Le Secret des Bonbons pamplemousse : Le livre de Camille Monceaux, Virginie Blancher

« Le secret des bonbons pamplemousse » conduit son lectorat au coeur d’un Japon rural. Dans ce roman graphique, se déploie une chronique familiale engagée où se mêlent poésie et non-dit. Construite autour des secrets de chacun des membres d’une même famille, « Le secret des bonbons pamplemousse » narre avec simplicité la guérison, le deuil et l’amour qui unit. Une lecture riche de nombreuses thématiques et d’un brin de nostalgie ! Quelque part entre Tokyo et Atami se trouve, au coeur d’ un petit village, la confiserie Konpeitô. À l’approche de l’été, le commerce familial de petits bonbons japonais à base de sucre parfumé voit revenir Mayumi. Cela fait une année que la jeune femme n’était pas venue retrouver ses proches. Personne ne connaît les raisons de sa longue absence à l’exception de Shiro, le chat. La jeune femme est secrète… Et Mayumi n’est pas la seule sous le toit de la confiserie. Roman graphique d’une grande douceur et empreint d’empathie, « Le secret des bonbons pamplemousse » se construit autour des points de vue successifs de ses personnages. Les quatre membres de la famille ainsi que le chat dévoilent les secrets, tissent du lien entre les récit pour offrir une histoire d’une belle sensibilité. Rythmée par les rituels et les traditions, ce graphique immerge son lectorat. De la tendresse des illustrations de Virginie Blancher à la délicatesse avec laquelle sont traités les thématiques par Camille Monceaux, « Le secret des bonbons pamplemousse » est imprégné d’une bienveillance indéniable. Une lecture qui repose sur une construction habile et des personnages humains, émouvants pour proposer une histoire pleine de nostalgie et d’amour.

une tranche de vie sur une famille avec des non dits entre eux, et un spleen lié notamment a la mort du grand-père, illustré par des couleurs pastelles et rosées Bonne représentation de la vie de l'arrière pays du japon (alors que l'autrice et dessinatrice sont francaises, mais fan du japon !). Les couleurs acidulés font penser aux bonbons. J'ai juste du bien me concentrer pour comprendre les liens (familiaux) entre les différents personnages, mais ca en valait la peine car les personnages sont bien décrits, humaines et non stéréotypés. Ce qui donne bcp d authenticité a l histoire. On passe un bon moment avec cette histoire.

Le secret des bonbons pamplemousses nous plonge dan le Japon contemporain mais loin du Japon des grandes villes, c'st le Japon de la campagne, le Japon des traditions, le Japon de la culture profonde. Nous sommes au fond d'une confiserie traditionnelle. Plusieurs générations cohabitent dans cette boutique. Le patriarche, le grand-père, est décédé il y a juste un an. Sa femme continue de fabriquer de délicieuses pâtisseries japonaises très traditionnelles. Leur nièce, battue par son mari, non soutenue par ses parents est venue se réfugier chez elle avec ses deux enfants. La fille du vieux couple vit à Tokyo et ne revient que peu souvent chez elle. Les relations avec sa mère sont très tendues. Les chapitres de ce beau roman graphique mettent en scène les différents personnages de l'histoire, y compris le chat de la famille. À chaque fois, on découvre le point de vue de celui ou celle qui est au centre du chapitre. Camille Monceaux nous propose un scénario tout en délicatesse, tout en subtilité. Elle met en avant la fragilité des personnages mais aussi leurs forces. Elle aborde des sujets difficiles comme le deuil après le décès d'une personne clé de la famille, comme le sujet des violences faites au femmes, comme les secrets de famille, comme la perte d'un enfant, comme l'incompréhension entre une mère et sa fille, comme l'homosexualité féminine. Les sujets sont abordés avec délicatesse comme portés par des pétales des fameuse fleurs de cerisiers au Japon. Camille Monceaux évoque aussi les traditions japonaises, traditions culinaires, traditions autour du respect apporté aux morts et à leur souvenir. Les ambiances sont parfaitement décrites, dans un climat apaisant même dans l'évocation de sujets difficiles. Virginie Blancher a su adapter son graphisme à cette histoire. Ce graphisme peut sembler enfantin, pour une histoire d'album pour la jeunesse. Il n'en est rien. La douceur des traits, de l'aquarelle, de la composition des cases et des planches contribue à la beauté et à la poésie de cette histoire. Virginie blanche a réussi à s'imprégner de la culture et de la philosophie japonaise, elle donne à voir une œuvre originale. Un roman graphique poétique voire philosophique qui procure beaucoup de plaisir à la lecture. Un bel hommage au Japon de la tradition, loin de la furie et de l'agitation des grandes japonaises. Une très belle découverte.