Madame Bovary : Le livre de Gustave Flaubert
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
Depuis cent cinquante ans, cette pauvre Emma Bovary souffre et pleure dans cent, dans mille villages et villes de France. Parce qu'elle ne sait pas vivre, ni aimer, elle rêve ses amours et sa vie. Et cependant elle est belle, sensuelle, audacieuse. Mais une imagination déréglée, l'exaltation romanesque, un époux médiocre et obtus, l'absurde goût du luxe et des amants méprisables vont l'entraîner dans la ruine et une mort affreuse.
Pour diriger cet " orchestre des instincts et des sentiments féminins ", qu'est selon lui Madame Bovary, Flaubert souffre mort et passion, à la fois grand prêtre et martyr de l'art, du style et de la beauté. Mais derrière la perfection du chef-d'œuvre apparaissent la crudité, la violence et l'érotisme, comme dans un roman d'aujourd'hui.
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Gustave Flaubert
Préface de : Mathilde Paris
Expérience de lecture
Avis Babelio
greglp
• Il y a 3 mois
Quel stylé ! Le meilleur de Flaubert selon moi. Le profond travail de chaques phrase et chaque tournure se ressent vraiment à la lecture de Madame Bovary. De plus, il réussit très bien à créer un personnage à la fois repoussoir mais qui fait ressentir de la pitié au lecteur. Un grand classique inévitable.
germ1tor
• Il y a 3 mois
Il n’est jamais trop tard. Je n’avais jamais lu Madame Bovary. Ainsi suis-je passé très loin de ce récit pendant des décennies, volontairement, effrayé par le monument, rebuté par son côté scolaire et surtout perméable aux clichés véhiculés: romantisme cul-cul et rasoir. J’ai comblé heureusement cette lacune idiote. Tout d’abord il faut le dire: c’est très facile à lire. Ce qui n’est pas toujours le cas de la littérature française du XIXème siècle. Les phrases ont une structure simple. Tout s’enchaîne parfaitement: chapitres, scènes, personnages et intrigue. Et Flaubert nous gratifie de sa plus belle plume pour les croquer. Parlons donc de l’intrigue, elle aussi très simple. Il s’agit du parcours amoureux dramatique d’Emma, épouse de Charles Bovary et délaissée par ses amants. Emma est fille de paysan nanti, dotée, et passée au couvent pour une éducation de peu d’épaisseur. Les apparences comptent pour l’essentiel. Le temps de fantasmer sur des romans de la collection Harlequin et des récits d’épopées chevaleresques (un vernis de culture pour affronter un monde cynique), elle épouse Charles. Médecin de son état, établi dans un bled paumé de Normandie, Charles est un homme bon, nonchalant, docile et d’intelligence plus que moyenne: un modèle de normalité. Un homme ordinaire. Eternelle insatisfaite, en quête d’idéal amoureux, dans un état chronique d’ennui et de solitude, Emma n’aura de cesse de vouloir s’émanciper et connaître l’amour. Celui des livres, celui des images toutes faites. Elle se laisse séduire par Rodolphe, un riche vicomte libertin puis par un jeune clerc de notaire ambitieux, Léon. Elle passe de la vertu à l’adultère assumé. Et dépense sans compter. Aux lâches dérobades de ses amants qui se lassent, elle se retrouve à chaque fois en état de choc. Mais elle rebondit; l’orgueil dans toute sa démesure est le plus fort: orgueil dans la dépression, orgueil dans la foi, orgueil dans la résignation. Si elle se complait à transgresser, Emma reste toutefois soumise à la tyrannie de la réputation. Une histoire simple donc de désillusions amoureuses douloureuses. Sauf que l’angle choisi est à mon sens original pour l’époque. Une femme cherchant l’amour est un scandale. Imaginons un instant que l’héroïne soit un homme, un homme qui cherche l’amour en multipliant les conquêtes. Quoi de plus normal, non? Ce roman eût été un récit de libertinage de plus. Rien de bien méchant, n’est-ce-pas? Alors à mon sens, là est la clé du roman « scandaleux ». Emma est-elle une bonne épouse? Une bonne mère? Épouse froide, pas maternelle pour un sou, égoïste, concentrée sur ses états d’âme, Emma sait donner le change à son entourage. Les apparences encore. Un don de duplicité exacerbé lui permet de profiter de moments volés enflammés avec ses amants et en cela de précipiter sa ruine. Avec le couple Emma et Charles, tout fonctionne donc à fronts renversés dans cette société corsetée du Second Empire. Avec Madame Bovary, Flaubert aurait-il voulu défendre la cause féminine? Dénoncer l’hypocrisie des bonnes moeurs, carcan des femmes et terrain de jeu exclusif des hommes? Mais il ne faut pas se méprendre, le roman n’est pas si noir. Les personnages secondaires sont remarquablement dépeints et souvent drôles. Ainsi, Homais (Ho mais, c'est un drôle de nom!) est un impayable apothicaire, anticlérical, habité par sa science, et incarne toute l’hypocrisie de la petite bourgeoisie, toute la bêtise du progrès à tout prix. Burlesque est Yonville et ses comices, ses beuglements de vaches, et le discours convenu du conseiller du préfet qui font écho aux élans tumultueux de Rodolphe envers Emma. Quel moment choisi… Burlesque aussi la partie de jambes en l’air d’Emma et Léon dans la voiture roulant dans Rouen, à tombeau ouvert, tous rideaux fermés, à la stupeur des passants. Je ne peux conclure sans démentir mes réticences premières: Madame Bovary n’est pas un roman d’amour, ni sur l’amour. Il n’est ni cul-cul, ni rasoir. Il s’agit d’une chronique bien sentie d’une femme de passion, en avance sur son temps, et que Flaubert arrive finalement à sublimer. En cela, le roman est un peu désuet à mon sens. Et j’en profite pour tirer mon chapeau aux professeurs de français face à leurs trente élèves de première…Si tant est que cela soit encore au programme!
