Orgueil et Préjugés : Le livre de Jane Austen

Ah, les préjugés!!! J’ai souri en y repensant, après avoir terminé d’avoir lu ce roman éblouissant. Car, combien de fois j’en ai repoussé la lecture, au prétexte que j’avais un autre livre important à lire, et il se retrouvait en dessous de la pile. Et c’est vrai, je le concède, je me demandais à chaque fois si c’était le moment de le lire, ce roman, certes très célèbre, mais quand même, je m’imaginais, un peu daté. J’avais tort, absolument tort! C’est une belle critique de mon amie babeliote Martine (enje77) qui m’a décidé à faire le pas. Il était temps! Comme je note systématiquement la date de mes achats sur la première page, j’ai constaté avec stupeur que j’avais acheté ce livre en juin 2001! Car c’est un chef-d’œuvre, et je ne suis pas le seul à le penser, j’arrive après 1361 critiques dont 769 notes 5. Et de ce fait aussi, je crois que je n’aurais rien de plus à ajouter aux superbes analyses qui ont déjà été faites. Certes, ce roman nous raconte un monde qui n’est plus, cette Angleterre de la fin du 18ème siècle- début du 19ème, dans laquelle l’une des préoccupations majeures des parents est que leurs filles trouvent un mari, si possible avec de bons revenus, que les barrières sociales entre l’aristocratie et la bourgeoisie sont plus fortes que maintenant. Et pourtant, qu’est-ce qu’il nous parle, à nous lecteurs du 21ème siècle. Parce que, s’il n’y a plus d’aristocrates au sens du passé, la ségrégation entre les classes dites supérieures et les autres est toujours présente. Aristocrates du pouvoir politique, de l’industrie, de la finance, je ne citerai pas des noms, vous les avez tous en tête. Et leur orgueil, leur mépris des inférieurs, des incultes, des « sans dents ». Et les préjugés, les idées fausses que l’on se fait sur les gens, dans les familles, les relations professionnelles ou pas, le fantasme de la submersion, c’est une constante depuis qu’il y a des humains sur cette terre. Et donc, d’abord, ce roman est intemporel, car il nous décrit, avec quelle finesse psychologique, les rapports entre les gens, les idées préconçues, mais aussi tous ces travers et ces bons côtés des humains. Et c’est parfois jubilatoire: l’obséquiosité du pasteur Collins, la façon moqueuse dont Mr Bennett traite son épouse, la sottise de Mrs Bennett…. C’est parfois grinçant, cruel: la morgue hautaine de Lady Catherine, la duplicité de Wickham, la méchanceté de miss Bingley. Tous les protagonistes de cette histoire, à commencer par l’héroïne, la fine, franche et ferme Elizabeth Bennett, et le beau mais froid Mr Darcy, se présentent à nous dans toute leur complexité, leurs certitudes et leurs doutes, dans des dialogues finement ciselés. Et puis, c’est tellement romanesque, car c’est un merveilleux roman d’amour avant tout. Un amour qui bousculera les conventions sociales, car Elizabeth est une femme intelligente, sensible, capable de vaincre les à prioris. Une héroïne inoubliable, comme le sont la Princesse de Clèves, Eugénie Grandet, Lady Chatterley et bien d’autres encore. Et celui qui l’aime, ce froid Mr Darcy, se révélera progressivement avoir la même tournure d’esprit, et la même force d’âme. Je me dis, comme beaucoup d’autres avant moi, que Jane Austen a mis beaucoup d’elle-même dans Elizabeth Bennett. On ne saura jamais, puisque l’on sait si peu de cette autrice exceptionnelle. Mais qu’elle ait écrit cela dans le contexte corseté et patriarcal de son époque force l’admiration. Et puis, il y a cette écriture, si belle, si raffinée, par exemple de ces échanges épistolaires qui sont à des années-lumière des textos d’aujourd’hui. A ce propos, on les oublie souvent, je rends hommage aux deux traductrices qui ont su rendre parfaitement les nuances, et particulièrement les notes d’humour caustique. Voilà, je n’en dis pas plus, d’autres que moi se sont plus étendus sur le sujet, comme le disait Jacqueline Maillan. Un roman merveilleux, je ne suis pas près d’oublier Elizabeth Bennett. Mais pourquoi ai-je mis tant de temps à me décider à le lire? Préjugés, préjugés…..

Il faisait partie de ma liste à lire une fois dans la vie. Je n'ai pas apprécié. Sans doute l'époque où le milieu dépeint qui m'ont ennuyée. J'ai néanmoins apprécié le rythme, la prose et le style de Jane A. Où bien n'était ce pas le bon moment de ma vie pour le lire. Elisabeth est exécrable à souhait pour ma part. Elle m'a longuement agacée.

Je poursuis ma découverte d'œuvres que j'ai longtemps pensé ne jamais lire. Je l'avoue, dès qu'il est question d'une femme et d'un homme tombant amoureux j'ai tendance à fuir, traumatisée depuis l'enfance par les soi-disant romances sans queue ni tête. Mais, malgré mon appréhension, j'étais curieuse et ouverte. Finalement, dès les premières lignes, j'ai senti que j'allais apprécier, car c'était très drôle. L'esprit et l'humour ainsi que la justesse de l'écriture des personnages m'ont séduite et j'ai passé un très bon moment. 

C'est à travers un challenge de lecture classique, que je découvre la plume de Jane Austen à travers Orgueil et Préjugés. Je découvre la famille Bennet, Philips, Collins, et surtout M. Darcy. C'est une vrai romance mais à une toute autre époque, imaginez à ce moment le courage de l'autrice d'écrire ce roman. Avec ses cancans, ses façons de faire de certains personnages : Mrs Bennet, ou encore Catherine Certains passages étaient longs, mais cette fin sublime, j'ai bien aimé d'ailleurs #x1f609