La Reine des Enfers : Le livre de Bea Fitzgerald

Cette réécriture du mythe d'Hadès et Perséphone m'a complètement captivée. Ce que j'ai trouvé génial, c'est la touche critique et féministe : Perséphone prend conscience des comportements problématiques de certains dieux, en particulier Zeus, qui est ici vivement critiqué. C'est tellement rafraîchissant ! On met en avant la dure réalité de la vie des femmes dans la mythologie grecque, souvent rabaissées et victimes de violences. Mais le livre montre aussi que les hommes doivent surmonter leurs traumas et prouver leur virilité, ce qui n'est pas facile non plus. Perséphone est une héroïne forte, qui prend son destin en main et fait ses propres choix, ce qui rend l'histoire d'autant plus puissante. #128588; Elle évolue énormément au fil du récit et, bien décidée à se libérer de ses chaînes, elle finit par fuir le mariage arrangé par ses parents pour se retrouver en Enfer, face à Hadès. Hadès, de son côté, est un personnage charmant, mystérieux et touchant, mais aussi incroyablement seul. Leur alchimie est juste parfaite, avec des échanges drôles et intenses, et une relation saine et douce qui se développe lentement. Et puis Styx ! Elle est tellement drôle et attachante. Ses interactions avec Hadès m'ont fait éclater de rire ! Bref, cette version du mythe d'Hadès et Perséphone est l'une des meilleures que j'ai lues. Si vous aimez les réécritures de mythes avec des héroïnes badass et des histoires d'amour inoubliables, foncez ! #128420;

~ Déjà avant de commencer à vous parler de l’histoire, je voudrais que l’on souligne la beauté du livre. J’aime toujours autant découvrir des revisites sur Hadès et Perséphone et celle ci m’a charmé. Ici on échange les rôles, on découvre un monde des Enfers où tout est à faire. Des Dieux qui cherchent toujours plus de pouvoirs et des Déesses qui essaient de survivre et de s’imposer face à se patriarcat. Heureusement certains d’entres eux sont bons, et feront de belles concessions. ~ Coré a été élever loin de tous, caché par sa mère, sur une île où seule les nymphes pouvaient la côtoyer. Elle est la déesse des fleurs, elle aime les créer, leur donner une utilité, mais elles sent bien qu’elle est capable de plus. Pour éviter un mariage forcé que lui impose ses parents, elle décide d’aller se cacher aux Enfers. Elle y rencontre Hadès à qui elle va imposer sa présence, dans un premier temps. Elle ressent une nouvelle sorte de pouvoir, dans ce nouveau royaume, ici elle sera utile et pourra aider bon nombre de personnes. Mais surtout elle va apprendre à connaître Hadès, loin de l’image qui est véhiculée sur lui, elle va être sous son charme. Et si pour se protéger mutuellement, la seule solution était le mariage. ~ Hadès est taciturne, secret et solitaire l’arrivée de Perséphone dans son royaume et surtout dans son palais n’est pas à son goût. Elle n’a pas peur de lui, lui tient tête et s’impose dans sa vie. Au final cette présence va lui prouver que cette solitude qu’il s’impose le pèse. Il va trouver en elle une amie, une confidente et au final une âme sœur. Il s’avère qu’il va dévoiler sa vrai personnalité, il cache un homme doux, tendre, sensible mais près à tout pour protéger sa belle. ~ Une romantasy slow burn avec des personnages attachants, qui ont une belle force de caractère et cache plus de pouvoir qu’ils ne le pensent. Chacun amène sa pierre à l’édifice pour construire un monde meilleur. Une très belle lecture avec une romance tout en douceur et des punchlines qui amènent du dynamisme à leur relation.

#128144;Si tu pouvais redéfinir ton destin, ferais-tu le choix le plus audacieux ? Après avoir lu La Reine des Enfers de Bea Fitzgerald, je me pose la question... et toi, qu'en penses-tu ? Sombre, mordant, libérateur. Un mélange de mythologie, de sarcasme et d’une quête de liberté qui captive dès les premières pages. Si ces mots te parlent, tu dois absolument plonger dans ce roman ! Lire La Reine des Enfers, c’est comme marcher dans un jardin fleuri au cœur de la nuit : apaisant et intriguant, mais avec un frisson d’inattendu. Ce récit m’a fait ressentir l’excitation d’une aventure et la gravité des choix qui définissent qui nous sommes. Je m’attendais à une simple revisite de la romance entre Perséphone et Hadès, mais... surprise ! Ce roman est avant tout un manifeste de liberté et d’affirmation de soi. Perséphone n’est pas qu’une héroïne amoureuse, elle est une stratège, une guerrière, une reine. Ses choix dépassent le cadre d'une romance pour embrasser des questions universelles sur l'identité et le pouvoir. #128420; Ce roman m’a inspiré une question essentielle : Et si embrasser nos contradictions nous rendait plus forts ? Essayez d’imaginer un aspect de vous-même que vous rejetez parfois… et réfléchissez à comment cela pourrait devenir une force. #9889; Si vous avez lu ce livre, je veux savoir : Perséphone, victime ou stratège ? Et pour ceux qui ne l’ont pas encore lu : Quel personnage mythologique mériterait selon vous une réécriture moderne ?

