Les Disparus de Blackmore : Le livre de Henri Loevenbruck

Sur l’île de Blackmore, petite île isolée au large de Guernesey, plusieurs habitants disparaissent mystérieusement. C’est à cette occasion que Lorraine Chapelle, jeune criminologue parisienne à l’esprit cartésien rencontre Edward Pierce, détective britannique spécialiste des sciences occultes. Appelés tous deux sur Blackmore par deux personnes différentes pour enquêter, ces deux êtres intelligents aux personnalités totalement opposées se lient très vite d’amitié et se retrouvent au coeur d’une enquête où la frontière entre réalité et surnaturel est bien mince… J’ai adoré ce roman d’Henri Loevenbruck, c’est vraiment un coup de coeur ! L’auteur est parvenu à rendre à merveille l’ambiance des années 1920, tant dans la description des lieux et des personnages que dans leur manière de s’exprimer. Le cadre où se déroule l’intrigue est vraiment bien choisi : un lieu isolé, oublié, qui a sa part de mystère, ce qui rend l’intrigue encore plus prenante. On se retrouve plongé dans un mystère policier « à l’ancienne », « classique », digne d’Agatha Christie et c’est un vrai plaisir à lire ! Il y a beaucoup de suspense et le tout est bien ficelé, crédible et réaliste malgré le voile de fantastique qui entoure l’histoire. Je me suis vite attachée aux personnages de Lorraine et Edward : leur duo fonctionne à merveille et j’ai apprécié leur esprit vif, leur regard acéré et la pointe d’humour qui ponctue leurs échanges. Ce roman d’Henri Loevenbruck est d’un style différent de ceux de l’auteur que j’ai lu jusqu’à présent mais qu’importe, c’était réellement une lecture agréable. Seul regret : j’ai dû refermer le livre et quitter Blackmore, Lorraine et Edward trop vite à mon goût !

Premier roman de Henri Loevenbruck dans lequel je me plonge. J'ai aimé l'ambiance et j'ai trouvé les personnages particulièrement attachants. Certains passages étaient un peu longs à mon goût, mais la lecture reste divertissante. De plus, pour une fois dans un roman de ce type, le dénouement est resté mystérieux à mes yeux jusqu'à la fin.

Henri Lœvenbruck, né en 1972 à Paris, est un écrivain, chanteur et compositeur français. Auteur de thrillers, de romans d'aventure et de fantasy, il est traduit dans plus de quinze langues. Auteur-compositeur-interprète, il écrit des chansons pour lui-même et pour d'autres artistes français. Les Disparus de Blackmore est un roman paru en 2023. En 1925 à Blackmore, une île Anglo-Normande. Lorraine Chapelle, vingt-quatre ans et première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris est appelée à l’aide par sir Ronald Waldon, un vieil ami de sa défunte mère. Sa petite fille a disparu et la police piétine. A la même époque, Edward Pierce, détective spécialisé en sciences occultes et accessoirement homosexuel, se rend sur ce même bout de terre car son ami le père Pat Molloy a des révélations à lui faire, mais arrivé sur place, le prêtre est introuvable. Bien vite Lorraine et Edward vont faire équipe dans cette enquête commune… Une enquête avec quatre disparus puis deux assassinats, un sanatorium où sont enfermés de dangereux zinzins, des mégalithes aux quatre coins de l’île, un fort avec des souterrains, des habitants aux yeux étranges causés par une maladie congénitale, des adorateurs d’un dieu celtique Dagda ou de Croatoan, un Grands Anciens, créatures extraterrestres fictionnelles, originellement issues de l'œuvre littéraire de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft. Donc, moi j’étais parti pour lire un thriller gothique bien sombre, or, déception passagère, il ne s’agit pas de cela ! C’est un bouquin très amusant ! Roman hommage à la littérature populaire, la plus belle littérature qui soit, dixit l’auteur. Hommage et pastiche à Lovecraft avant tout, une île en hiver, le vent et la tempête, des adorateurs fous de dieux extravagants etc. pour le côté sombre de l’intrigue. Le côté plus souriant et largement plus important se situe dans ce chouya de Jules Vernes que j’y décèle, le rythme enlevé, les fins de chapitre qui tiennent en haleine etc. Quant à nos deux héros, Lorraine c’est Adèle Blansec de Tardi ! « Une pétulance toute parisienne », un franc-parler, un culot monstre, n’hésitant pas à faire le coup de poing ou à foncer à travers l’île sur une Harley Davidson ! Et quand nos deux compères sont réunis, c’est-à-dire en permanence, on pense à Cary Grant et Audrey Hepburn. Vous voyez, un roman beaucoup plus amusant qu’effrayant, même dans les quelques scènes gore. Je l’ai lu à une vitesse folle, le sourire aux lèvres en permanence.

Me voici parvenue au terme d'une aventure horrifique, mettant en scène un ancien culte celte, une statue effroyable mêlée aux Sumériens, des meurtres, une île enveloppée de brume et balayée par le vent. C'est donc un roman gothique auquel Loevenbruck s'est essayé, et ma foi l'ambiance macabre et mystérieuse est bien là. Roman policier également, puisque nos 2 détectives, qui ne se connaissaient pas, vont s'allier pour éclaircir la série de disparitions entachant l'île de Blackmore, pas loin des îles de Jersey et de Guernesey. Roman historique enfin, puisqu'il se passe dans les années 1920. Tout s'alliait pour me faire passer un bon moment, et c'est vrai qu'au début, j'ai plongé dans l'histoire, pleine d'enthousiasme. C'est qu'il écrit bien, Loevenbruck, il décrit bien, également. Mais au fur et à mesure, mon intérêt s'est émoussé. Les longues descriptions des Celtes, des Sumériens, du sanatorium lugubre sur l'île d'en face, de la moto enfourchée par la jeune détective ont eu raison de ma patience. D'autant plus que les évènements s'emballent vers les 3/4 du livre, et que là, je me suis dit qu'il exagérait, Loevenbruck. Trop, c'est trop. Bref, le roman est assez épais, donc si vous vous lancez dans l'aventure, que ce soit en toute connaissance de cause. On ne sait jamais, que vous disparaissiez vous aussi entre les pages...