Marques de fabrique : Le livre de Cécile Baudin

Repéré d'après les critiques des lecteurs que je suis sur le site: un très bon choix. Un premier livre très réussi: bravo. Je vais m'empressé de regarder le suivant. Scénario original, écriture vivante, intrigue bien menée, des personnages bien étudiés et attachants, un peu d'historique juste pour situer le roman: bref que du bon. Après un début un peu lent, très rapidement on est happé par l'enquête, menée principalement par deux personnages bien étudiés et bien croqués. Belle et agréable lecture.

Ce polar historique est une véritable pépite ! Un régal de lecture ! Lu quasiment d’une traite, parce qu’il est impossible à lâcher. L’intrigue mêle l’histoire industrielle de la fin du 19ème siècle à une enquête très prenante autour de meurtres mystérieux. Deux inspecteurs du travail, un vieil homme Edgar Roux, et une jeune femme Claude Tardy, sont confrontés à des morts étranges dans des lieux différents qu’ils doivent contrôler. Leur enquête autour de ces décès les mène aux soieries Perrin, modèle industriel de cette fin du 19ème siècle, qui emploient des jeunes filles pour la plupart orphelines, logées dans un pensionnat encadré par des religieuses au sein même de l’usine des soieries. Une des religieuses, Sœur Placide, leur vient en aide, elle-même en quête d’une ancienne pensionnaire à laquelle elle était attachée. C’est un véritable voyage dans le temps, avec plus particulièrement l’évocation du travail des enfants à cette époque et des lois relatives à leur protection (lois qui en sont à leur balbutiement). Il est également question de la place des femmes au travail dans cette société très paternaliste. L’hypocrisie autour des soi-disant « lieux de charité » qu’étaient, entre autres, les orphelinats est très bien évoquée par Cécile Baudin, avec l’imbrication entre clergé et patronat, l’un fournissant la main d’œuvre bon marché et servile parce que ce sont des enfants, des jeunes femmes ou ouvriers peu instruits, et l’autre profitant de cette manne en rétribuant le clergé sous forme de dons et de rétributions pour, par exemple, améliorer le patrimoine immobilier ou donner au culte. Le récit décrit assez bien comment les industriels faisaient un profit maximum aux dépens des ouvriers et des enfants. Mais également comment le clergé profitait également du système en faisant travailler des enfants, sans aucun contrôle de l’État. On découvre également des lieux et des industries dont, pour ma part, je ne connaissais pas l’existence : tréfilerie, soieries, glacières. C’est tellement bien écrit qu’on ne s’ennuie jamais, tout le roman est vraiment très riche ! C’est un roman foisonnant, et tellement bien écrit, avec la présence de personnages bien campés, une écriture bien rythmée, que c’en est vraiment passionnant. Ça a été, pour ma part, un excellent moment de lecture. Aventure haletante, enquête palpitante et un brin mystérieuse, belle écriture, personnages fouillés très attachants, que demander de plus ? A part le dernier roman de Cécile Baudin au pied du sapin de Noël… ?