Les Graciées : Le livre de Kiran Millwood Hargrave

Paie ta chronique. Je vous passe le résumé qui se trouve plus haut et comme une certaine flemme me gagne au lendemain des réveillons grosse bouffe diverses et variées, je vous la fait minimaliste. En quelques mots, j'ai adoré : - une plume efficace - des personnages bien campés et attachants, qu'on aime détester et qu'on apprend à aimer - un décor incroyable (avec Google maps à portée de main) - une véracité historique précise et documentée - des destins hors du commun - des croyances ancestrales - une histoire d'amour - des "procès" de "sorcières" - un féminisme bien ancré Bref, rien à jeter dans ce roman. Une belle façon de clôturer l'année.

Inspiré de faits réels, en 1617, dans ces contrées lointaines au climat et aux conditions de vie très rudes (cercle polaire au nord de la Norvège), une violente tempête vient de causer la mort de 40 pêcheurs, soit la quasi-totalité des hommes du village. Les femmes doivent donc tout prendre en charge pour survivre, à commencer par la pêche. Des femmes qui prennent leur vie en mains, voilà qui semble suspect aux yeux des plus bigotes et des hommes des villages voisins.... À travers ce récit de femmes, on y côtoie la condition de la femme au 17è. On y envoie un "chasseur de sorcières" pour remettre la religion au centre de la vire du village..."Et pour diriger quoi#8239;? un village de femmes#8239;? Nous ne valons pas mieux qu'un paquet de cartes pour cet homme. "Ce chasseur est accompagné de sa jeune épouse (lors d'un mariage arrangé) qui va se lier avec l'une des femmes "N'est-ce pas le devoir d'une épouse que de laisser son mari la toucher ?" Cette chasse aux sorcières s'appuie sur les bigotes et l'intolérance des samis notamment. "Voilà tout ce que je désire. Débarrasser le monde des sorcières pour que nous puissions tous vivre dans la paix de Dieu."Très beau récit avec des personnages forts comme Maren et Diina, la sami.

Nous sommes au XVIIe siècle en Norvège sur l’ile de Vardø. En une nuit, une quarantaine d’hommes du village ont péri en mer. Passé le choc, les femmes prennent alors les choses en main pour pouvoir survivre et se nourrir. Pêche, construction, travaux domestiques…Des initiatives qui ne plaisent guère aux dirigeants du pays… Nous faisons ainsi la connaissance de Maren et de sa mère, de Kirsten, Diina et bien d’autres.  Pendant ce temps au Sud du pays, nous rencontrons Ursula et sa sœur Agnete. Ursula est contrainte par son père d’épouser Absalom Cornet. L’homme n’est pas n’importe qui puisque tout inquisiteur qu’il est, il est envoyé à Vardø pour traquer les sorcières… Ce roman n’a de la chasse aux sorcières que l’expression et c’est bien dommage ! Je m’attendais à de la magie, du mysticisme, de la sorcellerie, mais à la place nous avons eu un roman historique basé sur des faits réels. Il vous faut donc le prendre tel quel, et bien qu’il m’ait permis de découvrir un lieu et un évènement que je ne connaissais pas, je me suis heurtée à quelques bémols.  Je ne peux pas dire que je n’ai pas du tout aimé, puisque je l’ai lu assez rapidement, et que je voulais savoir la suite, mais j’ai été un peu déçue par le fond qui ne correspondait pas à mes attentes. Je suis globalement restée à distance des personnages, même s’il y a eu plusieurs évènements que j’ai trouvé bien décrits et qui m’ont provoqué plus d’émotion. L'arrivée d'Ursula apporte un nouvel élan au récit, car l'atmosphère qui règne sur l'île est étouffante et sombre, même si l'on commence à percevoir une lueur d'espoir avec l'émancipation des femmes. Mais on a vite envie de la secouer la Ursula ! J’en retiendrai donc surtout ce drame survenu aux confins du Nord, un épisode tragique où, une fois de plus, des femmes et des populations autochtones ont été des victimes au nom de la religion.