Pour expliquer au mieux mon ressenti, il faut que je divise ma critique en deux parties. Tout d’abord en vous donnant mon point de vue en tant que lectrice adulte : le constat n’est pas très reluisant à cause de quelques éléments centraux. Il s’agit d’une réécriture d’un mythe via le prisme américain. C’est-à-dire que tous les éléments problématiques de l’histoire originelle ont été gommés : exit la différence d’âge et les liens familiaux entre les deux protagonistes. L’autrice n’élude pas le sujet mais les explications données m’ont fait sourire : Hadès, avalé par Cronos, a vu sa croissance stoppée et ne s’est réveillé que très peu de temps avant la naissance de Coré / Pour les liens familiaux, les dieux avalés par Cronos sont fils et filles de différents Titans donc pas vraiment de « liens de sang » à signaler. Je retrouve bien là l’aseptisation américaine. Je ne parle pas de l’enlèvement qui n’en est pas un car cela fait partie du point de départ du récit et ce serait être de mauvaise foi que de lui en tenir rigueur alors que j’étais au courant dès la lecture du résumé. Ensuite, l’autrice a fait le choix de raconter son histoire sans changer l’ère historique. Le problème c’est que le langage utilisé par les personnages est, lui, très moderne. Ce qui crée un anachronisme qui m’a dérangé. Résultat, on a des « Coucou » pour se saluer et des expressions qui n’ont pas lieu d’être à cette époque comme « l’habit ne fait pas le moine »….En bref, un langage entre jeunes qui ne cadre pas du tout avec l’époque où est censé se dérouler le récit. Selon moi, l’autrice aurait pu faire un effort pour proposer un langage qui parle aux jeunes d’aujourd’hui mais qui ne tranche pas avec l’époque décrite. Ici, c’est comme si l’autrice n’avait pas su faire un choix. Elle a voulu reprendre un épisode mythologique connu sans changer l’époque mais a souhaité utiliser tous les codes de la romance moderne dans sa manière d’écrire les relations entre personnages. On a donc une drôle de bouillie en résultat que l’on n’aurait pas eue si elle avait travaillé sur une réécriture dans notre monde moderne ou bien sur sa manière d’écrire les dialogues entre ses personnages pour que cela cadre plus avec l’époque historique. Enfin, le dernier point qui ne m’a pas convaincue c’est le rythme du roman. Autant le début est intéressant avec la stratégie entreprise par Coré pour échapper au diktat de ses parents autant le milieu se perd dans la romance en faisant appel à un procédé que je n’aime pas, le fameux « je suis amoureuse de lui mais je ne peux pas le lui avouer car lui il ne fait que semblant ». Je sais que cela crée de la tension romantique chez certains lecteurs mais, chez moi, cela ne suscite que de l’agacement. Ça c’est mon retour en tant qu’adulte. Par contre, si je mets le prisme de critique d’un roman purement réservé aux ados, je suis un peu moins sévère. Je laisse de côté le débat « ce n’est pas parce que ce livre est à destination des ado qu’il ne doit pas être ambitieux » car, selon moi, il faut aussi des titres moins exigeants littérairement parlant pour attirer l’attention et intéresser ce public. Quand on travaille auprès du jeune public, on a bien conscience que toutes les littératures ont leur importance pour amener ce public vers la lecture. Et, oui, des fois ils aiment les romans pas spécialement bien écrits et ce n’est pas la fin du monde. Ce qui fait de « La Reine des enfers » un roman intéressant pour eux c’est sa manière de mettre sur le devant de la scène des problématiques actuelles au sein d’un monde mythologique. Ainsi, les notions de consentement, de patriarcat et du poids des attentes des parents sont plutôt bien amenées. L’autrice prend le temps de montrer leur impact sur la construction et les choix de son personnage principal- ce qui fait que cette dernière peut parfois paraître peu sympathique d’ailleurs. Et, surtout, elle ne le fait pas que pour son personnage féminin mais aussi pour son protagoniste masculin. Et c’est tellement bienvenu ! Ainsi, notre cher Hadès ne correspond pas aux critères masculinistes, éprouve le besoin de cacher ses hobbies et en souffre. D’habitude, les auteurs ne prennent pas toujours le temps de s’intéresser à l’impact des codes de la société sur les femmes ET les hommes au sein d’un même récit. C’est souvent soit l’un soit l’autre et c’est tellement dommage ! C’est pour cela que malgré mon avis très mitigé en tant que lectrice adulte aimant la mythologie, je conseillerai tout de même ce roman à un jeune lectorat. Car certains messages qui y sont véhiculés sont importants et traités d’une manière que je trouve intelligente. Je vais donc laisser de côté la crispation créée par les « Coucous », « ma chérie » et certains échanges très superficiels entre les personnages. J’ignore si une suite est prévue mais, honnêtement, j’aimerais que ce soit le cas afin que Perséphone puisse travailler sur sa perception des autres. C’est en effet une demoiselle prompte au jugement et un peu trop avide de pouvoir pour le moment ce qui, malheureusement, risque d’occulter certaines réflexions pertinentes transmises par l’autrice.