Norferville : Le livre de Franck Thilliez

Bienvenue à Norferville, dans le Grand Nord, canadien, entre étendues blanches à perte de vue et froid polaire. Si le décor pourrait être celui d’une carte postale, les paysages enneigés et les lacs gelés cachent aussi leur lot d’abominations. En témoigne le corps de la jeune Morgane, retrouvé mutilé. Œuvre morbide d’une bête sauvage ou acharnement humain ? La réponse semble être toute trouvée … Le père de la victime, Teddy Schaffran, détective à Lyon, s’alliera à Léonie Rock, jeune métisse chargée de l’affaire. Une histoire glaçante, qui nous fait frissonner, à la fois par l’abomination des crimes commis, mais aussi par l’univers créé par l’auteur. J’ai trouvé ce roman très immersif, nous embarquant directement dans ce petit bourg fictif, anciennement village minier. Les descriptions des décors sont magnifiques, j’ai presque senti le froid mordant, le souffle glacial du blizzard. L’intrigue est bien ficelée, se démêlant tout en douceur et en lenteur, mais pour autant, je ne me suis pas ennuyée. L’auteur nous donne d’ailleurs le ton dès les premières lignes, avec un prologue particulièrement terrible à lire. Le duo formé par Léonie et Teddy fonctionne bien. Chacun des membres de notre binôme cache un lourd passé, est hanté par des vieux démons que l’on découvre peu à peu. Au travers de leur enquête, ce sont aussi des thématiques d’actualité, aussi bien économiques que sociales qui sont évoquées : métissage de la population, racisme, légendes populaires, fermeture des mines et exode rural, appauvrissement de la population … Si ces sujets sont calqués sur le village inventé de Norferville, ils sont pour autant bien inspirés de faits réels, rendant ce thriller très riche en apport culturel. Une très bonne lecture, une histoire qui fait froid dans le dos !

Je referme ce roman à l’instant et je vais écrire ma critique sans encore savoir quelle note je vais lui attribuer car je suis confus. J’ai lu beaucoup de romans de F. Thilliez, avec ou sans Sarko d’ailleurs. Ce sont toujours de bons romans policiers. Récemment, je me suis lassé de Sarko et Hennebelle, et j’ai beaucoup apprécié, par exemple, la trilogie Caleb Traskman. J’étais donc très impatient de lire ce dernier roman. Celui ci est aussi un bon roman policier. Équilibré, bien tenu, net. J’ai été happé par l’intrigue. Le décor est immense, oppressant et splendidement posé par l’auteur… rafraîchissant… si j’ose dire… ! Mais quelque chose me dérange. Ce roman est écrit presque un peu fade. C’est comme si la réussite d’un roman policier était une espèce de courbe parabole, et ce roman a passé le maximum… il est vraiment bien mais un peu trop, un peu passé. C’est un peu comme certains films de Spielberg : tellement parfaits qu’ils en sont parfois un peu attendu, et peut être même légèrement ennuyeux. Je suis perplexe car j’ai du mal à mettre le doigt sur ce qui m’a donné ce sentiment. Les personnages sont peut être un peu ennuyeux ou pas suffisamment approfondis. Par exemple, Teddy… mouais… Les relations entre les personnages paraissent artificielles. J’ai beaucoup aimé les intrigues imbriquées (le wendingo vs. la véritable intrigue), même si, les coupables idéaux successifs m’ont un peu fatigué car assez prévisibles. Je me demande si ce roman a été un peu bâclé… et finalement, même si les paysages sont originaux, l’intrigue ne l’est pas tant que cela et les personnages sont finalement assez convenus. Ce sentiment de travail « vite fait » a été exacerbé lorsque j’ai refermé le roman et lu la phrase au dos de ma version (collector) du livre. c’est sans doute un détail mais pour moi qui suis un immense fan d’Alien, je n’ai pas trouvé très original ni même élégant la phrase censée résumer le roman : « dans l’univers hostile du grand nord, personne ne vous entend crier » ! Vraiment ! ? ! La maison d’édition n’a pas trouvé mieux que plagier cette phrase et n’a rien crée de plus original pour résumer ce roman. D’habitude, les romans de F. Thilliez, pour moi c’est toujours 4.5/5 ou 5/5. Cette fois, ce sera 3/5. Toutefois, je peux absolument comprendre que d’autres lecteurs aient beaucoup aimé. C’est un roman dépaysant, nouveau (sans les personnages fétiches de l’auteur), captivant.

