L'art de la guerre : Le livre de Sun Tse

L’art de la guerre est un petit livre surprenant par son humanisme, qui ramène constamment le général auquel il s’adresse au principe de nécessité. Ce que j’en retiens, c’est cette idée essentielle : « Vous ne gagnerez aucune guerre en vous comportant de manière inhumaine, que ce soit envers vos soldats ou vos ennemis. » Un message puissant dans un ouvrage étonnant.

Ca m'a pris du temps avant de me décider à lire ce traité chinois, le plus ancien connu en stratégie militaire et je dois avouer que c'est une très bonne pioche. Cet ouvrage, intemporel à mon sens, dépasse largement le cadre de la guerre et du militaire pour se greffer à notre vie quotidienne avec des notions comme la connaissance de soi, de ses ennemis et de l'importance de planification. Le style est concis et direction et contrairement au "Prince" de Machiavel, je me suis sentie plus concernée par cet essai probablement parce qu'il ne se focalise pas trop sur la manipulation et la sournoiserie. Un ouvrage intemporel à découvrir ou à relire au besoin.

Tékitoi Sun Tzu, pour donner des conseils ? Il a combattu cinq fois et a gagné toutes ses batailles, avançant ensuite jusqu'à la capitale de Chu. Bon d'accord. On est en moins 600 et ses conseils sont encore valables maintenant ? Munitions de guerre et munitions de bouche. L'importance de l'intendance ? Validé par Napoléon. L'attaque éclair : validé par Hitler. Le harcèlement : validé par Turenne, qui fut admiré par Napoléon. Attaquer seulement si nécessaire : ah, voilà une parole sage, mais validée par qui ? Faire attention à nos paysans. Hein ? je n'ai pas ouï dire. Subjuguer, utiliser les renseignements, espionner : validé par Richelieu. Anticiper. On joue aux échecs, avec trois coups d'avance, ce n'est pas le cas des Français sur la ligne Maginot, mais ils étaient dégoûtés d'être attaqués par les Allemands, en 1940. Prendre soin de nos soldats. Envoyer de fausses informations, des leurres : validé par Churchill. Lire le terrain avant de livrer bataille, il insiste plusieurs fois là dessus, ce que n'ont pas fait les Français à Crécy. Etc ... Après le milieu du livre, il répète la même chose, pour que ça nous rentre bien dans le crâne. Et les armes ? Et les protections ? Mais c'est répugnant, la guerre, donc je n'ai pas aimé ce livre. Pour une fois, ce n'est pas le style que je mets en cause, mais le fond. Voilà.