Le comte de Monte-Cristo : Le livre de Alexandre Dumas (père)

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"Derrière moi, invisible, inconnu, irrité, il y avait Dieu, dont je n'étais que le mandataire et qui n'a pas voulu retenir la foudre que j'avais lancée. Oh ! j'adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j'atteste ce Dieu que j'avais fait le sacrifice de ma vie, et avec ma vie celui des projets qui y étaient enchaînés. Mais, je le dis avec orgueil, [...], Dieu avait besoin de moi, et j'ai vécu. Examinez le passé, examinez le présent, tâchez de deviner l'avenir, et voyez si je ne suis pas l'instrument du Seigneur ; les plus affreux malheurs, les plus cruelles souffrances, l'abandon de tous ceux qui m'aimaient, la persécution de ceux qui ne me connaissaient pas, voilà la première partie de ma vie ; puis, tout à coup, après la captivité, la solitude, la misère, l'air, la liberté, une fortune si éclatante, si prestigieuse, si démesurée, que, à moins d'être aveugle, j'ai dû penser que Dieu me l'envoyait dans de grands desseins. Dès lors, cette fortune m'a semblé être un sacerdoce ; dès lors, plus une pensée en moi pour cette vie [...] ; pas une heure de calme, pas une : je me sentais poussé comme le nuage de feu passant dans le ciel pour aller brûler les villes maudites. [...] ; de bon, de confiant, d'oublieux que j'étais, je me suis fait vindicatif, dissimulé, méchant, ou plutôt impassible comme la sourde et aveugle fatalité. Alors, je me suis lancé dans la voie qui m'était ouverte, j'ai franchi l'espace, j'ai touché au but : malheur à ceux que j'ai rencontrés sur mon chemin !"
Monte-Cristo, chap. CXII.

De (auteur) : Alexandre Dumas (père)
Préface de : Claude Schopp

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Expérience de lecture

Avis Babelio

shadowthrone

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

C'est étrange de découvrir Le Comte de Monte-Cristo à 37 ans. Il y a quelque chose de particulier à aborder ce monument de la littérature avec un bagage de vie déjà conséquent, des déceptions traversées, des trahisons peut-être, des moments de solitude certainement. Je ne peux m'empêcher de penser que ma lecture aurait été radicalement différente à 20 ans. J'aurais probablement été captivé par l'aventure, la transformation spectaculaire, le romanesque de la vengeance. Mais à 37 ans, ce qui me frappe, c'est la profonde mélancolie qui traverse l'œuvre. La trahison initiale résonne différemment quand on a déjà vécu suffisamment longtemps pour voir des amitiés se briser, des collègues se retourner contre vous, des proches vous décevoir. La machination contre Dantès n'apparaît pas comme un ressort romanesque, mais comme une terrible vérité sur la nature humaine. Ces hommes qui le trahissent ne sont pas des monstres, et c'est peut-être le plus effrayant : ce sont des gens ordinaires, mus par la jalousie, l'ambition, la lâcheté. L'emprisonnement au château d'If prend une dimension particulière quand on a déjà connu ses propres prisons - métaphoriques certes, mais tout aussi étouffantes. Ces moments de la vie où l'on se sent piégé, que ce soit dans une relation toxique, un travail qui nous étouffe, ou une situation qui semble sans issue. La rencontre salvatrice avec l'abbé Faria fait écho à ces personnes qui, parfois, nous aident à voir au-delà de nos murs. La relation avec Mercédès me bouleverse particulièrement. Marié et profondément amoureux de ma femme, je ne peux m'empêcher d'être déchiré par leur histoire. Même si mon parcours amoureux est plus simple, plus heureux - et j'en remercie le ciel chaque jour - je ressens viscéralement la douleur de ces deux êtres. La façon dont leurs chemins se séparent, dont le destin les arrache l'un à l'autre, puis les confronte à nouveau des années plus tard, me noue la gorge. En regardant ma femme, je mesure la chance que j'ai de vivre un amour serein, préservé des tourments qu'ont connu Dantès et Mercédès. Leur histoire me fait réaliser la fragilité du bonheur, combien il faut le chérir chaque jour. À 37 ans, on sait ce que c'est que de construire une vie avec quelqu'un, de partager ses joies et ses peines. C'est peut-être pour cela que leur impossible retrouvaille me touche tant : je peux imaginer la déchirure que représenterait la perte de cet amour qui donne sens à ma vie. La vengeance de Monte-Cristo, si minutieusement orchestrée, si parfaitement exécutée, révèle finalement sa vanité. À mon âge, on a peut-être déjà éprouvé ce sentiment : celui d'obtenir ce qu'on croyait désirer le plus au monde, pour réaliser que cela ne comble pas le vide. La vraie prison n'est pas dans les murs du château d'If, mais dans cette obsession de la vengeance qui consume Monte-Cristo. Ce qui me frappe aussi, c'est la solitude du comte. Même au sommet de sa puissance, même entouré, il reste fondamentalement seul. Cette solitude n'est pas celle, romantique, du héros byronien, mais celle, plus profonde, de quelqu'un qui a perdu la capacité de faire vraiment confiance, de se livrer entièrement. Les questions d'argent et de pouvoir prennent une autre dimension quand on les lit avec l'expérience de la vie professionnelle, des responsabilités, des compromis qu'on fait parfois. La fortune de Monte-Cristo n'est pas qu'un outil de vengeance, c'est un révélateur des âmes, un miroir qui montre la vraie nature de chacun. Le plus bouleversant, peut-être, c'est de réaliser que la véritable rédemption ne vient pas de la vengeance accomplie, mais de la capacité à finalement y renoncer. Il y a une forme de sagesse qui ne peut venir qu'avec l'âge et l'expérience, une compréhension que certaines blessures ne peuvent être guéries par la violence, aussi justifiée soit-elle. Découvrir ce livre à 37 ans, c'est le lire avec toutes ses cicatrices, ses désillusions, mais aussi sa maturité émotionnelle. C'est comprendre que la plus grande prison n'est pas celle qui enferme le corps, mais celle qui emprisonne l'âme dans la haine et le ressentiment. Et c'est peut-être là que réside la vraie grandeur du roman : nous montrer que la liberté la plus difficile à conquérir est celle qui nous libère de nos propres démons.

