Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc

Les Guerriers de l’hiver d’Olivier Norek a le grand mérite de porter l’attention sur un épisode assez peu connu en France de la Seconde Guerre mondiale : la résistance incroyable de la petite nation finlandaise (3 millions et demi d’habitants) face à l’offensive soviétique de 1939. Ou comment une Armée rouge, réputée être la plus puissante du monde, se révèle être un tigre de papier en raison des purges militaires de Staline, de sa désorganisation, de son absence de stratégie. J’ai pris plaisir à lire cette histoire avec quelques bémols cependant. Le livre est très documenté. Trop ? Sans doute, parce qu’en voulant respecter pas à pas le déroulement de cette offensive de 40 jours, Olivier Norek répète des épisodes de guerre qui n’apportent rien de plus et finissent par lasser. Deux chapitres me semblent plaqués de manière artificielle pour des raisons évidemment pédagogiques. Celui des reporters internationaux qui se retrouvent dans un hôtel Helsinki. Pour avoir fait partie un temps de cette corporation, je peux vous assurer qu’ils ne discutent pas de cette manière entre eux. Deuxième épisode artificiel en France avec des écoliers qui veulent soutenir la petite Finlande puis un épisode de catch avec Lino Ventura. Le livre ne mérite donc ni les acclamations énamourées des critiques ni les attaques excessives. Ce n’est pas un roman fluide mais un livre honnête, intéressant qui apporte quelque chose à notre connaissance de la Seconde Guerre mondiale.

L'auteur plonge le lecteur dans l'hiver glacial de l'Islande, dépeignant des paysages aussi inhospitaliers que majestueux. La nature devient un personnage à part entière, témoin et acteur des événements. Les descriptions des tempêtes de neige, des fjords gelés et des villages isolés renforcent l'atmosphère oppressante du récit, mettant en lumière la lutte pour la survie dans des conditions extrêmes. Le roman maintient un équilibre remarquable entre l'action militaire, les intrigues politiques et les moments d'introspection. Les batailles sont décrites avec un réalisme saisissant, mais c'est dans les moments de silence – lorsque les personnages affrontent leurs propres peurs et doutes.

Olivier Norek change de registre et confirme son très grand talent d'écrivain. J'espère qu'il n'en restera pas là et qu'il continuera à se renouveler pour notre plus grand plaisir. "les guerriers de l'hiver" est un roman historique consacré à une guerre. Il raconte donc cette guerre, les stratégies, le quotidien des soldats appelés à combattre dans des conditions épouvantables. Au tout début, je l'avoue, j'ai regretté qu'il n'y ait pas davantage d'incursions dans la vie personnelle des personnages. J'aurais aimé connaitre plus personnellement Simo et ses amis, m'attarder un peu plus longuement sur leur vie avant le conflit, ajouter une petite histoire à la Grande Histoire. Olivier Norek a choisi de s'en tenir aux faits rééls, aux faits d'armes dirons nous et comme il le fait très bien, je me suis finalement adaptée et j'ai beaucoup aimé ce roman. Outre qu'il fasse découvrir un conflit dont on a peu parlé, c'est un récit très visuel qui embarque le lecteur au coeur de l'action. Un récit qui me laisse un sentiment de gachis incommensurable et qui me rappelle que malheureusement rien ne change, les dictateurs succèdent aux dictateurs, la haine à la haine...etc...rien ne sert de leçon.

L’auteur qui écrit habituellement des polars a cette fois-ci changé de registre en écrivant un livre de guerre. Je suis totalement sortie de ma zone de confort. J’ai appris beaucoup sur cette guerre que je ne connaissais pas du tout entre la Russie et la Finlande. C’est vraiment très bien documenté, il y a eu un très gros travail de recherche. La réalité de ce conflit est glaçante, le courage et la détermination de ces hommes sont magnifiques, ils ont tout fait pour leur pays, pour garder leur liberté. Les personnages sont attachants et on souffre avec eux. Cela ne sera pas mon préféré de l’auteur, mais j’ai aimé ma lecture et j’ai apprécié d’avoir enrichi ma culture générale.