apportent une palette plus dense à cet univers à travers une galerie de nouveau personnage très touchant à l'image de Rafael. Aucune thématique n'est laissée à l'abandon donnant à voir une symphonie dont aucune note ne sonne faux. Quant à la fin, je l’ai trouvée parfaite, j'avais peur qu'en voulant nous donner à voir une fin qui ne souffre d'aucune zone d’ombre. L’auteur se perd et nous sert un bouquet final précipité et bâclé mais la fin est pour moi d'une infinie justesse car elle est porteuse d'espoirs. [masquer] La seule ombre au tableau n'est qu'un tout petit détail mais je dois bien l'avouer les petites amourettes introduites par l'auteur sont un peu trop mielleuse à mon goût, l'éternel triomphe de l'amour sur le mal etc s'est franchement surfait aussi bien écrit soit elle.[/masquer]