À l'ombre de Winnicott : Le livre de Christian Niemiec, Ludovic Manchette, François Delaive

Un roman gothique de la plus belle eau. Une histoire de fantômes particulièrement réussie avec une ambiance admirablement rendue et des personnages attachants (même si Lucile m'a un peu agacée). Une belle histoire aussi d'amitié entre un jeune garçon aveugle et sa préceptrice. Un roman délicieusement savoureux que j'ai adoré.

“ La longue silhouette se dessinait de plus en plus nettement dans le brouillard, jusqu’à la déchirée, avant de s’arrêter à l’entrée du domaine. La femme puisque c’est une femme dont il s’agissait, leva les yeux vers les lions sculptés dans la pierre, assis au sommet des deux piliers massifs. Ils semblaient la mettre au défi d’entrer.” le décor est planté ! Bienvenue à Winnicott Hall ! Nous sommes en 1934, quelque part dans le Sussex, au cœur de la campagne anglaise, lorsque Viviane Lombard, une Française, se présente pour prendre ses nouvelles fonctions de préceptrice de Georges, le jeune fils unique et aveugle de la famille Montgomery. Dès sa prise de fonctions, Viviane fait preuve avec un certain aplomb, d’une franchise limite brutale. Une attitude aux antipodes de l’éducation anglaise de l’époque, Ce qui entraîne de nombreuses réactions de la part de Lucille, la maîtresse de maison, et Mr Talbott, le majordome des lieux…la tâche de Viviane ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices... regrettera–telle son choix ? Dès les premières pages, je me suis retrouvé happé par cette histoire, Sa construction lente et méticuleuse, reflète parfaitement son atmosphère. Les chapitres s’enchaînent, c’est immersif, captivant, tout en maintenant une angoisse qui ne faiblit jamais. Les auteurs savent jouer avec nos attentes... et croyez moi, les 500 pages de ce roman vont fondre comme neige au soleil. Les personnages sont travaillés avec finesse, les rendant attachants, permettant ainsi au lecteur de (re)découvrir tous les codes de cette époque révolue. Sans oublier le manoir, dans lequel certains bruits viendront troubler la quiétude du lieu ainsi que votre lecture... C’est un roman à la fois malin, touchant, délicat, et très profond. Les dialogues parfois désopilants sont juste des pépites. Ludovic Manchette et Christian Niemiec nous offrent ici un huis clos magistral. Pour ceux qui hésitent encore, Winnicott Hall et ses habitants vous attendent à l’ombre d’un chêne pour vous accueillir ! Quant à moi, il ne me reste plus qu’à découvrir Alabama 1963 et América[s] Enorme coup de cœur #x2764 !

J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai adoré ! On s’attache à tous les personnages qui gravitent dans ce manoir de Winnicott. L’histoire est prenante mais surtout l’ambiance est si British et agréable. On a envie de vivre avec eux. J’ai dévoré ce roman !

Quelle jolie histoire j'ai lue! On est dans le Sussex dans les années 1934 au cœur d'une famille d'aristocrates fraîchement débarqués de Londres dans le manoir que vient d'hériter Archie, le père de famille et archéologue. On le dit hanté, mais passons... Madame Lucille, épouse de monsieur et mère du petit George, né aveugle, s'occupe des travaux de restauration et de décoration. Elle embauche également Viviane, jeune française qui n'a pas froid aux yeux, pour s'occuper de l'éducation de son fils qu'elle couve de peur de le voir se blesser ou pire, mourir. À côté de la famille, on y voit également le majordome, la cuisinière et deux sœurs s'occupant du ménages et autres tâches domestiques. Des phénomènes étranges se produisent, mais ils peuvent presque tous être justifiés par une explication rationnelle. Je ne vous en dit pas plus, de peur de vous spoiler. Les personnages sont vraiment creusés et travaillés même si certains détails sont tus (comment ou pourquoi sont-ils morts?!) et attachants malgré leurs failles (après tout ils sont humains comme tout le monde non?). Il y a des passages qui font peur sans pour autant glisser dans l'effroi ou l'horreur. Cela ne m'a pas empêché de dormir contrairement à certains livres de Stephen King par exemple #x1f605 En revanche, je ne sais pas si j'arrive à croire au côté surnaturel de l'histoire. J'aimerais beaucoup mais pas sûre que cela existe... J'ai eu du mal à lâcher l'histoire. Ayant déjà lu Alabama 1964, que j'avais déjà beaucoup aimé, j'ai trouvé ce roman beaucoup plus abouti, même si on est d'accord, le sujet et le décor ont fait un virage à 100%. Vous l'aurez compris : courez le lire!