Se perdre ou disparaître : Le livre de Kimi Cunningham Grant

J'ai adoré ce livre, le style d'écriture, sa fraîcheur, cet épenchement sur la nature, la personnalité du personnage principal, ses cicatrices et ses blessures, la complexité des relations humaines. J'ai lu avec avidité jusqu'au 2/3 du livre puis la note finale m'a un peu déçue. J'aurais aimé davantage de suspense et un côté dramatique. Je ne connaissais pas cette auteure et je suis heureuse de l'avoir découverte.

Après avoir lu il y a quelques semaines "Le silence des repentis" pour lequel j'ai eu un coup de cœur, c'est avec grand plaisir que je me suis plongée dans le dernier ouvrage de l'auteure. On y découvre le personnage d'Emlyn, guide forestière dans l'Idaho qui, en apprenant la disparition de Janessa, l'une de ses anciennes amies dans le parc national de la région va décider de partir à sa recherche. La jeune femme, inquiète, était loin de se douter où la mènerait cette expédition et que les démons du passé pourraient bien la rattraper. J'ai beaucoup aimé l'immersion en pleine nature que nous offre cet ouvrage. La plume de Kimi Cunningham est très visuelle ce qui est un véritable plaisir à lire et m'a donné l'impression d'avoir à mon tour chaussé mes chaussures de randonnées pour partir à la recherche de Janessa. Néanmoins, même si j'ai beaucoup apprécié les trois quarts de ma lecture, j'ai été moins prise dans la fin de l'histoire. Je m'attendais à ce que ce "huis clos à ciel ouvert" allait prendre plus la forme d'un thriller et qu'il soit plus long à se résoudre. Il m'a manqué cette étincelle ou ce retournement qui m'avait fait dire "whaou" en terminant "Le silence des repentis". Après cette lecture, je suis curieuse de découvrir maintenant "Les rancœurs et la terre", deuxième roman traduit de l'auteure annoncé comme empruntant les codes du roman noir.

Emlyn, une jeune guide de montagne, est contactée par son ancien petit copain, lors de la disparition de leur meilleure amie, afin de partir à sa recherche dans les montagnes de l'Idaho. Cette dernière, influenceuse est partie randonner avec son copain, et ne poste plus. Au fil des chapitres, l'autrice brosse, par des allers-retours présent/passé un état des lieux de leurs relations à tous les trois... Se perdre dans la nature, être perdue soi-même, avoir perdu son père parti voir ailleurs, perdre l'amitié de sa meilleure amie, perdre l'amour... ou se perdre dans les pages d'un livre... Telles sont les questions abordées dans ce livre, mais je dois dire que si j'ai été à fond au début, l'autrice m'a un peu perdue au dernier quart ,quand elle dévoile pourquoi Janessa ( l'amie ) a fait cette randonnée... Ses motivations sont peu crédibles, qui fait ça ? Et dés lors c'est toute l'histoire "policière" qui s'effondre : pas assez de substance. Pourtant le parallèle entre se perdre sur les sentiers de randonnée, ou se sentir perdue dans sa vie , dans sa tête, était joli... Ce qui m'a fait tenir, c'est la nature, la précision avec laquelle l'autrice nous décrit une piste, un oiseau, une trace, le froid d'un bain dans une rivière... On s'y croierait ! Que cette ballade dans l'Idaho est belle... Et comme c'est une femme qui nous guide, c'est encore mieux (moins macho qu'avec un auteur homme , moins de passages "virils" sur les animaux chassés, péchés, et dépecés, etc...). Lire Se perdre et disparaitre, c'est prendre un bon bol d'air frais, se ressourcer, dommage que l' aspect policier soit aussi mince,( mais on l'oublie vite devant les paysages majestueux ).

Un roman avec une atmosphère, celle des grands espaces sauvages d'Amérique que l'on ressent tout au long de cette histoire captivante même si une fois compris les enjeux de la recherche, la fin m'a peu déçu mais bon, comment éviter de parler de drogues au pays de l'oncle Sam....