Le dernier jour d'un condamné : Le livre de Victor Hugo
" Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? " Bientôt, sa tête roulera dans la sciure. Jugé, emprisonné, enchaîné, il attend dans l'épouvante. Sa grâce lui a été refusée. " J'ai peur " – et notre peur grandit avec la sienne. L'aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse buveuse de sang. Au bout de la marche au supplice, l'apparition de la guillotine, et l'échelle qui mène à l'échafaud. On dit qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, mais qui le sait ?
On ne sait rien de cet homme que la justice va assassiner, sinon qu'il est trop jeune pour mourir. Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que, personne avant Victor Hugo n'avait songé à dénoncer.
De (auteur) : Victor Hugo
Préface de : Murielle Szac
Expérience de lecture
Avis Babelio
Lou_27_04
• Il y a 3 mois
Le Dernier Jour d’un Condamné est une œuvre puissante, un cri révolté contre l’injustice et une réflexion profonde sur la peine de mort. Ce roman bref mais intense nous plonge dans les pensées les plus intimes d’un homme condamné à mourir, et il est difficile de rester indifférent face à la maestria littéraire de Victor Hugo. L’un des aspects les plus marquants de ce livre est sans conteste le style d’écriture. Hugo parvient à saisir avec une précision bouleversante les émotions brutes d’un homme confronté à l’inéluctabilité de la mort. La plume de l’auteur est à la fois poétique et crue, alternant entre des descriptions introspectives poignantes et des observations presque détachées. La dénonciation de la peine de mort est traité avec force. Hugo ne nous donne pas de détails sur le crime commis, ce qui rend la condamnation universelle. Ce choix audacieux déplace le débat de la culpabilité envers l’humanité : peu importe ce que l’homme a fait, il est avant tout un être humain. Cette approche provoque une réflexion essentielle sur la justice, la rédemption et la valeur de la vie humaine. Il force ainsi le lecteur à s’interroger sur l’éthique de la peine capitale, non par des arguments froids et rationnels, mais en lui faisant vivre l'angoisse viscérale du condamné.
Lauu817
• Il y a 3 mois
Il est toujours difficile de donner un avis sur une telle œuvre qui a traversé le temps et les esprits. Je dirais donc simplement qu'Hugo arrive à nous transporter. Nous sommes dans la cellule avec ce condamné de qui nous ne savons pratiquement rien. On s'attache à un inconnu, qui a commis une erreur, et va en payer le prix de la plus horrible des façons. La réflexion menée va bien au-delà de la guillotine, elle amène à se poser des questions sur la simple condition humaine. Aujourd'hui, dans une ère où la peine de mort n'est plus présente en France, cette œuvre peut être mise de côté, cependant, elle doit rester dans les mémoires pour toujours mettre en lumière les vrais enjeux de cette sentence.
Rachel2112
• Il y a 3 mois
Journal de la dernière rive d'un condamné à mort. Voilà cinq semaines que le narrateur observe les corbeaux de la camarde et leurs ombres lancinantes flotter par-dessus son crâne. Des heures à tourner circulairement, pareillement à une bête estropiée dans son cachot, à espérer déceler un svelte filet de l'astre solaire dans une pièce dénuée de fenêtres. Nulle ouverture sur le monde. Seulement tourné sur lui-même. Le peuple en liesse, à l'extérieur, attend avidement le jour de son jugement, son ultime marche funèbre vers l'abbaye de Monte-à-Regret. Il ne manque plus qu'une jarre de popcorn pour assouvir la gloutonnerie vorace et la curiosité morbide des badauds. Ce plaidoyer du grand Victor Hugo ne laisse filtrer aucune information sur le patronyme de l'homme ni son forfait. Moindre distinction physiologique. Un individu de trop a circulé sous le tranchant de cette guillotine. Peut-être est-ce ces indications absentes qui ont freiné l'élan du cliquetis des aiguilles de ma perception. On ne pourra qu'essayer futilement de lui tendre une main impotente à travers les barreaux de sa geôle afin de tenter d'étancher ses pensées tourmentées et ombreuses qui, elles, dansent une musette endiablée face au châtiment inexorable qui l'attend.
mercutio
• Il y a 3 mois
Ce livre de Victor Hugo -1829- est un plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort présenté sous la forme du court roman des dernières pensées et sensations d'un condamné, anonyme i.e. voulu générique. L'essentiel de la "démonstration" vise à inspirer au lecteur la pitié face au sort à la fois définitif, tragique et horrible que la société a réservé à cet homme en contrepartie de son crime. Pas question ici d'entrer dans le difficile et controversé sujet de fond, juste quelques remarques personnelles: - la pitié, seule revendiquée par Hugo, au bénéfice de son "héros", fait appel à une conception humaniste s'opposant à la loi du talion; elle a sa légitimité; mais réduire à cette seule motivation l'argument du plaidoyer appauvrit singulièrement celui-ci; le talent de Hugo aurait pu s'accommoder, me semble-t-il, d'une plus grande difficulté de composition faisant intervenir, toujours par la "voix" du condamné, des considérations d'ordre plus élevé en relation avec la vie, la mort et leurs sens et poids respectifs, considérées du point de vue de la société, de la victime et du criminel. À défaut, le sujet de fond est dans une large mesure escamoté, focalisant l'ouvrage sur un recueil d'émotions et limitant ainsi sa portée, - le récit décrit bien, mais sans en faire nettement émerger la dualité, que l'horreur de la situation du condamné tient autant, sinon plus, à "la chronique de sa mort annoncée" et sa quasi-insoutenabilité mentale, qu'à l'issue proprement dite -la mort i..e la fin de sa vie, transformant la condamnation en une sorte de double peine: l'effroi de l'attente- pouvant être assimilé à une forme de torture, et la peine stricto sensu; assurément, l'une des deux est de trop, hors toute pitié; cas extrême, on ne peut que penser aux années passées par certains prisonniers américains dans ledit couloir de la mort, - la société de 1829 n'est pas celle de 2029: peu ou pas de justice sociale, pas d'aides sociales, instruction pour un très petit nombre, pas d'élection au suffrage universel, pas de système de santé….la responsabilité de chacun dans et face à la société est sans commune mesure avec celle exigible aujourd'hui, l'excuse à certains actes illégaux d'alors pouvant gagner en légitimité, affaiblisant d'autant, au moins pour ceux qui peinent à survivre, la justification, pour autant qu'elle en ait, de la peine de mort. Dans les récentes éditions de poche le "roman" est très utilement complété par la préface de 1832 de Hugo lui-même qui aborde plus largement la question de l'abolition de la peine de mort dans son style magnifique bien que quelquefois (souvent?) excessif! Un document de valeur.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266225304
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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2,99 € Numérique 72 pages