Le Portrait de Dorian Gray : Le livre de Oscar Wilde

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

" L'expression était d'une cruauté atroce. Là, son âme même, émergeant de la toile, le dévisageait et l'appelait à son tribunal. "
Devant son portrait, œuvre d'un de ses amis, Dorian Gray, jeune homme d'une immense fortune et d'une exceptionnelle beauté, fait le vœu de rester tel qu'il est peint, tandis que son image vieillira à sa place. Exaucé par une intervention magique et fatale, Dorian cède alors à tous ses caprices et à toutes ses folies. Dans les quartiers élégants de Londres et les bouges du port, sous le masque de sa beauté intacte, il mène une vie de débauche et de crime. Esthète, monstre, dandy, il a décidé de faire de sa vie une œuvre d'art. Une vie qui ressemble à celle d'Oscar Wilde, que la société victorienne lui fit payer en le condamnant aux travaux forcés...

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Oscar Wilde
Traduit par : Michel Étienne, Daniel Mortier

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Giselda

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Ce livre marque un tournant dans ma vie de lectrice! Pourquoi? La raison est simple. Pour la 1ère fois, j'ai eu un coup de coeur pour un classique...Et de fait, j'ai envie d'en dévorer pleins à la recherche des mêmes sensations que m'a procuré ce chef d'œuvre. Ce livre est d'une profondeur inouïe avec pour thème principal la recherche de la jeunesse et le culte de la beauté. L'auteur évoque aussi la dualité entre le beau et le bon. Tout cela pour arriver à la morale qui est: Peut on vivre sans conscience? Peut on s'adonner au mal sans considération et sans conséquences pour soi? N'est on pas un jour ou l'autre rattrapé par ses péchés? Mais encore, peut on faire le bien sans pensées égoïstes? Sans penser à sa propre rédemption avant tout? A travers Dorian Gray, Oscar Wilde reecrit le mythe de Narcisse avec une plume magnifique à la fois simple et poétique. Les personnages sont bien travaillés notamment Sir Henry, pour qui j'ai eu un énorme coup de coeur et qui sera à jamais ma référence sur plusieurs aspects de la vie. Je ne suis pas une partisane de la relecture mais je serai bien tentée pour ce roman. C'est pour dire.. Alors, un conseil: Si vous ne l'avez pas encore lu, foncez!