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manonchristiny

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Je connaissais déjà ce classique, mais c’est le film qui m’a donné envie de le lire. L’histoire est passionnante, pleine de vengeance et de rebondissements. L’écriture, parfois un peu difficile, ralentit la lecture dans certains passages longs qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue. Mais d’autres moments se lisent avec une rapidité folle tant ils sont prenants. Un grand roman malgré quelques longueurs !

Capu_books

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Grand roman de la littérature française et grande fresque vengeresse. J’ai entendu tellement de bien autour de cette œuvre que j’avais peur d’être déçue. Et pourtant, je suis à mon tour séduite par Edmond Dantès et la plume de Dumas. Qui a dit que tous les classiques étaient ennuyeux ? Allons bon, c’est que tu n’as pas lu le Comte de Monte-Cristo. Dumas fait fi des descriptions rébarbatives et va au cœur de son sujet. Si descriptions il y a, c’est toujours dans le souci de planter le décor et d’intérêt pour l’histoire. D’ailleurs, il n’était pas forcément avantageux pour Dumas de trop s’étendre sur les détails, puisque paru sous forme de roman-feuilleton, il fallait vite accrocher le lecteur et laisser du suspens jusqu’à la semaine prochaine grâce à ses nombreux cliffhangers. L’écriture de Dumas est donc efficace, mais empreinte de théâtralité mêlée au roman d’aventure à travers ses décors, ses personnages, l’influence orientale et l’aspect tragique de l’œuvre. J’ai apprécié également les nombreuses mentions envers nous, lecteurs, nous permettant de suivre l’histoire aux côtés de l’auteur et impliquant une familiarité avec Dumas. Le Comte de Monte-Cristo, c’est aussi la traduction d’une époque historique mouvementée à la suite des prises de pouvoir de Napoléon, de la Révolution de Juillet puis de l'accès au pouvoir de Louis-Philippe. Des événements et des tensions qui prendront de l’ampleur même chez le peuple, faisant des victimes et des heureux, à commencer par Edmond Dantès. Instabilités qui sont représentées à travers les différents personnages et objets de la vengeance du Comte, figures d’une noblesse achetée, de cupidité, d’injustice et d’ambition qu’Edmond souhaite mettre à bas et que Dumas dénonce. Ce que j’ai le plus aimé dans cette œuvre, ce sont les méthodes de vengeance. Edmond est un homme patient et intelligent. Lorsqu’il planifie une vengeance, il ne le fait pas à moitié, et encore moins de manière succincte. Partant de son injustice, les conséquences en sont multipliées pour frapper chaque personnage dans toutes les dimensions de leurs vies, nous permettant de nous délecter de chaque coup. Mais ce qui est fort, c’est qu’il parvient à lier toutes les toiles afin que les accusés se punissent eux-mêmes par leurs propres crimes et défauts. Mais parlons du Comte. Ma partie préférée du roman est la première. Alors que suite à sa fuite, nous suivons de multiples personnages, dans la première partie, nous suivons quasiment exclusivement Edmond et sa chute. Un jeune homme généreux, amoureux et utopiste dont le cœur se glacera. Il se considérera comme la main armée de Dieu parmi les mortels, actant sa vengeance. Malgré cela, parfois, il se questionne, doute de la nature de ses actes ou fait office d’ange sauveur et consolateur, ce qui permet de retrouver sa nature humaine que nous avons pu tant aimer dans la première partie. Finalement, la vengeance, bien que délectable, est vaine, entretenant un cycle de mal : mal-être et haine. Chaque personnage est plus ou moins intéressant à suivre. La main de fer dans le gant de velours de Danglars, la dualité de Villefort, à la fois d’une grande honnêteté et d’une injustice sans nom quand il s’agit de ses ambitions, le désespéré Comte de Morcerf. Bien que je fus complètement insensible à la relation entre Maximilien et Valentine, j’ai adoré le personnage de Noirtier et les intrigues l’entourant. Un homme puissant malgré sa condition.

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Nath1742

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Lu et relu 4 ou 5 fois.. Je ne m'en lasse pas..... C'est un chef d'œuvre qui ne se démode pas. À lire au moins une fois dans sa vie.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782221064573
  • Collection ou Série
    Bouquins La Collection
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    1664
  • Dimensions
    200 x 135 mm

L'auteur

Alexandre Dumas (père)

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34,00 € Grand format 1664 pages