Tartarin de Tarascon : Le livre de Alphonse Daudet, Laurent Corvaisier

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Un grand classique provençal.

Tartarin de Tarascon est un roman écrit par Alphonse Daudet en 1872.
Ce livre plein d'humour conte les aventures burlesques de Tartarin, chef des chasseurs de casquettes de Tarascon. Personnage haut en couleurs, il anime les salons des bourgeois de la ville en racontant, avec une verve toute provençale, des chasses aux lions... imaginaires.
Poussé par la ville, à la suite d'une ultime forfanterie, à partir en Afrique pour une chasse au lion bien réelle, le héros un brin naïf va traverser des aventures peu reluisantes. Son tableau de chasse se résumera à un vieux lion, aveugle et apprivoisé.
Tartarin épousera même quelque temps les geôles africaines. Berné, moqué, meurtri et atteint au pus profond de sa dignité, Tartarin parviendra pourtant à revenir à Tarascon, et une dernière méprise lui permettra d'être porté en triomphe par ses compagnons.

De (auteur) : Alphonse Daudet, Laurent Corvaisier

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Marylva

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 ans

Je pensais avoir déjà lu ce livre il y a longtemps ... mais non, car assurément je me serais souvenue des chasseurs de casquettes. Tartarin de Tarascon est un tout petit livre d'une centaine de pages pour se divertir sans prétention. Notre héros Tartarin a quelques défauts, mais surtout il est vantard. Et à force de raconter des exploits imaginaires, il est mis au pied du mur et contraint d'aller chasser, pour de bon, le lion en Algérie. Face aux terribles fauves, Tartarin sera-t-il un valeureux chasseur ?

Nicorocq

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Le héros de l'histoire, Tartarin, est aussi le héros de Tarascon car « Comme chasseur de casquettes, Tartarin n'avait pas son pareil ! ». Faute de gibier, ce sport, de toute évidence ridicule aux yeux d'Alphonse Daudet (à une époque où le ball trap n'existait pas), est davantage qu'un pis-aller pour les tarasconnais et Tartarin en est le champion hors catégorie. Lecteur féru d'aventures et frustré de vivre dans son petit village paisible où les « teurs » ne se bousculent pas, Tartarin a le verbe haut et confond souvent rêves et réalité. « Tartarin n'était pas un menteur. Comme tout homme du midi, il ne ment pas, il se trompe ! » Grave erreur que cette ultime fanfaronnade ; il vend la peau d'un lion de l'Atlas avant de l'avoir tuée ! Tous ne sont pas aussi oublieux que lui, et des esprits moqueurs le font glisser hors de son piédestal confortable. Son moi-Don Quichotte, qui ne s'occupait que de communication jusqu'alors, décide enfin de passer à l'action !... au grand dam de son moi-Sancho Pancha qui se contenterait de patachonner… Il quitte son village pour Marseille et s'embarque pour l'Algérie en se jurant de ne revenir qu'une fois avoir tué un lion. Après tout, il a toujours su qu'il avait l'étoffe d'un aventurier ! Mais vouloir et pouvoir sont deux choses différentes. Son aventure s'avère vite mal embarquée, au sens propre comme au sens figuré, souffrant du mal de mer tant en bateau qu'en chameau, le pauvre Tartarin va de désappointements en déceptions ; l'Algérie ne regorge pas plus de lions que de « teurs » même si les lièvres qui manquent à Tarascon semblent s'y plairent... Et notre héros candide dans son accoutrement ridicule et avec son attirail de guerre a l'air d'un pigeon et ne tarde pas à se faire rouler comme une barrique par un « prïnce » et une mauresque. Finalement, Tartarin a le mérite d'être persévérant à défaut d'avoir le sang-froid d'un Indiana Jones, « Où serait le mérite si les héros n'avaient jamais peur ? », il parvient à tuer un lion apprivoisé et attaché…qui ressemblait à s'y méprendre à un lion sauvage ! Dans la dédicace de ce livre truculent, Alphonse Daudet semble nous mettre en garde. « En France, tout le monde est un peu de Tarascon ». Mais contre quoi au juste ? Aurions-nous ce même péché mignon à savoir de chanter nos « propres » louanges et d'avoir l'honneur un peu mal placé ? En plein marasme, un malotrus osa, seul, lui dire la vérité, à savoir qu'il n'y avait plus de lions à chasser dans l'Atlas. Affirmant le contraire, Tartarin n'a pas hésité à se présenter comme un chasseur de lions, ami proche du plus grand d'entre eux M. Bombonnel, Or le malotrus en question n'était autre que Bonbonnel lui-même. Ou peut-être qu'il nous arrive de souffrir d'une drôle de forme de cécité qu'on pourrait appeler de l'optimisme aveugle ; Tartarin voit les choses telles qu'il voudrait qu'elles soient et non telles qu'elles sont. Ainsi, il confond un « bourriquot » avec un lion, une ombre devient un « Teur », un arnaqueur devient un « prïnce ». Ce dernier parvient à mettre Tartarin dans les bras de Baïa, une fille de joie, lui faisant croire qu'il s'agit de l'inconnue dont il a croisé le regard quelques jours plus tôt ! « Au premier abord, elle parut au Tarasconnais plus petite et plus forte que la Mauresque de l'omnibus... Au fait, était-ce bien la même ? Mais ce soupçon ne fit que traverser le cerveau de Tartarin comme un éclair. » Notre héros prendre n'importe quelle vessie pour une lanterne ! Le livre est aussi une douche froide pour tous ceux qui fantasment ces contrées exotiques et lointaines (RyanAir n'existait pas à l'époque) qui étaient alors colonisées. « Curieux spectacle pour des yeux qui auraient su voir… un peuple sauvage et pourri, que nous civilisons en lui donnant nos vices ». Alphonse Daudet renvoie dos-à-dos la colonisateurs et colonisés « La justice sans conscience de caïds à grosses lunettes, tartufes du Coran et de la loi […]. Des caïds libertins et ivrognes, anciens brosseurs d'un général Yussuf quelconque, […] » « les colons dans les cafés entrain de boire l'absinthe ». Il est également très critique sur l'intérêt de la colonisation : « le grenier de la France !...Grenier vide de grain, hélas ! et riche seulement en chacals et en punaise ! ». Mais tout est bien qui finit bien. Tartarin réalise son erreur et la chance lui a souri d'une certaine manière. Aussi, l'aventure se termine en un double pied-de-nez. D'abord, en Algérie où il prend sa revanche sur le « muezzin (ie un imam) qui, du haut de sa tour, tout en chantant ses prières, faisait sous votre nez des déclarations à la petite, et lui donnait des rendez-vous en invoquant le nom d'Allah ». Il prend la place de celui-ci laissé à son « verre d'absinthe fraîche, qu'il battait religieusement », et appelle les croyants à la prière avec des mots qui vaudraient des menaces de morts à son auteur de nos jours s'il était dans un état permettant l'exécution d'une telle menace, jugez plutôt : « La Allah il Allah… Mahomet est un vieux farceur… L'Orient, le Coran, les bachaghas, les lions, les Mauresques, tout ça ne vaut pas un viédase !... Il n'y a plus de Teurs. Il n'y a que des carrotteurs… vive Tarascon !... ». Alphonse Daudet qui a voyagé dans une Algérie d'un autre temps, n'aurait sans doute pas parié sur le regain religieux actuel, lui qui écrivait que « les derniers croyants de la ville haute se frappaient dévotement la poitrine ». Le second pied-de-nez est celui du destin, qui sourit enfin à notre Tartarin, qui n'en demandait pas tant. Son retour, tout aussi chaotique que l'aventure, se termine en apothéose bien malgré lui. Tout Tarascon célèbre son héros à son arrivée à la gare du village ! Il revient avec une peau de lion et un chameau-sparadrap, dont Tartarin n'a jamais pu se défaire, et dont l'apparition inattendue et spectaculaire sublime ce retour triomphal et met la joie des tarasconnais à son comble. Coquin de sort !

