Les Assassins de l'aube : Le livre de Michel Bussi

Un roman de cet auteur que je ne lis pas habituellement. Je découvre ainsi son travail d’écriture et de recherche avec plaisir. Une intrigue bien menée au sein de la luxuriante île de La Guadeloupe, ce qui a d’ailleurs été pour moi une raison supplémentaire de lire ce roman. D’autant que l’auteur nous a aussi fait découvrir au décours de l’enquête l’histoire traumatique de l’île. Tout en nous faisant voyager avec force détails dans les différents lieux. Des chapitres courts et percutants, ce qui a bien facilité cette lecture audio (la 1ere pour moi chez #netgalleyfrance que je remercie ainsi que l’auditeur).

Comme suggéré dès le titre, ce nouveau roman de Michel Bussi ne manque pas de victimes. Celles-ci sont toutes retrouvées au lever du jour, un harpon en plein cœur, dans des lieux symboliques chargés d’Histoire. Le secteur touristique guadeloupéen se retrouvant menacé, le commandant Valeric Kancel, récemment rentré au pays après une carrière en métropole, est chargé de démasquer au plus vite ce tueur en série qui accompagne ses crimes d’une étrange mise en scène… surtout que chacun des meurtres est annoncé par les visions d’un vieux sorcier antillais surnommé l’Œil noir ! « Les Assassins de l’Aube » est tout d’abord une invitation au voyage qui propulse le lecteur en territoire français au beau milieu des Caraïbes. Un décor certes paradisiaque, mais également chargé d’un passé colonial peu reluisant que l’auteur ne manque pas de pointer du doigt en proposant des meurtres rituels qui invitent à se remémorer les pages les moins brillantes de l’île, tout en laissant planer un zeste de sorcellerie qui ne manque pas d’envisager une explication surnaturelle à tous ces meurtres… Connaissant toutes les ficelles du métier, l’auteur de « Code 612. Qui a tué le Petit Prince? », « Rien ne t’efface », « J’ai dû rêver trop fort » , « Mon cœur a déménagé » et l’incontournable « Nymphéas noirs » n’a pas besoin de faire appel à ses « Assassins de l’Aube » pour harponner ses lecteurs. Multipliant les fausses piste et les rebondissements, il sait nous faire bouger sur la musique antillaise jusqu’à ce qu’on ne sache finalement plus sur quel pied danser. Déroulant son intrigue, tout en l’agrémentant d’une dimension sociale à travers des personnages confrontés aux préjugés concernant les origines de chacun, l’auteur nous invite à tourner les pages au plus vite…jusqu’à ce dénouement tiré par les cheveux qui plombe progressivement la crédibilité de l’ensemble. Dommage !

Ce roman nous plonge dans l'univers de la Guadeloupe, sa chaleur, ses coutumes, ses habitants et son histoire. J'ai adoré comme à chaque fois le twist de fin. Mais chut ! Je ne révélerait rien. Mini bémol, la distance que l'auteur a laissée entre le lecteur et les personnages.

Je ne rate jamais un Bussi, fan depuis "Nymphéas noirs" et "un avion sans elle", je trouve néanmoins ses derniers romans moins envoûtants, et c'est le cas ici... C'est un excellent page turner car une fois commencé (les premiers chapitres sont très accrocheurs), j'ai voulu à tout prix connaître le dénouement mais il y a décidément trop d'incohérences, trop de coïncidences et trop de rebondissements pour renouveler la magie d'un "Nymphéas noirs". Il y a beaucoup, beaucoup de personnages dont peu sont dignes d'intérêt, je me suis un peu noyée à un moment dans toutes les histoires emmêlées les unes dans les autres. Par contre, j'ai apprécié le fait que cela se passe en Guadeloupe : j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire de l'île et sur l'esclavage, j'ai trouvé les "billets" du blog de Marie-Douce bien intégrés dans le récit et j'ai aimé le grain de sel qu'ils apportent. Et bien sûr, je me suis fait avoir ! J'ai démasqué deux ou trois fois le "harponneur"... mais... Alors finalement ? Un policier à la Bussi, agréable certes, mais un poil trop tiré par les cheveux quand même, ce ne sera pas mon préféré de l'auteur loin de là !