Les Survivants : Le livre de Alex Schulman

Quand 3 frères se retrouvent dans la maison isolée au milieu de la nature où ils passaient leurs vacances d'été quand ils étaient enfants, ils viennent répandre, dans le lac, les cendres de leur mère décédée. Ils reviennent dans ce lieu d'où ils ont été arrachés, une vingtaine d'années auparavant, à la suite d'un drame alors que Nils avait 13 ans, Benjamin, 9 ans et Pierre 7. Alex Schulman débarque en France avec ce premier roman complètement original dû à la construction de cette histoire. Le roman commence en effet par la fin mais sans pour autant en dévoiler les mystères et la part du secret de cette famille, on remonte les heures de cette journée des dernières volontés de leur mère. La tension monte et l'envie que la vérité explose fait de ce roman familial un véritable page turner assez bouleversant avec un twist final renversant qui nous marque à jamais. Il y a un lourd bagage émotionnel émanant de cette fratrie et on est profondément séduits par la belle plume de ce romancier suédois Un premier roman suédois totalement captivant qui réussi à tenir en haleine le lecteur jusqu'au dénouement final grâce à cette construction vraiment habile et à une plume sombre mais lumineuse.

Ils sont frères, ils sont trois , en vacances avec leurs parents au bord d'un lac suédois. Une famille isolée qui pourrait baigner dans le bonheur des moments partagés mais qui semble sous le coup de la peur , de la crainte pour les enfants . Parallèlement, les mêmes frères mais âgés. La police vient d'arriver au bord du lac, celui des vacances de jeunesse . Celui où ils viennent disperser les cendres de leur mère Un roman donc avec deux histoires, intimement liées avec des chapitres alternés et une construction originale , ce qui ne gâche rien. Un climat oppressant installé par l'auteur et qui nous tient en haleine. Une relation qui apparaît biaisée entre des parents au bord d'un précipice que l'alcool tente de combler et des enfants livrés à eux mêmes et peu enclins à s'aimer. Une mère distante qui semble au bout de quelque chose. Parallèlement donc , on remonte une journée particulière dans l'âge adulte des enfants qui fera écho à l'autre histoire. Bon , je suis conscient de ne pas l'avoir bien vendu, pourtant c'est un très bon roman , auquel il manque un petit 'truc' pour être à mes yeux un grand roman. Mais la plongée dans cette famille, les liens mère enfants ou encore père enfants, surtout avec 'Benjamin', sont étudiés avec beaucoup de finesse. La capacité de l'auteur à nous insuffler de la crainte à chaque page et à faire monter la tension est aussi une belle réussite. Et que dire de l'évocation du deuil, tout en pudeur . La construction originale apporte un petit plus, bref, je vais ajouter une demi étoile , sans dévoiler ce qui m'a un peu gêné, pour ne pas gâcher la surprise de futurs lecteurs potentiels .

De nos jours en Suède. Trois frères, Benjamin, Pierre et Nils, se retrouvent pour exaucer la dernière volonté de leur mère : éparpiller ses cendres dans le lac qui a été le cadre de leurs joyeuses vacances d’été. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps, et ces retrouvailles vont faire l’objet d’un retour vers le passé. Ils se poseront les questions qu’ils n’ont jamais osé poser, retourneront là ils ne voulaient plus aller, tout ça pour comprendre ce qui leur est arrivé après le drame. « Les survivants » sont bien ces trois frères qui, s’ils finissent par se retrouver autour de l’urne de cendres de leur mère, sont de caractère bien différent. Le récit est principalement mené par Benjamin, celui du milieu et qui fait le lien, mais qui semble aussi le plus sensible, celui qui se laissera guider par ses émotions. Il nous raconte l’été du bonheur quand, enfants, les trois frères passaient deux mois au bord d’un lac, dans une maison avec leurs parents. Le père est assez bougon, prompt à entrer dans des colères noires. Mais c’est aussi lui qui les initie à la pêche, qui les félicite, qui prodigue de bons conseils. La mère est dans une espèce de nuage, comme de ses cigarettes. Parfois, le ton monte entre les deux parents, et les enfants le vivent très difficilement. Finalement, tout se passe correctement, jusqu’au drame, et la vie qui va en découler. Parallèlement au récit de Benjamin, l’auteur introduit des chapitres racontant la journée des retrouvailles à rebours. On commence par le soir où les trois frères sont sous le porche de la maison abandonnée, l’urne vide et des plaies au corps et à l’âme, pour finir par l’aube où ils récupèrent la voiture de location qui les mènera au crématorium. On y retrouve beaucoup de questions qui trouvent enfin leur réponse mais la communication reste difficile, chacun souhaitant surtout tourner la page. Forcément, les deux histoires se rejoignent plus ou moins, faisant monter le suspense et révélant ce que l’inconscient a tellement voulu cacher. Roman sur la famille et ses secrets, plein d’émotions et de scènes parfois terribles, « Les survivants » reste, pour moi, une lecture moins envoûtante que prévue. A trop vouloir jouer sur les blessures d’enfant, l’auteur m’a un peu perdue. J’attendais sûrement plus d’actions, de prises de décisions structurantes pour aider justement ses enfants à mettre des mots sur leur douleur. Je reconnais néanmoins que l’auteur a su écrire cette histoire avec beaucoup de poésie et de douceur, trop peut-être pour m’emporter vraiment.

Trois frères s’apprêtent à disperser les cendres de leur mère dans un lac au bord duquel ils passaient autrefois les étés dans la maison de vacances familiale. Les souvenirs ressurgissent, portés par Benjamin, le frère entre l’aîné et le plus jeune. Des moments heureux avec le père et la mère jusqu’au jour où survient un drame qui va bouleverser leurs vies. Voilà un premier roman remarquable qui montre qu’il n’y a pas besoin d’une abondante matière pour écrire une belle histoire. Tout se passe dans une seule famille qui paraît s’être figée sur l’enfance des trois fils puisqu’aucun ne semble s’être marié. Les parents sont restés papa et maman. Une pudeur extrême, pas de ces passages érotiques obligés dans la plupart des romans français, seulement les sentiments propres à la famille, sans niaiserie, avec une force souterraine extraordinaire. L’auteur recourt avec intelligence à un découpage de scènes sans continuité chronologique, comme des phases de rêve, mais toujours aisées à replacer dans le fil de l’histoire. Peut-être pourrait-on lui reprocher de nous avoir quelque peu mener en bateau sur le nœud du drame familial mais il a sans doute voulu en retarder l’expression trop cruelle.