Les Deux Visages du monde : Le livre de David Joy
Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions d'éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet dans lequel figurent les noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l'affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux crimes viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges entretenus parfois depuis plusieurs générations.
David Joy ne cesse de nous surprendre avec ce récit qui creuse à l'os l'histoire d'une petite communauté de Caroline du Nord où toutes les apparences entretenues depuis des décennies se fissurent. Il y confirme avec maestria son immense talent et nous donne avec ce livre, sans doute son plus ambitieux, l'un des romans les plus marquants de ces dernières années.
" David Joy est le digne héritier de Ron Rash, son mentor. "
Lire
" En moins d'une décennie, David Joy a bâti une œuvre d'une tendresse déchirante sur les vies déchues et les espoirs perdus. "
Le Monde des livres
" Joy ne cesse de se placer à deux têtes au-dessus de ses congénères, tant par ses histoires que par son écriture. "
Libération
De (auteur) : David Joy
Traduit par : Jean-Yves Cotté
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Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
soff78
• Il y a 2 mois
Caroline du nord, de nos jours. Toya Gardner vient compléter ses études en art dans la ville de sa famille. Elle tient un atelier dans le campus pendant l’été. Elle est aussi la réalisatrice de certaines actions « coup de poing » ayant pour but de réveiller les consciences sur la discrimination et le racisme passif qui règle la vie de la région depuis des dizaines et des dizaines d’années. Dans le même temps, un ivrogne est appréhendé sur la voie publique par Ernie Allison, un policier adjoint de la ville. Dans la voiture du vagabond, Ernie trouve une arme, une tunique du Klan et un carnet contenant pas mal de noms et téléphones de notables du coin. En cherchant à en savoir plus, Ernie se découvrir plus d’ennemis que prévu. Mais quand la mort s’en mêle, ce sont bien des silences qui vont se rompre, des secrets qui vont remonter à la surface, des évidences qui vont voler en éclats. La population acceptera-t-elle le vrai ordre des choses ? Deuxième roman de David Joy que je lis, après « Ce lien entre nous », je savais à quoi m’attendre avec cet auteur américain aux thématiques sociétales fortes et à l’écriture sans concession. Dans ce comté de Caroline du Nord, la vie suit le même cours depuis des générations. Les Blancs possèdent le pouvoir, tout en cohabitant avec une communauté noire ayant toujours du mal à s’en sortir. Le passé ségrégationniste est affiché ouvertement via une statue dédiée aux combattants de la guerre civile. Si une paix tacite semble exister, elle ne suffit pas à Toya Gardner qui n’hésite pas à enchainer les actions revendicatrices. Pour elle, la suprématie blanche doit cesser, coûte que coûte. Alors forcément, deux camps vont s’affronter. Certains sont d’accord avec elle, et la soutiennent dans ses actions. D’autres voient en elle l’élément perturbateur voulant remettre en cause leur pouvoir et leur train de vie. Quand des manifestations s’organisent, la tension est palpable, et les heurts inévitables. Cette affaire de carnet aux noms compromettant ne va être que l’huile se rajoutant sur le feu. Elle met en avant la discrimination passive, voire inconsciente, qui sévit dans la région. Elle est souvent basée sur les histoires racontées par les ascendants, répétées ainsi de génération en génération. C’est tout un mode de pensée et de vie qui est remis en cause à travers l’amitié liant le shérif et la grand-mère de Toya. La vérité fera éclater bien plus des relations humaines. Véritable coup de poing dans la fourmilière, « Les deux visages du monde » est un roman remarquable par son histoire tragique et l’écriture brute de l’auteur qui nous tient en haleine jusqu’au bout. David Joy fait définitivement partie de ces auteurs américains qui ont l’histoire de leur pays chevillée au corps. Il nous retransmet tous ses sentiments de la plus brillante des façons. A lire absolument !
