Le Père Goriot : Le livre de Honoré de Balzac

Après avoir eu tant de mal à lire La Peau de Chagrin, j’admets avoir craint la lecture du Père Goriot. Mais contre toute attente, j’ai pris grand plaisir à lire ce tome ! Je pense que ce qui a beaucoup joué est notamment le contexte dans lequel j’ai lu chacun des tomes, car, fondamentalement, il n’y avait pas de raison d’avoir eu un avis si différent entre les deux. En effet, j’ai lu La Peau de Chagrin pour le bac de français en première, donc, l’esprit de contrainte était beaucoup plus présent que lorsque j’ai lu Le Père Goriot pendant les grandes vacances. La plume est d’une grande beauté ! (Suis-je vraiment légitime de le juger ?) Et même si cela peut traîner en longueur, quel plaisir d’y voir toute la richesse ! De prendre la peine d’apprécier le choix des mots et la manière dont ils sont agencés ! Le personnage du père Goriot m’a tellement touchée ! Il montre un tel amour paternel malgré des filles totalement ingrates, il faut le dire… Il passe sa vie à se sacrifier pour elles et, en échange, elles le laissent seul et sans argent. Ce personnage a eu mon cœur… Je me suis attachée à ce vieil homme si bon. Ce livre, à travers cette ingratitude venant des filles du père Goriot, montre un amour paternel illimité et que l’on pourrait voir comme déraisonnable. Mais c’est ce qui rend le personnage encore plus touchant. Malgré des filles qui blessent son cœur, il continue de le leur offrir. Cela montre sa générosité avec des personnes qui ne le voient que comme un porte-feuille, mais aussi que l’amour ne s’achète pas. L’ensemble des pensionnaires sont des personnages très intéressants qui ont leur personnalité. Et la description de la pension Vauquer ! Quel délice ! On y apprend tant de choses ! Rastignac est également un personnage très intéressant : venu pour réussir sa vie, il découvre la face cachée – et peu jolie – de la société, là pour le père Goriot, sa célèbre phrase « À nous deux, maintenant ! » en s’adressant à Paris annonce son histoire à lui aussi. En bref, je vous conseille vraiment ce roman qui est une belle analyse de la société du XIXème siècle, tout en dépassant le côté rebutant que peuvent avoir les longues descriptions.

Enfin un bon livre lu, sans déception, où l'on suit l'amour déraisonnable du père Goriot pour ses filles, à travers le regard d'Eugène de Rastignac et des autres locataires de la pension Vauquer. Mais il n'y a pas que le père Goriot, tous les personnages présentés viennent compléter la peinture de la comédie humaine. Quel plaisir de le lire ! Par contre, selon mon habitude, j'ai bien fait de ne pas lire l'introduction (j'ai l'édition Livre de Poche classiques, avec intro de S. Vachon). Elle anéantit la découverte des personnages, de l'intrigue, et surtout elle imprime dans notre esprit une interprétation, une morale. Pourquoi juger ces personnages, leurs attitudes et sentiments, alors que l'on peut simplement les regarder et vivre avec eux leurs émotions. le père Goriot, ses filles, Eugène, Vautrin, ont le droit de se présenter tels qu'ils sont à nous, lecteurs, tels que nous sommes. Les chocs émotionnels sont bien plus grands et plus spontanés. Deux moments m'ont particulièrement marqué. La "tentation" d'Eugène par Vautrin (discours d'une vingtaine de pages) et [masquer] la mort du père Goriot.[/masquer] Et dire qu'il m'a fallu 45 ans pour lire du Balzac, après avoir été découragé, ado, en essayant de lire Eugénie Grandet imposé par un travail scolaire... Bonne lecture !

Lu dans un contexte scolaire, je pense que je l’ai malheureusement pas autant apprécié que ce que j’aurai pu (dû ?). À l’image de Balzac, Le Père Goriot, dépeint le portrait des « types », comme il les appelait, qui peuplaient les rues de Paris à son époque. De la petite à la grande bourgeoisie, des hommes aux femmes, le narrateur balaye un tas de profils tous plus riches et complexes les uns que les autres. Ces portraits nous sont dressés avec finesse et précision, tous ponctués de descriptions de Paris, faisant presque de la ville un personnage à part entière. C’est un roman complexe, mais très beau, qui parle de l’humain, de ses vices, de ses lubies, de ses peurs, de ses ambitions, de ses amours… Bien qu’il fut écrit au XIXè, il est encore d’actualité.