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Luniver

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Tartarin est la figure la plus en vue du village de Tarascon, lui qui a vécu des tonnes d’aventure sans être jamais sorti de chez lui. On lui reconnaît une expérience certaine du monde, qu’il n’a visité que dans les livres ; et une grande maîtrise des armes, qui n’ont jamais abattu que des casquettes. Mais voilà, à force de vantardises, le village devient méfiant et taquin, et Tartarin est mis dos au mur : s’il veut conserver le respect de ses concitoyens, cette fois-ci, il doit vraiment partir ! Son choix se portera, après bien des atermoiements et des préparatifs interminables, sur la chasse aux lions en Algérie. Seulement voilà, l’Algérie des romans c’est une chose, mais l’Algérie réelle, c’en est une autre. Sa superbe en prend déjà un fameux coup lors de la traversée, lorsqu’il est atteint du mal de mer. Puis, une fois débarqué en « costume traditionnel », tous les locaux flairent le bon coup. Si en apparence, ils se plient en quatre pour satisfaire ses désirs d’exotisme, tout le monde rit sous cape, et Tartarin finit systématiquement par être le dindon de la farce. Daudet nous livre ici un don Quichotte français (auquel il fait d’ailleurs souvent référence), même s’il emploie une ironie plus mordante à l’égard de son héros principal que Cervantès. Si Tartarin paie au prix fort ses quelques vantardises de trop, il n’est pas au fond un mauvais bougre, à tel point qu’on ne sait plus si on doit se féliciter de la leçon donnée ou le plaindre. La fin laisse tout de même entendre que le jeu en a valu la chandelle, et que Tartarin a l’assurance d’être le héros du village pour encore un petit moment. Récit assez sympathique, qui peut être classé en littérature jeunesse (même si les adultes percevront parfois une dimension supplémentaire à certaines mésaventures). Et une piqûre de rappel pour les lecteurs de ne pas négliger les aventures du monde réel si on ne veut pas finir comme Tartarin.

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HORUSFONCK

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Daudet en fait des tonnes, avec ce personnage aussi tonitruant qu' inoffensif... Cette fois, un rentier aisé de Tarascon à la fois pantouflard et aventurier. Daudet en fait des caisses, mais il le fait bien avec cette belle écriture polie et un petit peu surannée: Celle du Petit Chose et des Lettres de mon moulin! Daudet a de cette tendresse un peu rosse, pour ce Tartarin-chasseur et voyageur naïf et rêveur de trophée... ce Tartarin, victime de quelque escroc que recèle la terre algérienne d'où les lions ont déjà disparus. Ah, macarrelle!!

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Enfants , Roman Enfant 8-12 ans
  • EAN
    9782324003035
  • Collection ou Série
    Lectures de toujours
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

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7,49 € Numérique 176 pages