Détective et criminologue à Lyon, dans une agence qui bat de l’aile pour survivre, Teddy Schaffran apprend que sa fille Morgane avec qui il n’a plus aucun lien depuis des années, a été retrouvée assassinée dans une petite ville paumée du Grand Nord québécois. Mal préparé, il décide de s’y rendre pour comprendre ce qui a pu arriver. Lorsqu’il débarque à Norferville, c’est l’enfer blanc qui l’attend. le froid, la neige, la glace, la tempête, dans une cité minière repliée sur elle-même et où la population se résume d’un côté aux mineurs qui picolent les soirs après le travail et les types pleins aux as qui s’offrent l’exaltation en allant randonner dans un trou perdu. Sur place, il rencontre la chargée de l’enquête, Léonie Rock, une jeune flic métisse qui a dû quitter la ville il ya longtemps à la suite d’un viol, et qui s’est vue contrainte de revenir parce qu’elle est une des rares à connaître les lieux. Malgré leurs réticences, les deux personnages vont s’associer pour faire face à l’hostilité de la nature, le silence étourdissant des autochtones, et la malveillance du chef de police du coin, sorte de potentat local raciste de pêche avec les dirigeants de la mine. Je dois avouer qu’il s’agit là du tout premier roman de l’auteur que je lis ici. Non que je ne fasse pas confiance à sa plume, loin de là. Je dirais plutôt que, à tort sans doute, j’ai surtout retenu de lui un auteur de polars mettant en scène ses deux policiers fétiches. J’ai peut-être hésité à me lancer dans des aventures où l’on retrouve toujours les mêmes personnages dans des situations proches, ce qui est souvent le cas lorsqu’il s’agit de romans policiers. Par contre, j’avoue avait été titillé par le scénario de celui-ci. Norferville est bâti comme un roman cinématographique, ce qui n’est pas étonnant si l’on songe que Franck Thilliez est également scénariste. Une petite ville perdue, un froid omniprésent (peut-être même un peu trop par moments), deux personnages à la dérive. Le charme d’une série B américaine. D’ailleurs, il m’a été difficile de ne pas penser au film Wind River avec Jeremy Renner et Elizabeth Olsen. Question d’ambiance. J’ai également songé au roman de Jean-Christophe Grangé, les Rivières Pourpres, dans certaines scènes. L’auteur mène son récit avec adresse et une qualité d’écriture indéniable, on est vite pris dans le récit qui s’achève cependant sans trop grande surprise tant le chemin qui mène au coupable s’avère balisé dès le départ. J’ai trouvé le personnage de Teddy attachant, assez original par son physique un peu différent de ce qu’on s’attend à trouver habituellement. Je retenterai l’aventure avec Franck Thilliez, dont le style m’a convaincu (je n’ai pas mis trois jours pour avaler ce roman) à défaut ici de trouver une aventure vraiment originale et avec cette impression de déjà-vu. Je remercie vivement les éditions Fleuve Noir pour leur confiance.

Comme mon entourage ne m'a pas offert pour Noël ce dernier THILLIEZ, "Norferville", alors que je m'attendais un peu à le recevoir, je l'ai emprunté en bibliothèque, après avoir lu les quelques critiques les plus mauvaises, noyées par la très grande majorité des élogieuses. J'avais un peu moins apprécié "La faille" par rapport aux précédents thrillers de cet auteur que je considère comme l'un des meilleurs du genre en France. Alors, premièrement, je suis très content de ne pas l'avoir eu en cadeau, parce qu'il ne restera pas dans mon souvenir comme un des meilleurs, et aussi parce que les livres que j'ai reçus vont très certainement me passionner. Ceci dit, même si je trouve que Franck s'essouffle un peu, ce roman est captivant comme tout bon thriller, je l'ai lu en deux jours sans m'ennuyer un seul instant. Bien sûr on se doute dès le départ de l'identité des meurtriers, mais j'ai été intrigué de savoir comment ils seraient démasqués. Et la fin me semble précipitée, comme bâclée, avec ce qu'il faut comme pathos, mais pas trop quand même ... Ce qui m'a le plus intéressé, c'est que l'auteur est sorti de sa zone de confort pour nous fournir un thriller à la nordique, qui n'a pas à rougir face à la concurrence très abondante depuis plusieurs années, une mode qui dure mais qui engendre aussi pas mal de romans assez simplistes et décevants. J'ai été captivé par ce sujet des Amérindiennes abusées par les détendeurs de l'autorité et dont beaucoup ont disparu, je n'en avais jamais entendu parler.