Noblesse oblige : Le livre de Maiwenn Alix

Nous voilà plongés dans un monde où la révolution française de 1789 a échoué, et la monarchie règne donc toujours en France. Les domestiques sont légion et la noblesse s'en met plein les poches. Le peuple est gardé sous sa coupe à l’aide de nos technologies actuelles, à l’aide des 6 chaînes qui vantent la noblesse et la famille royale. Mais la Révolution est en marche, et souhaite dénoncer les travers de cette société pour en faire une à leur image, une république où le peuple serait Roi. Gabrielle est devenue domestique suite à l’arrestation frauduleuse de son père, donc les nobles se sont accaparé le commerce car il devenait trop populaire. Elle travaille donc depuis l’âge de 14 ans pour les Kerdoncuff, et est devenue la dame de compagnie de la baronne, jouant du piano pour elle. Tous les ans, plusieurs jeunes filles de 17 ans sont repérées pour la noblesse de leur sang ainsi que leurs dons et leur beauté, et sont sorties de leur statut non-noble pour participer à l’émission Noblesse Oblige et trouver un bon parti. Gabrielle fait bien entendu partie des sélectionnées, et profite de l’occasion pour accepter d’aider le parti révolutionnaire à récolter des informations compromettantes sur la couronne. Mais un participant non prévu fait son apparition dans le programme : le dauphin lui-même, prince héritier de la Couronne. Entre intrigues de Cour, sombres secrets et émotions fortes, je n’ai pas été déçue par cette lecture a l’apparence jeunesse, qui se révèle bien plus sombre que prévue, pour mon plus grand plaisir ! L’histoire va crescendo, nous faisant craindre pour la sécurité de Gabrielle, devenue espionne malgré elle. Il y a eu une certaine prévisibilité dans le scénario, mais quoi de plus normal quand tout est écrit et prévu à l’avance par les organisateurs de l’émission? Par contre, je n’avais pas vu venir le plus sombre des secrets de la Couronne, bien que j’ai eu des soupçons pour le personnage dont il est question. Et wow, quelle ascension dans l’horreur ! L’Histoire de France comporte son lot de terribles évènements, mais celui-ci se placerait haut dans le palmarès s’il était arrivé, et la manière donc la manigance est menée sous le nez de tout le monde est absolument diabolique, mais tellement bien rodée que l’on comprend comment personne ne l’a vu venir. Les personnages m’ayant le plus marquée sont bien sûr l’héroïne, Antoine (son garde suisse à l’apparence froide mais qui va au-delà de ses obligations pour la protéger un maximum), Ambre (qui s’occupe de gérer son emploi du temps et de soigner son image lors de ses apparitions télévisées) mais aussi Iphigénie, que l’on n’a pas beaucoup vue mais que j’ai tout de même adorée ! Enfin, il y a Léon, victime de son succès en un sens x) Les références musicales classiques sont nombreuses, et Gabrielle s’en sert pour se calmer, j’en ai donc écouté la plupart lors de ma lecture pour coller à l’ambiance de la scène ! J’adore le principe d’uchronie présentée dans le roman, c’est original de voir la famille royale de France avec un background actuel et des technologies qui y sont associées !

Une uchronie réalisée d’une main de maitre ! J’ai été très agréablement surprise par ce roman qui est beaucoup plus sombre et sanglant qu’il n’y parait. Dans ce récit, la révolution n’a pas eu lieu et la monarchie règne toujours sur la France. Pour choisir les futures épouses des jeunes de la noblesse, une émission de télé-réalité départage les roturières choisies. L’intrigue n’est pas novatrice, mais c’est la manière dont l’autrice va mener son histoire qui fait vraiment la différence. Le vocabulaire, l’histoire est très bien étudié et utilisé. Le personnage de Gabrielle est moderne, maline, téméraire et la romance reste peu présente. Pas de sentimentalisme dégoulinant ici, place aux têtes coupées et aux intrigues et manipulations de la royauté. Les révélations sont distillées petit à petit, savamment, juste ce qu’il faut pour nous maintenir dans l’ambiance jusqu’au bout. Le tout sur fond d’une critique fine de la tyrannie et du paraître.

Wow ! Ma première uchronie et je peux affirmer que ce ne sera pas ma dernière ! J'ai hâte de me jeter sur le deux lors de sa sortie et de le dévorer comme celui-ci. Je peux également avouer mettre douter de la fin au vu du chagrin du duc, il ne pouvait pas avoir lui-même tué Capucine. Le dauphin était donc le premier sur ma liste de suspects Maïwenn Alix, rencontré en dédicace au SLPJ 2024 est si adorable et sa robe identique à la couverture du T1 cousue par elle de A à Z est phénoménale ! Bravo Maïwenn !

**Chronique punchy** *Noblesse oblige* de @maiwennalix nous plonge dans une dystopie sombre et captivante où vengeance, manipulation et jeux sanglants s’entremêlent. Gabrielle, héroïne animée par une haine farouche envers l’aristocratie, voit dans un jeu télévisé cruel l’opportunité de renverser le système. Élevée par un aristocrate démocrate avant de tomber en disgrâce, Gabrielle connaît les vices des nobles et rêve de les détruire. Le jeu, conçu pour «#8201;assainir#8201;» le sang des lignées royales décadentes, mêle brutalité et calculs politiques. Gabrielle, choisie pour y participer grâce à ses liens avec les révolutionnaires, doit affronter bien plus que des adversaires : les ficelles tirées en coulisses transforment chaque épreuve en piège. Son père adoptif, inquiet qu’elle ne soit qu’un pion dans un plan plus vaste, tente de la dissuader, mais Gabrielle est déterminée à agir. Voilà une version plus violente de *La Sélection* de Kiera Cass, et teintée de machiavélisme, ce récit dénonce avec brio les dérives du pouvoir et des privilèges. L’intrigue, haletante et dépourvue de facilités scénaristiques, tient en haleine à chaque page. Si le rythme et les rebondissements sont impeccables, le point faible reste le manque d’émotion : Gabrielle, bien que fascinante, n’est pas aussi attachante que Marie, l’héroïne de *Clones Nation*. **En bref** *Noblesse oblige* est une dystopie captivante et intelligente, où stratégie et brutalité se mêlent dans un plan machiavélique. Une lecture qui séduit par son rythme effréné, ses idées originales et sa critique sociale aiguisée. Dommage que l’héroïne manque un peu de chaleur pour être totalement inoubliable. Ma chronique complète