Le Jour où : Le livre de Amélie Antoine

Contrairement à ce que pourrait laisser croire le 4ème de couv. ce n'est pas une romance, même s'il y a de l'amour dans l'air et que la fin soit plutôt émouvante. Amélie Antoine nous emmène dans un jeu de temporalité qui va osciller selon les chapitres entre "avant le jour où" et "après le jour où" et c'est là toute la richesse du récit. Découvrir chaque fois un pan de l'histoire et mieux cerner les personnages, enfin surtout celui de Rebecca qui porte toute la peine du monde sur ses épaules depuis le jour où. Le rythme est assez lent, les situations bien posées et analysées, certains passages sont parfois assez durs. L'autrice a le don de nous faire partager les sentiments de ses personnages et il est impossible de ne rien ressentir. La plume n'a pas son pareil pour trouver les mots qui vont nous toucher, pour nous décrire chaque sentiment et nous plonger dans la psychologie de ce duo meurtri. L'écriture est très sensible et les mots bien choisis pour nous emmener dans cette terrible douleur de l'absence et le long chemin pour se reconstruire. Un petit bémol pour moi au milieu de ce récit prenant et poignant ce sera ce jeu du "je t'aime moi non plus" de Rebecca que j'ai fini par trouver un peu lourd et surtout long. Il n'empêche que ce fut une fois encore une lecture aussi éprouvante qu'étonnante, et, au regard de la page de remerciements de l'autrice, je cherche encore à savoir où se situe l'expérience vécue.

Tout a été dit déjà vu le nombre de billets, mais tant pis. J'ai lu ce livre d'une traite, la gorge nouée par l'émotion , c'est l'histoire prenante , obsédante de deux êtres cabossés par la vie, fracassés par des événements antérieurs à leur rencontre. Chacun porte en lui des blessures les empêchant d'être heureux. Depuis le jour maudit où Benjamin laissa sa place par pure gentillesse dans un manège à un jeune garçon, et qu'un accident lui coûta la vie,, il se sent responsable et coupable . Il assiste en anonyme à son enterrement , loin de la famille du garçon. Mais au sein de ce cimetière maintenant presque désert ,il aperçoit une très jeune femme aux cheveux noirs agenouillée devant une pierre tombale , en train de ramasser les feuilles mortes entre les tombes. Quelques jours plus tard , il revient au cimetière en espérant la rencontrer à nouveau.fasciné par cette inconnue.. Rebecca , elle, fuyant un passé douloureux déménage et s'installe en région parisienne ,elle est tellement abîmée , torturée par son passé, qu'elle désire rester anonyme . Pourtant elle rencontre Benjamin , discute une minute avec lui et lui donne son numéro de téléphone. . Évidemment , ne vous attendez pas à un roman avec de l'action, non, ce livre déroule un tempo assez lent . C'est une histoire de résilience , entre passé et présent , l'auteure , à l'aide d'une construction intelligente nous conte avec tendresse, beaucoup d'attention, une finesse psychologique remarquable, une humanité sans pareille un sens inné des sentiments et des évolutions de l'autre, le rapprochement , l'apprivoisement doux , prudent, de ces deux êtres fragiles, fracassés, la patience de Benjamin face aux revirements brutaux de Rebecca, à cause du manque et de la perte. Benjamin oscillera entre amour fou et inquiétude, n'oubliant jamais sa culpabilité. Cet ouvrage montre le poids écrasant du passé, l'immense difficulté de se reconstruire jusqu'à une sorte de transcendance et un exorcisme final,à l'espoir , à la lumière , un très , très long chemin que la plume hypnotisante de l'auteure m’a incitée à le lire d'une traite afin de connaître l'épilogue de cet amour lié à une résilience que le lecteur pensait quasiment inimaginable. L'auteure fait montre d'un sens incroyablement aigu des rapports humains,, un talent incomparable,incontestable pour traiter la psychologie tout en finesse et réserve des personnages. Qu'à t- elle vécu donc , à l'aide d'un ton pourtant posé pour être pétrie d'autant d'humanité et de tendresse ? On se pose la question .