La Harpiste des Terres rouges : Le livre de Aurélie Wellenstein

Dans La Harpiste des Terres Rouges d’Aurélie Wellenstein, la passion de l’autrice pour les équidés transparaît dans chaque page. Les chevaux ne sont pas seulement des compagnons de route, mais des personnages à part entière, magnifiquement décrits dans leur force, leur fragilité et leur rôle crucial dans cet univers hostile. Ce lien intime entre les humains et les chevaux enrichit profondément le récit et donne une dimension émotionnelle unique. Fidèle à son style, Wellenstein excelle à nouveau dans l’exploration de l’horreur et des métamorphoses. Le lecteur est plongé dans un monde rude et viscéral, où la déconstruction de l’humain et la transformation physique ou psychologique deviennent des thèmes récurrents. Ce récit oppressant, parfois cauchemardesque, est contrebalancé par la poésie qui émerge des paysages décrits et par la beauté des relations entre les personnages. Ce roman confirme l’habileté de l’autrice à mêler noirceur et lyrisme, offrant une aventure haletante où la tension ne faiblit jamais. Une œuvre à ne pas manquer pour les amateurs de récits fantastiques et sombres où les chevaux jouent un rôle central, presque sacré.

Abraham vient de perdre sa mère et il se retrouve seul à Fraora, à travailler sur le domaine des Kessel. Comme plus rien ne l’y retient, il décide de partir pour le Nouveau Monde, vers Nacarat où son frère Jarod est parti faire fortune. Il espère du moins le retrouver car la dernière lettre qu’il a reçu d’une jeune fille ayant connu Jarod le dit mort aux mains de la Harpiste des Terres Rouges. Arrivé à la frontière, Abraham devra s’équiper, acheter un cheval qui deviendra son plus fidèle ami, et surtout trouver de l’aide pour traverser ces fameuses Terres Rouges et atteindre le repère de la Harpiste. Belle et ses mercenaires s’associeront avec lui. Commence alors une aventure fantastique, pleine de dangers, de créatures incroyables et de musique hypnotique. Abraham retrouvera-t-il Jarod ? Ce roman d’Aurélie Wellenstein me faisait de l’œil depuis un moment, et j’ai fini par craquer. Bien m’en a pris. Dans un monde ancien où la vie est monotone, voire difficile, beaucoup partent vers le Nouveau Monde pour espérer profiter des richesses locales sur lesquelles tant d’histoires circulent. Ce fut le cas de Jarod, qui est parti faire fortune, mais qui a donné si peu de nouvelles. Quand son frère décide de partir à sa recherche, c’est l’inquiétude qui domine, mais aussi l’excitation : que va-t-il réellement trouvé là-bas ? Ce Nouveau Monde plein de promesses de richesse est aussi celui des chasseurs de primes et des chirurgiens véreux. Dans ces contrées proches des Terres Rouges, l’objectif est aussi de se faire greffer un organe qui pourrait donner un surpouvoir. Tout cela est aléatoire et donne bien souvent naissance à des monstres. Une des fameuses bandes de mercenaires transformés est celle de Belle. Elle est accompagnée de Earl, Jesse, Amy, Lizzie et Noah. Chacun a subi une greffe, plus ou moins visible à l’œil nu, et qui peut se révéler dangereuse une fois la nuit tomber. Ils sont toujours des êtres humains, mais ils doivent absolument dominer leur « revers » pour ne pas sombrer du côté obscur. Abraham se joint à eux et apprend peu à peu à les connaitre : leur histoire, leur pouvoir, leur motivation. Sa connaissance des chevaux et sa bonne cuisine le fera vite adopter. Mais le vrai ennemi, c’est bien cette harpiste diaphane, véritable dictatrice sur son domaine de Symphonie. Son plaisir est un spectacle se terminant par l’exécution des artistes. Les musiques qu’elle interprète hypnotisent les greffés qui perdent toute volonté. Réduits à l’esclavage, ils ne sont plus que des bêtes enchainées. Jarod fait-il partie du lot ? J’ai beaucoup aimé l’ambiance western de ce roman. En arrivant au Nouveau Monde, Abraham loge dans une ville frontière typiquement ouest-américaine : le saloon, l’hôtel, l’épicerie, le vent dans les rues, la poussière, les chevaux devant les bâtiments, les trottoirs en bois. Les hommes sont armés, on boit du whisky. La traversée des Terres Rouges pour retrouver Jarod est encore plus marquante, avec ces parois rocheuses, ses cactus, son soleil de plomb. Dans un ensemble un peu Dark fantasy mais avec une belle teinte de western, « La harpiste des Terres Rouges » m’a agréablement surprise. J’ai été emportée par cette histoire fantastique originale et pleine de rebondissements. Les personnages attachants m’ont touchée et l’auteure a fait preuve de beaucoup d’imagination dans leur personnalité. Je n’hésiterai pas à lire d’autres ouvrages d’Aurélie Wellenstein !

Je connaissais Aurélie Wellenstein pour ses scénarios de BD, je suis donc assez contente de la découvrir comme autrice de roman, "La Harpiste des Terres Rouges" nous plonge dans un univers mêlant western et fantasy. Abraham se rend à Nacarat, à la recherche de son frère perdu. Il apprend alors que ce dernier est le prisonnier de la Harpiste, une créature de cauchemar. Il se met alors en tête de partir l'affronter, dans l'espoir de sauver son frère. Y arrivera-t-il ? Un roman glaçant qu'on ne lâchera pas du début à la fin. La troupe que l'on va suivre de bout en bout nous apporte un casting vraiment intéressant et complémentaire. Chacun aura ses propres démons à combattre. Il n'empêche que j'aurais aimé que l'autrice prenne un peu plus de temps pour développer son univers et ses personnages, car on a parfois une impression de trop peu, que cela va trop vite. Il n'en reste pas moins que ce roman fut une belle découverte.

Redécouvrez la conquête de l'Ouest sous une toute nouvelle forme dans le dernier roman d'Aurélie Wellenstein, un western fantasmé qui place la magie au-dessus de l'or ! Pour l'obtenir, une seule solution : une greffe faite à partir de prélèvements animaux, qui n'est pas sans risques, ni conséquences. Je dois avouer que l'auteure m'a bluffée sur ce point : le système de magie et le worldbuilding dans lequel il s'inscrit sont d'une originalité folle, même si j'aurais aimé plus d'approfondissement (comme d'habitude...). En vérité, j'ai surtout ressenti un manque du côté de l'antagoniste qui, malgré tout son potentiel, demeure une entité très mystérieuse. Heureusement, le héros et son équipe de bras cassés compensent largement ; j'ai adoré découvrir la personnalité, le passé et les limites des pouvoirs de chacun d'entre eux, tandis qu'ils foncent tête baissée vers les dangers de Symphonie. Un road trip envoûtant dont nul ne reviendra indemne ! Enfin, j'ai également été sensible aux réflexions qui enrichissent le sous-texte, notamment en ce qui concerne la cause animale, une thématique chère à l'auteure.