La nuit des temps : Le livre de René Barjavel

Dans les profondeurs glacées du pôle Sud, des scientifiques découvrent les restent d'une civilisation oubliée là depuis 900 000 ans. Deux corps sont protégés du temps et du froid, et les scientifiques commencent par réveillé la femme, qui semble en meilleur état. Roman de science-fiction écrit en 1968, je l'ai découvert à l'école (comme beaucoup) dans les années 90. A l'époque je voyais dans ces pages qui finissent tristement, une manière de sonner l'alerte pour les gens de bonne volonté. Un message comme "oubliez vos querelles et unissez-vous". Près de trente ans après ma lecture a changé. je n'y vois plus un message mais un fort pessimisme de l'auteur qui semble deviner à l'avance comment l'histoire finira. L'histoire qui nous est contée est une succession de gâchis. En premier lieu par nos prédécesseurs d'il y a 900 000 ans, cette partie aurait pu s'appeler "La guerre de Gondawa n'aura pas lieu" tant personne n'y a intérêt, mais la peur étant mauvaise conseillère, chacun prépare sa destruction avec les armes de ses adversaires... ou les siennes. Gâchis également pour Eléa et Coban, choisis pour faire survivre leur civilisation. Coban, bien que génie, n'arrivera pas à convaincre Eléa de l'importance de la mission, et elle, égoïste comme seuls peuvent être les amoureux, fait perdre un temps précieux, et finira par tout sacrifier au seul regard de son amour pour Païkan. malgré cette civilisation hautement supérieure qui nous est décrite, Les Gondas et les Enisors sont encore et toujours prisonniers des instincts, et c'est peut-être la le message de René BARJAVEL, à savoir que cela ne sera ni au niveau de la sophistication, ni le niveau de bonheur, ni la science qui pourront sauver l'Humain de la froideur du néant. Roman bien écrit, certains passages à l'image de micro-trottoirs ou du suivi des réactions d'une famille apportent un dézoomage qui donne du relief à l'histoire et nous imaginons facilement les réactions similaires de nos contemporains. Un livre qui continuera sa route, jusqu'à la nuit des temps.