delfarilie
• Il y a 2 mois
Après Ron Rash ou le Demon Copperhead de Barbara Kingsolver, retour dans les Appalaches. Dans ce roman, il est question de la signification des traditions (se balader avec un drapeau confédéré sur sa voiture) et de la remise en question de celles-ci. Faut-il qu'un drame arrive pour qu'on se pose les questions sur ce qui paraissait à certains naturel et non problématique ? Le catalyseur ici est un meurtre ainsi qu'une agression. On sent bien le fossé entre ces deux Amérique (comme on l'a entre 2 France), les laissés pour compte, ceux qui se raccrochent à un passé qu'ils ne maîtrisent pourtant pas vraiment. Petit regret, le roman n'étant centré que sur une petite poignée de personnages proches de l'enquête, on reste à distance de ces habitants des montagnes, qui auraient nourri encore davantage le roman. A noter le titre original, qu'on pourrait traduire par "ceux qu'on croyait connaître".
jrburgaud
• Il y a 2 mois
Lire cette histoire c'est un peu regarder une très bonne série HBO . Caroline du Nord TOYA GARDNER quitte Atlanta pour revenir vivre chez sa grand mère. Un shérif proche de la retraite qui semble être revenu de tout et donc la passion est la chasse au dindon son adjoint Ernie jeune homme intègre ce voyageur blanc venu du Mississipi ersatz du suprémaciste américain amateur de robe et grande capuche blanche coordonnée Nous suivons cette histoire mainte fois écrite mais David JOY a ce quelque chose en plus qui est de l'épaisseur donnée aux personnages centraux qui rendent l'histoire émouvante avant que d'être haletante . On s'attache à ce qui transparaît entre les lignes de l'auteur pour que le lecteur puisse faire son propre parcours émotionnel. Roman WOK ou le fait de vivre tranquillement à l'ombre sous son arbre ne suffira pas à éloigner certains démons ni la violence d'un monde accroché à ces fausses certitudes . Très beau roman donc .
les_lecturesdeflo
• Il y a 2 mois
David Joy nous plonge une fois de plus dans les profondeurs de l’Amérique rurale, cette fois-ci au cœur d’un petite ville de Caroline du Nord, où les blessures du passé refont surface de manière brutale. Dans ce roman, il met en scène Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine déterminée à confronter l’histoire esclavagiste de sa région d’origine. Revenant d’Atlanta pour retrouver ses racines, Toya se heurte rapidement à une communauté divisée, réveillant des tensions enfouies depuis longtemps. Son art, résolument engagé, et ses actions symboliques contre les vestiges du passé confédéré déclenchent une série de réactions en chaîne qui vont bouleverser la petite ville. En parallèle, l’arrestation d’un vagabond par un policier local, révèle un sombre secret : un carnet rempli de noms de notables de la région et un costume du Ku Klux Klan. À partir de là, les événements s’accélèrent, aboutissant à des violences et un meurtre qui vont profondément marquer la communauté. Les thèmes de la transmission, du racisme et des mensonges hérités de génération en génération sont au cœur de ce récit. Si le roman est indéniablement puissant par les sujets qu’il aborde, j’ai trouvé que l’intrigue souffrait quelque peu du poids des valeurs que l’auteur cherche à défendre. La première partie est captivante, avec une ambiance oppressante qui monte crescendo, puis le récit s’essouffle un peu. Certaines longueurs se font sentir, et le suspense s’étiole laissant place à une dénonciation parfois trop appuyée au détriment de la tension narrative. Cela dit, il est difficile de ne pas apprécier ce roman noir américain, qui, tout en restant dans la veine de la littérature rurale, met en lumière les fractures profondes qui déchirent encore la société américaine. Le personnage de Vess, la grand-mère de Toya, est particulièrement marquant. C’est elle qui incarne la mémoire et la résistance. C’est une figure forte qui porte le poids de l’héritage familial avec une dignité remarquable. Dans un style qui me rappelle celui de S.A. Cosby, Les Deux Visages du Monde séduira sans aucun doute les amateurs de littérature puissante et engagée. Malgré ses imperfections, cette lecture reste marquante par la force des thèmes qu’elle aborde.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782383991359
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 432
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- Dimensions
- 201 x 143 mm
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23,00 € Grand format 432 pages