Les déracinés : Le livre de Catherine Bardon

À l'aube de la montée en pouvoir du nazisme, Wilhelm et Almah se rencontrent dans une Vienne bourgeoise, se rapprochent, vivent le grand amour. Mais très vite, la fuite se fait plus urgente, impossible à éviter, les envoyant tête baissée dans un voyage tumultueux de pays en pays, jusqu'à trouver un endroit qui les acceptera enfin... Je pense qu'il s'agit de l'un des premiers romans qui m'a vraiment fait vibrer au travers de sa romance, tant elle est forte et fusionnelle. La relation entre Wilhelm er Almah, que l'on suit dès les prémices jusqu'aux moments les plus forts, est l'une des plus belles que j'ai lue, autant tant la résilience d'Almah que dans l'émotion de Wilhelm. Alors évidemment, je suis un poil déçue des derniers chapitres, surtout après tant d'amour de leur part, mais ça n'empêche que j'ai grandement apprécié lire cette relation amoureuse, sûrement l'un des plus sincères et véritables que j'ai lue (et je dis ça en tant que personne qui n'apprécie pas les romances). Si j'ai trouvé le premier tiers du roman un poil lent, une fois qu'on est plongé dans l'histoire, il est compliqué d'en sortir. On vit avec nos personnages principaux tous leurs espoirs, leurs déceptions, les coups durs et la reconstruction loin de la guerre. On vit la montée petit à petit du nazisme jusqu'à le départ forcé de la famille de Wilhelm, qui l'emmènera jusqu'en République Dominicaine qui accueille des juifs à bras ouverts, point de l'histoire que j'ignorais complètement. Les Déracinés, comme son titre l'indique, raconte l'histoire de ceux qui doivent quitter leur pays, pas seulement Wilhelm et Almah, mais une multitude d'autres personnages qui vont et qui viennent, qui doivent reconstruire leur vie et construire leur futur avec leurs deux seules mains, qui font face à de nombreuses épreuves. Le récit est certes un peu long mais incroyablement détaillé, et l'on se sent très proche de Wilhelm et Almah. Écouté avec Audible, une édition d'une grande qualité, j'ai adoré Les Déracinés qui m'a fait rire, pleurer, désespérer et espérer. Très hâte de lire la suite.

Un aspect de la seconde guerre mondiale que l’on n’étudie pas à l’école. Tous ces juifs qui ont réussi à s’échapper, où sont-ils allés ? Tous n’ont pas pu atteindre les États-Unis… Grâce à ce premier tome, j’ai découvert la République Dominicaine, ses enjeux, ses difficultés. Être loin de la guerre et trembler pourtant pour ceux qui sont rester, se reconstruire, avancer, vivre, autant de défis que vont affronter nos protagonistes…

Le roman de Catherine Bardon, les déracinés est une fresque historique dans laquelle il a y deux personnages centraux qui incarne une histoire d'amour, de survie et de résilience face à l'exil. J'ai été happée par leur histoire car l'auteure s'appuie sur une recherche historique approfondie pour ancrer son récit dans la réalité ; la montée du nazisme à Vienne, la vie des réfugiés juifs colons en république dominicaine sous la dictature de Trujillo. Almah et Wilhelm sont dépeints avec leurs peurs et leurs espoirs. Il faut dire qu'Almah a été arrachée à sa vie confortable à Vienne, elle perd ses parents, sa carrière de dentiste en devenir mais son amour inaltérable pour Wilhelm est une force motrice qui lui permettra de vaincre et de surmonter les épreuves auxquelles elle sera confrontée. A travers l'écriture détaillée de Catherine Bardon, j'ai été transportée dans un voyage émotionnel et sensoriel où l'espoir est toujours présent dans un contexte historique difficile et peu connu où les réfugiés juifs s'efforcent de s'adapter à un pays fort différent de celui qu'ils ont laissé derrière eux. La république dominicaine est non seulement un décor mais c'est un personnage à part entière. L'auteure adopte une écriture simple rendant le récit accessible tout en saisissant l'intensité des émotions. Elle alterne entre les descriptions des paysages et des moments de réflexion intime, ce qui permet de s'immerger dans le quotidien d'Almah et de Wilhelm. J'ai suivi leur transformation tout au long du récit, leurs défis et leurs espoirs. Les personnages sont devenus pour moi plus que des figures littéraires ils sont restés vivants dans mon esprit.

Livre découvert lors d'un salon du livre après une rencontre avec l'autrice. j'ai vraiment été happée par cette épopée tragique de ces juifs autrichiens contraints à l'exil après l'Anscluss . Vienne dans les années 30, on voit monter l'antisémitisme,, on entend le bruit des bottes. Je n'avais jamais entendu parler de cette colonie en République Dominicaine qui a permis à 100 000 juifs d'Europe à être sauvés du massacre et à construire une colonie en plein cœur de la jungle hostile. C'est avec plaisir que l'on suit, dans ce livre, les déceptions, les espoirs, les lutes pour la survie, les histoires d'amour et les conflits, les jeux de pouvoirs. Des gens qui n'avaient rien de paysans ont construit une colonie agricole, une synagogue, des maisons, des fermes. On suit avec plaisir une belle histoire d'amour entre Almah et Wilhelm qui est étroitement liée à la vie qui se construit dans ces terres si loin de leurs origines. Se pose la question de l'intégration de ces habitants dans le pays, les liens avec la dictature, l'avenir après la guerre. Aujourd'hui un musée retrace l'histoire de ces colons dont le doyen est mort en 2010 à l'âge de 101 ans. Merci à l'autrice d'avoir si bien pu retracer cette passionnante histoire.