Meurtre à Balmoral : Le livre de Chris McGeorge

Strictement en famille et isolée à Balmoral au coeur d'une violente tempête de neige, le dîner de Noël tourne au drame quand le roi Jeffrey tombe raide mort en commençant son petit discours à ses proches. Outre un coup de gueule en fin de critique, j'ai beaucoup aimé ce cosy mystery uchronique. Uchronique, car l'auteur nous sert une famille Windsor alternative, en imaginant ce qu'elle pourrait être en 2022 si Edward VIII n'avait pas abdiqué et s'il avait épousé en son temps une femme 'convenable' au lieu de Wallis Simpson. Le portrait de chacun des membres est amusant, car on cherche à deviner quels traits des membres réels il a pu y mettre. Dans chacun, on peut plus ou moins trouver un alliage d'un en dominant et d'un autre en secondaire. Le roi étant apparemment mort empoisonné, le chef cuisinier, seul personnage non membre de la famile présent dans la demeure, est désigné pour enquêter. Outre leurs mobiles, il va découvrir quelques secrets et l'étendue de leurs défauts, gênants dans une famille royale. L'histoire fait penser à un classique huis clos d'Agatha Christie et dans un premier temps j'ai pensé à "Ils étaient dix" (anciennement titré "Dix petits nègres"). Le roman démarre lentement, le temps d'installer en finesse les personnages et les lieux, et monte progressivement en intensité, jusqu'à un final déroutant et abyssal. Mon coup de gueule ? A l'encontre de l'éditeur et/ou du traducteur. Cette manie de maltraiter les titres ou les noms de personnages ! En l'occurence, pourquoi avoir changé le prénom du roi dans la version française ? Rien dans l'intrigue ne le justifie. Dans la version originale, serait-il insuffisamment britannique ? Ou pas assez aristocratique ? Tant qu'à en changer, pourquoi pas un sobre et chic James ou désuet Archibald ? Parce que le roi s'appelle Eric !