La Naissance des choses : Le livre de Lucrèce

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Un des textes majeurs de la littérature antique , restitué dans sa version originelle . Il est présenté par Michel Onfray qui publie en parallèle un essai sur Lucrèce : Vivre selon Lucrèce.

Sauf deux ou trois choses mineures, on ne sait rien de Lucrèce. On ne connait de lui que son immense poème philosophique, et encore. Car ces 7415 vers n'ont jamais été traduits en français autrement qu'en prose ou en alexandrins. C'est dire si l'on perd leur saveur et leur génie. Cette édition établie par Bernard Combeaud propose la première traduction respectueuse de la métrique latine choisie par le poète-philosophe. Lucrèce ne s'est pas contenté de formuler en vers la pensée d'Épicure comme il est souvent prétendu. Les Romains n'étaient pas des balourds incapables d'accéder aux concepts grecs : il se moquaient des élucubrations hellénistiques et n'ont jamais cru que la philosophie fut un art de compliquer le monde pour mieux le fuir au profit des idées. Les philosophes romains préféraient une sagesse pratique, praticable, édifiante, existentielle. Chez eux, on entretient concrètement de la vie et de la mort, de l'amour et de l'amitié, des femmes et du plaisir, de la souffrance et de la vieillesse, de la richesse et de la frugalité pour vivre sa vie et non se contenter de la penser. Lucrèce construit un monde de matière avec des atomes qui tombent dans le vide, il n'y a rien d'autre et tout en découle : les dieux existent, mais ils n'ont que faire des hommes. Dès lors, la vie est faite pour le bonheur. La mort n'est pas à craindre, elle n'est que désorganisation puis réorganisation de la matière. Il n'y a pas d'arrière-monde, la religion est une superstition. Le plaisir est le souverain bien à viser. Ce poème contient une infinité de propositions éthiques et morales qui permettent de mener une vie philosophique en général et une vie épicurienne en particulier.

De (auteur) : Lucrèce
Traduit par : Bernard Combeaud
Préface de : Michel Onfray

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Expérience de lecture

Avis Babelio

pve735

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 ans

De la nature est présenté comme un grand poème, une ode à la nature, mais les sujets qu'il aborde et les questions qu'il soulève sont essentiellement de nature philosophique et scientifique. Les raisonnements présentés sont parfaitement stupéfiants quand on se rappelle qu'il a été rédigé il y a plus de 2000 ans, un siècle avant les débuts du christianisme. L'existence des atomes est déduit de l'observation, observation qui ne sera confirmé par la science (et accepté) que vers la fin du 19e siècle! D'ailleurs les Anciens avaient observés de nombreux phénomènes étranges comme la rame plongée dans l'eau et dont la hampe semble remonter vers la surface à cause d'un phénomène de diffraction des rayons. Ce « poème » déduit que l'espace n'a pas de limites (ce que la science actuelle ne contredit pas), que les dieux n'interviennent pas dans les affaires humaines car « quels si grands avantages pourraient-il espéré de notre reconnaissance qu'ils en prennent envie de tenter quoi que ce soit en notre faveur? », que la terre et le ciel connaîtront une fin (ce que la science actuelle confirme), que l'âme et la pensée sont mortelles. Que 2000 ans après de telles constatations, les religions soient encore aussi florissantes et en santé est proprement stupéfiant à première vue. Comment des mythes aussi loufoques et invraisemblables peuvent-il perdurer si longtemps? Seraient-ils porteurs d'une quelconque vérité? Évidemment brûler, pendre, écarteler et torturer tous les hérétiques pendant des siècles comme le fit la Sainte Inquisition catholique explique en partie la longévité de cette religion: vaut mieux croire ou faire semblant de croire que de mourir brûlé. Cependant, on peut tirer d'autres conclusions: de un, la plupart des humains préfèrent croire ce qui leur plaît et ce qui les flattent plutôt que de savoir ce qui se passe vraiment dans la réalité. Plus important encore, la religion a une fonction sociale liée à la survie de l'espèce (Darwin), à la vie ordonnée en société par l'inversion de nos passions positives à l'état de nature (meurtre et destruction) en valeurs négatives (pitié et compassion), mais qui rend possible à vie en société (Généalogie de la morale, Nietzsche). La religion ne détient pas la Vérité, mais elle a une fonction fondamentale, voilà la raison de sa longévité. Il est même aisé de prédire qu'on ne peut pas la déraciner et que, toujours, la plupart des humains croiront en un mythe quelconque. Il le faut d'ailleurs pour éviter l'anarchie. Lucrèce se fourvoie dans le chapitre sur les simulacres. La nature de la lumière échappe aux Anciens. Ce n'est d'ailleurs qu'avec Newton et ses expérience de diffraction que nous allons commencer à comprendre un peu. La voûte céleste, la nature des étoiles de la lune, du soleil et les éclipses sont des phénomènes sujet à débat à son époque. La foudre, les tremblements de terre, le magnétisme et la peste sont autant de sujets qu'il tente tant bien que mal de rendre compte. Une lecture recommandée que tout le monde devrait faire une fois dans sa vie même si pour nous, modernes, certains passages sont un peu long et fastidieux.

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faby1

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 10 ans

Cet ouvrage est d'une grande importance historique. C'est un des exposés de la doctrine épicurienne les plus complets qui nous soit parvenu, sous la forme d'un poème. L'auteur se dit fidèle à la doctrine de son maître, et on est bien obligé de le croire sur parole. Ce qu'il dit coïncide d'ailleurs avec ce que l'on sait avec certitude de l'épicurisme originel. Mais on sent chez Lucrèce une inquiétude, un tragique bien absent de chez son maître. Un des passages qui m'a le plus marqué dans cet ouvrage, pour la petite anecdote, est celui où Lucrèce parle sans la nommer de sélection naturelle, et de survie des seuls individus les plus aptes. Du darwinisme bien avant l'heure, donc.

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biblivore56

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 11 ans

La description faite de l'année 2014 par Isaac Azomov est troublante de réalité. Mais que dire de la description de la nature de la matière par Lucrèce. On touche au mystique, au paranormal. A mettre entre toutes les mains.

akhesa

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 11 ans

Contrairement aux croyances populaires,l'epicurisme n'a rien a voir avec l'absence de religion.Il faut simplement envisager la non intervention divine dans les affaires humaines,ce qui n'implique en rien la non existence des dieux,bien au contraire.Je trouve en autre formidable que la seule reflexion ait pu demontrer avec 2500 ans d'avance la physique atomique moderne.Il faut savoir que c'est le seul traite epicurien qui nous soit parvenu quasi complet Tout amateur de la vie devrait posseder ce livre dans sa bibliotheque

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782382920534
  • Collection ou Série
    Bouquins La Collection
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    896
  • Dimensions
    199 x 133 mm

L'auteur

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29,00 € Grand format 896 pages