Le cercle occulte des gentlemen : Le livre de Sarah Penner

Bonne découverte, un livre qui sait nous tenir en suspens tout du long.... Néanmoins j'ai trouvé quelques scènes de ce roman un peu superflu... J'ai tout de même apprécié découvrir cette autrice plébiscitée par beaucoup , son écriture fluide sais nous transporter dans des années passées.

La fin du XIXème siècle en Grande Bretagne a connu un engouement pour le surnaturel, la communication avec les esprits. Sarah Penner s’est emparée du thème pour construire un roman assez prenant, si on ne s’attache pas trop à la vraisemblance des faits. Mais faut-il être terre à terre quand on veut évoluer dans les sphères occultes ? À s’asseoir autour d’une table et invoquer les esprits, en particulier ceux ayant quitté le corps qui les hébergeait suite à un meurtre non élucidé, il faut s’attendre de leur part à des manifestations incongrues, voire spectaculaires. Surtout lorsque cette sollicitation des esprits a pour but de démasquer les coupables. Ils sont peut-être autour de la table. Lenna est une jeune scientifique dont la sœur a été assassinée. Ne pas connaître le responsable de sa mort l’insupporte. On le comprend aisément. Le rationnel ne lui étant d’aucune aide pour élucider le crime, elle fait une entorse à son cartésianisme naturel pour explorer toutes les pistes qui pourraient fournir la réponse à sa question. C’est ainsi qu’elle devient l’assistante de Vaudeline d’Allaire, une medium en vogue. Toutes deux vont se rapprocher du Cercle occulte des Gentlemen dont le dirigeant a lui aussi été assassiné. Elles y découvriront que la sœur de Lenna était sur une voie qui a vraisemblablement provoqué sa mort : le Cercle occulte des Gentlemen n’est en effet pas que philanthropique, loin de là. Certains de ses membres sont plus soucieux de ménager leur fortune que d’abonder à une de leur vocation : soulager la peine de personnes éplorées par la mort d’un proche. Le Cercle occulte des Gentlemen est, comme son nom l’indique, une institution fermée aux femmes. Y accéder impose à ces dernières d’y faire usage de subterfuge et grimage. Elles sont en effet réputées plus expertes pour rentrer en contact avec les esprits. C’est sans doute pour cette même raison que leur expertise est crainte. Trop de vérités ne pourraient-elles pas surgir de leur invocation. L’exercice auquel se livrent Lenna et Vaudeline dans une société misogyne et non exempte de malversation est donc pour le moins périlleux. A cette atmosphère interlope, l’autrice qui signe là son deuxième roman a ajouté une touche sensuelle judicieusement calibrée. Sans porter préjudice au contexte et en parallèle de la confrontation entre ésotérisme et cartésianisme, le rapprochement des deux protagonistes évolue vers une relation amoureuse homosexuelle. La joute est singulière. C’est ce qui fait l’attrait de cet ouvrage lequel ne manque pas d’intérêt. L’écriture est fluide. Le style qui fait la part belle au dialogue est enlevé et sans ambages dans l’expression des sentiments. On se dit tout, à l’américaine. Point de faux semblant dans cette enquête qui se joue avec la complicité des esprits. Il est vrai qu’ils ne savent pas mentir. Cela reste une spécificité humaine.

Après le coup de cœur pour La petite boutique aux poisons, Sarah Penner signe à nouveau un roman qui vibre particulièrement chez moi par ses thématiques. J'ai dévoré ce roman en un rien de temps, prise dans l'intrigue et l'atmosphère. On alterne deux points de vue : celui de Lenna, une jeune femme très rationnelle, qui décide de suivre l'enseignement de Vaudeline, une médium très réputée pour sa spécialité : trouver le coupable des crimes qui n'ont pas été résolus. Pourquoi ? Parce que sa sœur a été sauvagement assassinée, elle qui croyait dur comme fer au spiritisme, et qu'elle est prête à tout pour découvrir la vérité. Même à côtoyer une femme qui représente ce en quoi elle ne croit pas, et qui semble pleine de secrets. Puis l'autre point de vue est celui de Mr. Morley, un homme haut placé dans la Société des Sciences Occultes et qui fait face à de terribles problèmes depuis quelques temps, notamment la mort du directeur. Il va donc demander à Vaudeline de revenir de son exil parisien pour venir l'aider à déterminer le ou les coupables. On va plonger dans la société londonienne du 19e siècle, passionnée de spiritisme et j'adore cette ambiance ! Surtout que l'intrigue est vraiment palpitante, on est mené de surprise en rebondissement, même quand on croit avoir compris quelque chose, l'autrice réussit à nous mener ailleurs. C'est vraiment addictif, et on a envie de comprendre ce qu'il s'est passé et peut-être d'avoir une réponse sur la véracité du spiritisme... Ce roman me confirme que j'aime beaucoup les atmosphères que Sarah Penner crée ainsi que les thématiques abordées, le tout avec des personnages de femmes fortes et indépendantes, avec des fêlures et des défauts qui les rendent attachantes.

Une histoire envoûtante sur deux femmes audacieuses qui traquent la vérité et la justice à travers l’art périlleux de la conjuration des morts. 1873. Dans un château abandonné à la périphérie de Paris, une sombre séance est sur le point d’avoir lieu, dirigée par la célèbre spirite Vaudeline d’Allaire. Connue dans le monde entier pour ses talents à conjurer les esprits des victimes de meurtre afin de déterminer l’identité des assassins, ses compétences sont très recherchées par les veuves et les enquêteurs. Lenna Wickes est venue à Paris pour trouver des réponses sur la mort de sa sœur, mais pour ce faire, elle doit surmonter ses propres préjugés logiques contre l’occulte. Lorsque Vaudeline est invitée en Angleterre pour résoudre un meurtre très médiatisé, Lenna l’accompagne en tant que doublure. Mais alors que les deux femmes font équipe avec les hommes puissants de la Société des Médiums de Londres pour résoudre le mystère, elles commencent à soupçonner qu’elles ne sont pas uniquement là pour résoudre un crime, mais qu’elles sont peut-être elles-mêmes empêtrées dans un crime… Je me suis régalée à la lecture de ce roman!