La Faucheuse - tome 1 : Le livre de Neal Shusterman

J'ai beaucoup aimé. Une utopie qui n'ennuie pas, c'est plutôt rare. Un monde sans souffrance, ni mort. Je n'ai pas compris pourquoi les faucheurs existent (ils ne régulent pas, c'est écrit, et ils sont si peu nombreux qu'il est pratiquement impossible d'être glané, donc ce n'est pas non plus pour maintenir un sentiment de vie chez les gens). Les rebondissements sont nombreux et m'ont vraiment tenus en haleine, ils m'ont surpris, je ne voyais rien venir. J'ai préféré l'intrigue autour de Rowan que celle de Citra, l'antagoniste Goddar était d'ailleurs le plus intéressant. Je regrette le manque de descriptions (il n'y en a pour ainsi dire pas du tout) et des personnages un peu trop clichés, peu caractérisé. Le rythme est aussi très rapide, surtout sur la fin où les événements s'enchainent sans prendre le temps de nous atteindre. C'est une lecture que j'ai apprécié malgré ses défauts, qui sont peu de choses par rapport aux qualités rapport à l'univers super bien pensé et à l'intrigue.

Je l'ai écouté en livre audio, et ce sera une belle découverte. Le concept est vraiment intéressant, on a vraiment envie de savoir où cela va nous mener. Ce livre m'a fait beaucoup réfléchir. Je recommande ce livre pour les personnes qui aiment les concepts innovants dans des dystopie futuriste.

"La Faucheuse" est un livre de science-fiction utopique Young Adult, qui anticipe une société futuriste où l’Homme est parvenu à défier la mort. Pour réguler la population, certains deviennent donc « faucheurs », à la fois craints et adulés, et se basent sur les statistiques de l’époque de la mortalité (la nôtre) pour savoir qui doit mourir et de quelle façon écourter la vie des citoyens. Un faucheur suit un code de conduite très stricte qui le met en marge de la société, mais certains sont prêts à tout pour renverser l’ordre établi. Je dois bien l’avouer, j’ai mis un peu de temps à rentrer dans l’histoire et j’ai trouvé que l’évolution de la relation entre certains personnages était bâclée. Mais je suis contente d’avoir persévéré, car la deuxième partie du roman m’a emportée et m’a donné envie d’acheter le deuxième tome (il s’agit d’une trilogie). J’ai beaucoup aimé la manière dont les thèmes principaux étaient traités, au travers des personnages à la morale ambiguë et en refusant de sombrer dans un manichéisme tentant dans ce genre d’histoire. On s’interroge sur le bien et le mal, on cherche à savoir si la fin justifie les moyens, quelles seraient les limites d’une justice menée par une intelligence artificielle aussi parfaite soit-elle, et bien d’autres choses encore. C’est un roman qui a très bien cerné son lectorat (les ados, les citoyens de demain), et qui les pousse à des questionnements profonds sur la nature humaine.

Ce roman m'a envoûtée, malgré le fait que j'aie tendance normalement à privilégier les romans réalistes... C'est considéré comme un roman pour jeune adulte, et pourtant je l'ai "savouré" du haut de mes 75 ans. Je recommande la lecture de ce roman à tous ceux qui aiment réfléchir sur la condition humaine.