Là où je nous entraîne : Le livre de Isabelle Desesquelles
La Corse, la Méditerranée. Rachel et Paulina, 12 et 13 ans, sont deux soeurs complices et joyeuses. Leur mère, Zabé, est traductrice. Leur père, Louis, artisan. Il y a des rires et des courses à pied dans le maquis, il y a la mer qui tend les bras pour y nager le plus loin. La maison entourée d'oliviers centenaires abrite un bonheur que deux gamines croient éternel. Au cours de l'été, un secret surgi du passé bouleverse leur existence. La violence menace. Jusqu'à ce jour d'août. À l'aube ils sont quatre, à la fin de la journée ils seront deux. Entre le lever et le coucher du soleil, il y a ce que les journaux appellent un fait divers.
De (auteur) : Isabelle Desesquelles
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
ALDAMO21
• Il y a 2 ans
Amies lectrices, amis lecteurs, si vous être actuellement déprimés, je vous conseille de reporter la lecture de ce livre. * Car ce livre me fut parfois très difficile à lire, parce que d’une part le sujet est violent et que d’autre part, je me suis un peu perdu dans les méandres de ces deux histoires. Elles étaient censées être racontées en parallèle et s’imbriquer, mais je les ai ressenties parfois trop enchevêtrées. J’avais à trouver les deux fils d’une pelote. Celui du réel où l’auteure raconte une partie de sa propre vie et l’imaginaire avec l’histoire de cette famille corse. Même si elle a une belle écriture très fluide, même si son style est plein de délicatesse, de tendresse et de douceur, Isabelle Desesquelles n’a pas ménagé son lecteur, en racontant le grand et horrible drame qu’elle a vécu étant enfant. La mort violente d’un proche est déjà une énorme et déchirante douleur. Le suicide d’une mère, celle de l’auteure alors qu’elle n’avait que huit ans, sera une incommensurable blessure qu’elle porte aujourd’hui et qu’elle portera peut-être toute sa vie. Cette mort affreuse, cette souffrance intolérable, le traumatisme qu’à vécu l’auteure, ont eu une grande résonnance en moi. Et cet impact a effacé en partie l’histoire parallèle, fictive et dramatique de ce couple corse et de ses deux filles. C’est comme s’il y avait pour moi, assez de malheurs dans ce récit autobiographique. * On s’interroge, on interroge le ciel, on s’interroge sur cette violence inouïe, la plus irraisonnée que l’homme s’inflige parfois à lui-même, celle de se donner la mort. On s’interroge sur ces femmes et ces hommes. Quel furent leur cheminement de larmes, celui de leur profond désarroi, qui les ont amenés à se libérer par cet acte incompréhensible d’autodestruction. * Le pire est pour ceux et celles qui restent et qui cherchent désespérément à comprendre le geste du suicidé ou de la suicidée. Le pire aussi pour les vivants, c’est de se sentir étouffés, écrasés, écrabouillés par le poids des questions et celui de la culpabilité. Le pire aussi pour les vivants, c’est ce silence qui s’installe doucement. Parce que le suicide et la mort font peur, comme s’ils étaient contagieux. Un silence sourd qui va s’abattre en renvoyant brutalement chaque membre d’une famille en deuil, dans sa solitude, dans ses doutes, dans ses souvenirs, dans ses chagrins, dans ces questions. J’espère que par ce livre et ce partage, Isabelle Desesquelles a retrouvé un peu de sérénité.