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DETHYREPatricia

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Livre lu dans le cadre de mon défi personnel de lectures 2024, item : "Un classique de la littérature anglaise". Celui-ci dormait sur un rayon de ma bibliothèque depuis plusieurs années, aussi je me suis empressée de l'ajouter à ma sélection de l'année. En fait, bizarrement, je croyais connaître ce roman et sa thématique, mais je me trompais. Considérant que ce roman, publié en 1891 et jugé "sulfureux" par la société de l'époque avait valu à l'auteur deux procès et son emprisonnement durant quelques années, je m'attendais à quelque histoire d'homosexualité. Certes, cela est suggéré en filigrane, mais cela reste somme toute assez soft. Wilde (qui est Irlandais d'origine) reprend à son compte l'idée du mythe faustien de Johann Wolfgang von Goethe (oeuvre écrite en 1808), à savoir que le héros masculin de son roman, Dorian Gray, est prêt à vendre son âme au diable pour se garantir la jeunesse éternelle et les avantages que celle-ci lui procure, à savoir ne jamais devenir vieux, continuer à être beau et désirable, et de mener une vie de plaisirs débridés, détachée des contingences matérielles, riche de voyages, de connaissances, d'amours multiples, d'accès à des choses interdites... et seulement guidée par ses pulsions et sa satisfaction personnelle. L'action se déroule dans l'Angleterre victorienne du XIXe siècle, à Londres. Dorian Gray est un jeune héritier de la noblesse de dix-sept ans, d'une beauté renversante et d'une gentillesse appréciée. Tant dans son physique que dans ses actes, il est présenté comme un ange. Il est, accessoirement, la "muse" d'un peintre Basil Hallward qui semble l'adorer d'un amour contre-nature (on ne sait pas trop bien si c'est platonique ou charnel), mais en tout état de cause très inspirant, car les tableaux dont Dorian est le modèle confèrent d'emblée à l'un comme à l'autre une aura et une renommée des plus grandes. Vient le jour où un ami du peintre, Lord Henry Wotton (Harry) rencontre Dorian alors qu'il pose pour le peintre en train de réaliser son portrait en pied. Ce dernier est particulièrement troublé par ce qui se dégage du portrait et décide de le prendre sous son aile, de devenir en quelque sorte son mentor pour l'ouvrir à la vraie vie, à ses secrets et plaisirs... Une rencontre qui changera la destinée de Dorian surtout après que Harry lui a fait connaître un certain "livre empoisonné" qui le fera basculer dans un autre monde. Sans trop dévoiler les tenants et aboutissants de l'histoire, je peux dire que le portrait (pourtant caché aux yeux de tous) y joue un rôle central car on verra qu'au fur et à mesure que Dorian, toujours beau et jeune, progresse (ou s'enfonce) secrètement dans un mode interlope fait d'excès, de mensonges ou d'actes qu'on imagine plus graves (sans toutefois être révélés), qu'au fur et à mesure que son âme devient de plus en plus noire... par un effet fantastique voire diabolique, le portrait réagit. Par un effet miroir inversé, il sert de révélateur de la noirceur intérieure de l'âme du héros, alors même que son apparence, elle, ne change pas. C'est un roman excellemment bien écrit, très érudit qui demande une lecture attentive et exigeante pour bien en mesurer tous les non-dits et toute la portée. Je ne connais pas bien la vie d'Oscar Wilde, mais on ressent bien que certains éléments ont un sens autobiographique. C'est aussi pour lui - du moins, c'est ce qui me semble - l'occasion de porter un regard critique sur la société de son époque, faite d'hypocrisie et de faux-semblants ; sur la noblesse particulièrement engoncée dans un mépris de classe des plus criants ; sur les rapports hommes/femmes (pour ma part, j'ai été outrée par la façon d'évoquer la femme, même si on peut voir que la femme porteuse d'un titre de noblesse n'est, elle, pas logée à la même enseigne). Sur le fond, c'est aussi une réflexion sur la notion de "double" (double comportement : part lumineuse/part obscure d'un individu, mais aussi double mentor/initié) ; sur la fatuité de ces gens bien nés qui n'ont d'autre souci que de dépenser l'argent qu'ils possèdent, sans aucune considération pour la vie humaine (cf. accident de chasse) ; sur l'apport de l'Art dans la vie ; sur le rôle de l'artiste dans la société ; sur ce que peut apporter l'accès à la connaissance (musique, littérature, religion, philosophie, etc.) ; sur l'influence (bénéfique/maléfique) que peut avoir un mentor ; sur la liberté d'être soi-même et d'aller (ou pas) au bout de ses penchants ; sur ce qui est moral/immoral ; sur les rapports entre beauté et laideur et leur influence potentielle sur l'âme et sur le regard des gens ; sur le processus créatif et ce qui contribue à l'inspiration ; sur le sentiment amoureux ; sur le théâtre et notamment l'oeuvre de Shakespeare ; sur la responsabilité et la moralité de ses actes dès lors qu'ils impactent d'autres personnes. Ainsi que sur la notion de secret. Sur la forme, malgré certaines longues digressions (cf. chapitre sur les connaissances acquises par Dorian), j'ai trouvé la narration assez dynamique dès lors qu'elle est enrichie de nombreux dialogues. J'ai également particulièrement apprécié le style de l'écriture, très descriptif et poétique, au registre de langue soutenu (que d'aucuns jugeront sans doute trop ampoulé et condescendant, mais néanmoins bien représentatif du parler de la noblesse anglaise) avec le recours à de nombreux mots ou expressions en français dans le texte (Oscar Wilde a vécu en France et y est mort). Sont particulièrement bien rendus le pédantisme des nobles, le caractère hors sol de leur positionnement social au regard de la réalité sociétale, l'antiféminisme et l'antisémitisme notoires de l'époque. Reste à savoir s'il s'agit du point de vue personnel et naturel de l'auteur (ce qui ne le rendrait guère sympathique) ou s'il s'agit-là, de sa part, d'une critique formelle d'autant plus acerbe qu'il en a fait les frais. Je ne connais pas suffisamment sa biographie pour pouvoir en juger. Il reste que cela m'a gênée à plusieurs reprises dans ma lecture (la façon d'évoquer les pauvres, les domestiques, les femmes, les Juifs...). En conclusion, il me semble que ce classique de la littérature anglaise se doit d'être lu par tout amateur de littérature, ne serait-ce que pour connaître l'oeuvre qui permit à Oscar Wilde (pourtant peu prolifique) d'être connu du monde entier, et pour la postérité. Après, on aime ou on n'aime pas. Et pour ma part, j'ai bien aimé le lire (c'est quand même un incontournable) car j'ai fait le choix de le ressentir comme une critique d'un monde et de pratiques qui n'ont plus lieu d'être. A noter : cette édition est introduite par une préface de l'auteur mettant l'accent sur le rôle de l'artiste "créateur de beauté" et sur le rôle de l'Art. Elle est également suivie d'une postface et de notes d'André Z. Labarrère décodant l'oeuvre dans la vie de l'artiste et éclairant, de façon très opportune, les thématiques sous-jacentes faciles à identifier mais dont, parfois, la finalité reste quelque peu obscure au lecteur (ex : le positionnement de divers auteurs irlandais vis-à-vis du genre fantastique). Un ajout précieux.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266296045
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    312
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Oscar Wilde

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3,20 € Poche 312 pages