akmaubry
• Il y a 3 mois
[masquer]Contrairement à la plupart des retours que l'on m'avait partagé sur ce roman, je n'ai pas identifié le personnage d'Emma Bovary comme étant uniquement plaintif, vouée à l'inaction ou fatalement soumis à sa propre vie, sans pouvoir en modifier le cours. De fait, je l'ai trouvé forte, animer d'une volonté de transcender sa condition de femme de la petite bourgeoisie, à l'antipode de son mari, Charles, dont l'apathie ne m'a inspiré que de la pitié. Bien qu'elle se laisse dépasser par le court des évènements et manipulée par des hommes avides d'argent, je suis d'avis qu'elle a su s'échapper de l'existence monotone à laquelle elle était destinée. Au fil du récit, elle évolue considérablement : d'une jeune fille innocente et désenchantée par l'idéal du mariage et par la morosité de la vie à la campagne - où son oisiveté et son isolement rendent à la fois elle et le lecteur presque fou - , elle devient une jeune femme audacieuse, prête à prendre des risques, manipulant la confiance de son mari pour tenter de s'émanciper. Elle ose chercher qui elle est véritablement : elle explore, elle souhaite se découvrir au travers de ces liaisons, sans succès. Pourtant, cette quête reste particulièrement remarquable pour une femme du 19è siècle. Sans ressources et échappant à la norme, elle fait preuve d’une force qui défie l’image de la femme soumise, cantonnée à son rôle de mère et d’épouse. Convaincue qu’elle mérite mieux qu’une existence abrutissante et réduite à son rôle de ménagère, Emma bouleverse sa vie pour poursuivre l'idée qu'elle se fait du bonheur. Elle a choisi d'être infidèle, de s'échapper, de manigancer, de voler, de mentir et d'inventer. N’ayant aucun moyen tangible de changer sa condition funeste, elle a préféré la détruire, allant jusqu’à la quitter par le suicide. Bien qu’elle ait fini dans une posture tragique — suppliante et vomissante —, elle reste une figure inoubliable, une femme qui a pris en main son destin, même au prix de sa propre vie. Ce caractère mémorable s'illustre par le procès à l'encontre de Flaubert en 1857 pour avoir créer ce personnage défiant les conventions du siècle. Cependant, si Emma est contrainte à un certain type d'existence, l'ennui et le temps ont été pour elle une richesse non négligeable pour gagner son peu de liberté, ce que sa fille par exemple n'aura. Sa fille, a qui elle n'a laissé aucun héritage, elle l'a ainsi sans prendre garde abandonner, se détachant depuis longtemps de cette responsabilité. Elle grandira seule, dans la pauvreté, enfermée dans une condition misérable ne lui offrant aucun échappatoire. De plus, les limites de l'émancipation d'Emma se caractérisent par le fait qu'elle évolue dans une société où la survie des femmes dépend fortement de leur dépendance aux hommes. Sa liberté s'exprime et se limite ainsi de manière à choisir auquel de ces hommes elle appartiendra. En effet, même si Emma use de ses charmes pour obtenir distractions et faveurs de ces hommes, elle ne parvient toutefois à aller plus loin dans sa quête d'indépendance. Pour finir, voici deux citations qui me paraissent particulièrement pertinentes pour mieux cerner le personnage d'Emma Bovary. "Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre à tous les coins de son coeur." "Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage.". [/masquer]
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266295512
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 448
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
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3,70 € Poche 448 pages