La Maison aux sortilèges : Le livre de Emilia Hart

Nous suivons ici le destin incroyable de trois femmes d’une même lignée, à trois époques différentes : les Weyward. Des héroïnes courageuses, connectées de près à la nature et au pouvoir des plantes , vivant dans la même maison. Cette maison mystérieuse avec son jardin de plantes médicinales, ses insectes et ses corneilles. A une certaine époque, on associait femme et utilisation des plantes à la sorcellerie. Ce fut le cas pour Altha, la plus ancienne de nos héroïnes (1619), jugée pour sorcellerie. Vint ensuite Violet, dans les années 1940, cloîtrée dans le manoir familial et forcée de prendre son destin en main après avoir été abusée et reniée. Et Kate, de nos jours, fuyant un mari violent et prête à tout pour protéger son futur bébé. Au premier abord, c’est la couverture qui m’a attirée. La quatrième de couverture et la discrète allusion à la sorcellerie, ont achevé de me convaincre. C’est un premier roman très réussi ; l’autrice est une très bonne conteuse. J’ai aimé le fait qu’elle consacre un chapitre par héroïne ; l’immersion n’en était que meilleure. J’ai vraiment ressenti les différentes émotions que l’autrice a voulu faire passer et le mystère est omniprésent tout au long de l’ouvrage. Alors nous ne sommes pas ici en présence de la sorcière caricaturée, sur son balai, mais sur quelque chose de plus subtil et parfois même poétique. On est dans une histoire traitant de la transmission à travers les époques et de l’emprise des hommes sur les femmes de par les conventions sociales. Très belle lecture pour ma part.

À travers les siècles, trois femmes de la même famille sont confrontées aux épreuves d'une société qui leur refuse leur place, voire à peur d'elles, et au sexisme et aux injonctions patriarcales. La première est accusée de sorcellerie, la seconde est utilisée comme un pion à marier et à commander par son père et la troisième est battue et manipulée par son conjoint, mais toutes les trois ont un lien particulier avec la nature...dont elles n'ont parfois pas totalement conscience. C'est assez prenant, une fois entrée dans l'histoire, j'avais du mal à le poser pour faire autre chose. Les trois histoires ne m'ont pas touchée de la même façon et j'avoue que parfois, j'ai trouvé qu'il y avait quelques clichés mais le tout forme un univers cohérent, avec des héroïnes assez attachantes, assez de secrets pour entretenir le mystère, et assez d'horribles ennemis pour avoir envie de voir les trois femmes surmonter les épreuves que le destin leur envoie. Avoir aussi envie de les voir trucider tous les affreux, mais je peux être une lectrice assez vindicative, j'avoue.

Une lecture sympathique qui croise trois époques et trois femmes d’une même lignée. J’ai aimé Altha du 17e siècle qui apprend de sa mère et vit une amitié difficile avec Grace. J’ai aimé Violet du 20e siècle qui découvre sa lignée par hasard et dont les dons font peur à son père. J’ai eu de la peine pour Kate qui se fait maltraiter par son mari et est obligée de s’enfuir. J’ai aimé les liens qui relient ces femmes : le parfum de lavande, la cap noire, la reine Anne, un collier et une broche, et bien sûr les corneilles. J’ai aimé que Violet se prenne de passion pour les contes des frères Grimm ; qu’elle ne supporte pas de manger de la viande et surtout pas les restes de Jemima le cochon. J’ai aimé la nature et les plantes omniprésentes : être une sorcière, c’est d’abord être en communion avec la nature. Un roman sur le pouvoir des femmes. L’image que je retiendrai : Celle du vieux bureau qui cache un grimoire et dont la clé est caché dans le collier.

Un roman qui m'a d'abord attiré par sa couverture puis par son résumé. Un livre qui parle de sorcière est un livre forcément fait pour moi et je ne me suis pas trompée. Dans ce roman, on alterne avec l'histoire de trois femmes, à trois époques différentes. Au fil de l'histoire, on va découvrir ce qui relie ces trois femmes. Un roman addictif.