Le Gardien sans sommeil : Le livre de Guillaume Huon
" Igarka était peuplée de braves gens pour la plupart, occupés par leur bétail, par la culture des mêmes légumes, par l'orge surtout, le long de champs immenses qui donnaient l'impression, l'été, que le village ondulait sous des collines blondes. "
Igarka est un endroit mystérieux. Les habitants s'y endorment dès que le froid devient trop intense. Ils y mènent une vie âpre, rude. Tellement isolée que les heures semblent s'écouler plus lentement qu'ailleurs.
Dans ce village d'ordinaire paisible, le vieux Matteus vient d'être assassiné et le sergent Sören sent une menace peser sur lui. Aussi décide-t-il, alors que son fils vient de naître, de ne pas s'endormir pour le prochain hiver.
Dans une langue pleine de poésie et de douceur, Guillaume Huon prend le temps de la contemplation et livre des pages bouleversantes sur la paternité, la nature et notre rapport au vivant.
De (auteur) : Guillaume Huon
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Natiora
• Il y a 9 mois
Dans le village isolé d’Igarka, le sergent Sören est chargé de veiller sur la tranquillité des habitants. Il mène là sa dernière ronde avant le grand sommeil d’hiver. Car dans cet espace imaginaire, les hommes et les femmes hibernent pendant les mois de froid, subvenant à leurs besoins primaires tels des somnambules et retournant se coucher aussitôt. Sören a l’esprit moins serein que d’habitude car Anna, sa compagne, attend un enfant. Son ventre s’arrondira jusqu’au printemps, à l’abri de leurs regards. Mais à l’issue de l’hiver, un incident vient ébranler la quiétude du village. Sören est brutalement tiré du sommeil car on est venu le chercher, le vieux Matteus a été assassiné. Alors que tout le monde dormait. Tout le monde… pas tout à fait. Au temple, les Veilleurs ne dorment pas. Ils sacrifient leur santé et des années de vie pour veiller sur les enfants, qui ne sont pas touchés par le sommeil de l’hiver. Ils veillent sur la pérennité du village. Le meurtrier ne peut être que l’un d’entre eux. Mais lequel ? Quel roman ! Je l’ai lu d’une traite, d’emblée ferrée par l’atmosphère éthérée des lieux qui nous prive de repères spatio-temporels (à la Philippe Claudel, si cela vous parle). C’est un décor à la fois très épuré et très visuel et sensoriel, car Guillaume Huon possède une maîtrise de l’écriture telle qu’il donne à voir, à sentir et à ressentir énormément de choses avec très peu de mots. Cela tient à une plume fine, précise, délicate. Un bijou de pureté au service d’une histoire qui m’a enchantée. Le personnage de Sören est profondément attachant, lui qui choisit de ne plus dormir pour découvrir qui est le meurtrier, seul dans son hiver, l’esprit tourmenté par les joies et les peurs à venir de la paternité. Un roman magnifique, de la première à la dernière page #10084;
missparker18
• Il y a 10 mois
Roman très original par son histoire, où l'auteur nous entraîne dans une communauté plutôt étrange qui nous fait penser aux animaux qui hibernent durant l'hiver. A travers cette communauté, un meurtre a eu lieu (pendant l'hibernation) et on va suivre Sören qui est le sergent et essaie de comprendre ce qui s'est passé. L'atmosphère du roman est assez pesante notamment par la présence des veilleurs, plutôt étranges, mais qui permet de garder les enfants durant l'hibernation. Le côté fantastique du roman ne m'a finalement pas gênée et m'a entraînée dans un drôle de monde. J'ai lu ce livre dans le cadre d'un prix littéraire "Les promesses" et ce fut une bonne surprise, et sans ce prix, je ne pense pas que j'aurai eu l'occasion de le lire.
Alsacedoller
• Il y a 10 mois
Ce roman a aussi amputé quelque peu le mien de sommeil, sachant qu'après l'avoir déposé sur la pile au bas du lit (la table de chevet ne suffit plus), cette histoire a continué à occuper mon esprit au point que j'ai pris quelques notes au courant de la nuit. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, c'est souvent dans ces moments-là que me viennent des réflexions que je note en vrac et que j'ai parfois du mal à relire et à relier... Dès les premières pages, en dépit d'une langue en apparence apaisée et portée par de très belles descriptions comme p.137 : « Il y avait des jours de brume, où le ciel lourd se déversait, incapable de s'arracher au sol », on perçoit en filigrane une sorte de tension qui semble venir d'une menace muette et qui génère chez Sören le narrateur, un fond d'inquiétude perpétuelle. A la manière d'un peintre qui préfère l'art abstrait à la peinture figurative, l'auteur nous brosse le tableau d'une société d'un autre temps, dans un lieu, Igarka qu'il ne situe pas précisément. Et ce n'est assurément pas sans raison que Guillaume HUON a choisi de faire évoluer ses personnages dans la période hivernale où les contours sont plus flous, comme dans des aquarelles et les bruits plus feutrés… L'hiver est là synonyme d'isolement et d'enfermement au sens littéral puisque ces villageois vont vivre dans une forme de léthargie qui s'apparente à une hibernation tandis qu'une sorte d'Ordre religieux, les veilleurs, prendra en charge les enfants et les animaux domestiques au sein Du Temple. Veilleurs qui parviennent à se passer de dormir grâce à un breuvage « le rigichor » pendant que les autres s'enfoncent dans un sommeil profond qui dure toute la saison. Cette ambiance étrange au sein Du Temple, régi par le Révérend Peter, expert dans l'art de la dissimulation et des machinations savamment orchestrées, m'a replongée dans l'atmosphère glauque de ce chef d'oeuvre d'Umberto ECO, « Le Nom de la Rose » adapté à l'écran et magistralement interprété par l'acteur britannique Sean CONNERY… Par moment et probablement par la façon de se détacher de la notion de temporalité et de lieu, cet ouvrage n'est pas sans rappeler certains romans de Philippe CLAUDEL, en particulier son dernier « Crépuscule » qui a aussi retenu mon attention. Au fil des pages, l'auteur nous en dit plus sur cette peur sourde qui tourne à l'obsession, en lien avec la parentalité ou plus précisément la paternité. Même si l'atmosphère de ce premier roman est plutôt sombre, Guillaume HUON nous livre ses sentiments à l'idée d'être père, cela avec une grande délicatesse empreinte d'onirisme, en particulier dans les dernières pages du livre. Vous le refermerez un sourire attendri au coin des lèvres…
acsjerome
• Il y a 10 mois
Un premier roman surprenant. L’auteur nous plonge directement dans la vie de Sören – héros attachant de cet ouvrage que l’on pourrait qualifier de « roman-poético-policier ». Au travers de sa paternité nouvelle, Sören le sergent devient le chef de famille, à la fois responsable et protecteur. Guillaume Huon nous initie aux rites de cet univers particulier, cet endroit où tels des animaux, les habitants se plongent l’hiver venu dans une quasi-hibernation. Mais quand le vieux Matteus est assassiné, pour Sören, il faut protéger les siens et découvrir qui est l’auteur de ce crime malheureux... Mais les criminels ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Personnellement, j’ai préféré le Sören protecteur et bienveillant du dernier acte à celui qui tel un « Robinson » se livre avec inquiétude à une survie presque sauvage au milieu des bois et de la neige. Un livre pas comme les autres assurément. Une écriture particulière qui s’approche de la poésie où les descriptions sont presque des peintures « émotionnelles » qui très souvent vibrent en nous. Une belle expérience que je vous recommande.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782266347471
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 177.0 x 108.0 mm
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8,10 € Poche 160 pages