isa-vp
• Il y a 2 ans
Ce roman est un savant jeu d’écriture dans lequel se mêlent deux histoires racontées en parallèle. D’un côté, il y a la propre vie de l’autrice avec le suicide de sa mère lorsqu'elle et sa petite sœur n’avaient que 8 et 6 ans. De l’autre, il y a l’histoire romancée d'une famille corse qui se déroule plus de quarante après les évènements réels. Dans la famille de l’autrice, le drame vécu par la fillette aura des conséquences sur sa vie d’adolescente puis d’adulte et sera à l’origine de son envie d’écrire. Dans la famille corse, tout est excessif, l’admiration de la mère pour Tolstoï qu’elle traduit du russe, la passion pour la chasse et la course à pied qui rythme la vie du père maçon, le lien d’amour indicible que développent les deux filles face aux difficultés de leurs parents. C'est très bien construit et les deux récits s'imbriquent savamment sans qu'on ne les confonde jamais. Si la première moitié du roman m’a conquise, par cette maîtrise des deux histoires qu’Isabelle Desesquelles mène de main de maître, je me suis lassée de cette alternance sans évènements et, hormis les deux rebondissements marquants de la deuxième partie, j’ai eu le sentiment de tourner un peu en rond. Heureusement, la fin saisissante relève un rythme qui s’était un peu assoupi pour laisser une impression assez positive. Finalement, j’ai eu le sentiment que l’autrice s’était perdue dans un exercice de style qui a fini par noyer le roman lui-même. Il me restera de cette lecture un regard sur les psychoses ainsi que sur les mécanismes de construction du traumatisme, tout à fait passionnant. La réflexion sur la place que prend le réel dans l’imaginaire de la romancière, est également intéressante et nous éclaire sur la façon dont elle parvient à créer du faux à partir du vrai, à inventer une fiction à partir d’un récit autobiographique. Un bilan mitigé pour ce roman à qui il manquait un peu de dynamisme pour me séduire.
Christlbouquine
• Il y a 2 ans
Encore enfant, la narratrice perd sa mère. Elle sera élevée, avec sa sœur, par sa tante. De ce deuil impossible va naître un roman, mettant en scène une famille elle aussi confrontée à une perte irréparable. En écho à sa propre histoire et à cette blessure qui ne se referme pas, Isabelle Desesquelles fait naitre quatre personnages : Louis, Zabé, Rachel et Paulina qui vont lui permettre de dire sa propre douleur. La lecture de ce roman a provoqué trois réactions très marquées au fil des pages. Tout d’abord, l’impression de se perdre entre le roman proprement dit et ce qui est de l’autobiographie de l’auteure. Cette navigation entre l’histoire personnelle et celle des quatre personnages inventés a nécessité un petit temps d’adaptation, heureusement assez court, et cela même si la maison d’édition a pris soin d’utiliser deux polices de caractères pour bien différencier les deux niveaux de récit. Ensuite est venue la compréhension de l’intensité du texte et de l’émotion qu’il recèle. La gymnastique mentale entre les deux histoires est alors apparue dans toute son utilité et le jeu de miroir entre les personnages a pris toute son ampleur. Enfin, une fois passé le moment de saisissement, un sentiment de répétition s'est installé et l’émotion s’est quelque peu dissipée. Le roman oscille ainsi entre réalité et fiction, entraînant le lecteur dans un subtile jeu de miroir dans lequel, finalement, il n’est pas si important de ne pas confondre les récits. Il est même possible que l’auteure cherche habilement à nous perdre pour mieux appuyer son propos, estompant volontairement les frontières entre ses personnages et sa propre histoire. La tragédie d’une famille répond ainsi à celle de l’autre, l’une porte l’autre, elles s’interpénètrent et se mélangent dans un maelstrom de sentiments puissants partagés par tous les protagonistes. Dans ce récit qui ouvre aussi des interrogations autour de la création littéraire, Isabelle Desesquelles évoque la folie de l’amour trahi, les liens indissolubles de l’enfance, l’impossibilité du deuil, le refus de la perte mais aussi un besoin viscéral de résilience pour pouvoir poursuivre sa propre histoire en se délestant des douleurs passées et en fuyant l’engrenage fatal de l’héritage. Un livre à découvrir, pour la plume tout en élégance et gravité de l’auteure et cela même avec le petit bémol cité plus haut.
Shan_Ze
• Il y a 2 ans
Là où je nous entraine est un roman très intimiste : l'auteure raconte une histoire en résonance avec sa vie. Leur enfance avec ses parents et sa soeur, brisée par un terrible évenement. A chaque chapitre, la réalité et la fiction se répondent. Il y a beaucoup de poésie dans ce roman personnel, l'auteure se livre sur l'amour, la jalousie, le désespoir, la maladie, la complicité entre soeurs qui a fait partie de son passé et de sa famille... on ressent l'émotion quand elle parle de ses moments. Très touchant. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire : l'effet miroire entre les deux facettes de la narration, les répétitions des émotions des filles, la frustration de devoir attendre pour en savoir plus, la narration complexe de l'histoire.... Il m'a fait penser un peu fait penser à Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie, dans sa façon de parler de la perte d'un être cher. Un beau roman mais difficile à appréhender.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782266336277
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 304
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- Dimensions
- 180 x 110 mm
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8,70 € Poche 304 pages