Les Mouettes - Le Bureau des légendes : Le livre de Thomas Cantaloube

La fameuse série Le Bureau des Légendes se tient tout en haut de mon panthéon télévisuel au coté d’immenses oeuvres comme Game of Thrones, Breaking Bad ou Succession. Comme beaucoup, j’ai adoré suivre Malotru, Marie-Jeanne Duthilleul, Henri Duflot et Marina Loiseau au cours de cinq saisons d’anthologie. Quelle merveille d’inventivité, d’actions, de géopolitique pointue et de jeu d’acteurs époustouflants ! Écrire une sorte de spin-off autour du BDL avait tout du casse-gueule. Thomas Cantaloube a été l’homme de la situation, c’est une belle réussite. On retrouve avec bonheur Marie-Jeanne, directrice en chef du BDL, le portrait d’Henri Duflot et de ses cravates rigolotes étant en bonne place. Mais le héros de notre histoire est un nouveau venu : Yannick Corsan est un grand et beau breton d’une quarantaine d’années issu des Services Spéciaux. Il a rejoint le Service Action de la DGSE où il fait des étincelles. Il est clairement le chouchou de Marcel Gaingouin, directeur des opération et général bientôt à la retraite. Si vous craignez de vous perdre au sein de Mortier (nom du site de la direction générale de la sécurité extérieure) et de ce nid d’espions, n’ayez aucune crainte ! C’est d’ailleurs un des intérêts du livres, tout est très bien expliqué et on apprend des tas de choses sur l’organisation de l’espionnage français (en silo, pour étanchéifier les différents services), sur les techniques utilisées (souvent surprenantes, ultra-techniques), la hiérarchie (implacable) et les relations avec l’armée (déplorable) et les politiques (à géométrie variable). On apprend ainsi que les services secrets français souffrent de restrictions budgétaires drastiques, sont contraints de s’adapter avec..le manque de personnel mais que, depuis 2011 et les printemps arabes, la DGSE a redoré son blason même si elle n’est pas encore capable de rivaliser avec la NSA américaine, le MI6 britannique, le Mossad israélien et le FSB russe. Les Mouettes sont donc les agents surentrainés du Service Action et ils portent des surnoms mythologiques. Yannick est Icare. Il a perdu sa femme lors d’une virée en mer, il y a dix-huit mois. Il prend des anti-dépresseurs en douce (strictement interdit) et va bientôt avoir une liaison torride (malgré les effets secondaires du traitement…) avec Mélanie, la jolie rousse de la Direction Technique (strictement interdit). Icare est pour l’instant formateur du côté du phare du Petit Minou. Il retourne sur le terrain pour une première mission en Albanie qui ne se passe pas très bien (en gros, ils sont confrontés au dilemme du tramway). Une deuxième mission avec Ajax, Jason, Actéon et Mélanie amène au sabotage réussi (mais rockroll) d’une usine clandestine d’armement en Serbie. Les armes sont destinées au groupe djihadistes GSIM qui prépare une attaque d’envergure au Mali. C’est là qu’intervient le BDL : décision est prise d’exfiltrer Canaque, un agent sous légende vivant avec les islamistes en plein Sahel Moteur, ça tourne ! Action : le film commence vraiment ! Icare, Ajax et Mélanie, accompagnés d’Hector (un colonel qui supervise l’action) sont héliportés au Niger, à la frontière du Nord-Mali où ils rejoignent un régiment de l’ex-Bharkane. Et là, bien sûr, impossible de lâcher le livre jusqu’à la fin. J’ai beaucoup aimé retrouver mon petit monde et vibrer dans les scènes d’actions très visuelles. L’intrigue est palpitante, on est vraiment dans la série avec ses codes, ses secrets et tout un tas de twists. Il y aura une suite, c’est prévu mais ce que j’attends surtout c’est une éventuelle saison 6 du BDL. Il y a des rumeurs…