Le Maître des illusions : Le livre de Donna Tartt

Je viens de refermer ce roman à l’instant, il y a bien longtemps que je n’ai pas été aussi dubitatif. Donna Tartt prouve son talent d’écriture à chaque page, elle incarne le style Dark Academia à la perfection. Cependant, il m’a manqué tout au long un élément, un supplément d’âme qu’on espère qu’il arrivera dans les dernières pages et la déception se fait d’autant plus amère. Les longueurs sont également un véritable problème, j’ai sauté le passage de l’enterrement qui s’étirait à n’en plus finir sans apporter aucune plus-value au récit. Le manuscrit aurait gagné à être raccourci de 200 pages pour un récit plus nerveux mais l’objectif semblait de créer un roman d’atmosphère... Il reste que certains personnages nous semblent avec le recul peu crédibles ou inconsistants et même certains passages du récit qui ne sont ni expliqués ni reliés entre eux. En résumé, beaucoup de bonnes idées, un véritable talent d’écriture mais une œuvre loin d’être aboutie en ce qui me concerne.

Première lecture de cette auteure que j'ai vu passé si souvent qu'il fallait bien tenter. Autant, je n'ai pas du tout accroché avec Le Chardonneret (que je n'arrive d'ailleurs pas à me résoudre à finir), je me suis tout de site laissée emporter par l'histoire de ses copains de fac au destin funeste. Je suis à la fois impressionnée par leur érudition et peinée de voir à quel point ils étaient aussi naïfs. Ils m'ont beaucoup fait penser à ces personnes rencontrées au cours de mes études. Capables de déclamer des vers d'un obscur poète bulgare ayant perçé au 14eme siècle mais capables de brûler ta maison parce qu'il ne sait pas comment fonctionne une bouilloire. Le livre est-il une critique du savoir académique? Je ne le sais pas, je ne chercherais, étant très peu adepte des études de texte mais c'est cela que ça m'a révélé. Bref, une bonne lecture en somme.

J'ai mis des mois à lire ce livre . J'ai failli abandonner à plusieurs reprises . C'est plutôt bien écrit mais c'est long, très long ! C'est plutôt un drame et un récit plutôt qu'un thriller. L'ambiance est sombre et froide . Je n'ai pas réussi à ressentir les émotions des personnages. Je n'ai toujours pas compris pourquoi l'auteur a choisi ce titre !

Roman magistral, impressionnant et inclassable. Je ne reviendrai pas sur le résumé: de nombreuses critiques ont déjà été rédigées. Mais je souhaite ici partager mes impressions; Dans un premier temps, j'ai éprouvé des difficultés à entrer dans ce roman. Ces étudiants qui boivent et se droguent, cela ne m'intéressait pas, même si j'avais bien perçu un drame initial. Les références culturelles, abondantes, brouillaient ma lecture car je ne pouvais pas réellement en mesurer toute la pertinence. Merci aux amis Babelio qui m'ont encouragée à persévérer. Maintenant, voilà que je regrette la dernière page. J'ai beaucoup aimé le narrateur: j'aurais parfois voulu lui ouvrir les yeux pour qu'il ne soit pas aussi naïf face à ceux qu'il prenait pour des amis, pour qu'il comprenne à quel point il se fourvoyait dans cette amitié. C'est un personnages finalement profondément seul, toujours en décalage avec ceux qui l'entourent. J'ai progressivement détesté Henry que j'ai perçu comme manipulateur. Bunny m'a exaspérée par ses excès, son manque de respect et d'empathie. Les jumeaux m'ont laissée dubitative...la détresse de Charles m'a émue. Quant à Jullian... que dire de cet enseignant prétentieux ? La scène qui reste gravée en moi est celle des obsèques de Bunny. Le double-jeu d'Henry est insoutenable. Tout comme l'a été la chute de Bunny dans le ravin. Au-delà des personnages, c'est la construction du récit qui est aussi très intéressante. Deux parties très distinctes, qui permettent de faire monter la tension. Cette manière d'annoncer qu'une nouvelle étape dramatique se profile, c'est ce qui fait que l'on ne lâche pas ce roman. Un art de la description particulièrement intéressant aussi... Un très grand moment de lecture. C'était le livre de novembre dans le cadre des 12 livres pour 12 mois, offerts par mes ami(e)s rennais.